Industries de défense
Babcock SÉLECTION POUR LA FRÉGATE TYPE-31
C’est finalement Babcock, associé à Thales, qui a été choisi pour la construction de cinq frégates Type-31 au profit de la Royal Navy. Les deux firmes l’ont ainsi emporté avec leur design Arrowhead 140 sur les tandems Bae/cammel Laird et Atlas Elektrronik/tkms. Le programme, d’une valeur de 1,25 milliard de livres, doit permettre à la marine britannique de conserver 13 frégates, sachant que seules huit Type-26 seraient reçues. La logique retenue est de disposer de frégates multifonctions qui, si elles pourraient atteindre 6 900 t.p.c. à terme, sont surtout des frégates d’intervention, avec quatre baies modulaires, une aptitude à l’embarquement d’hélicoptères de la classe des 12 t, un canon de 76 mm et 24 cellules de lancement verticales pour missiles antiaériens à courte portée Sea Ceptor. Dotées du système de combat TACTICOS, les Type-31 pourraient recevoir à terme à sonar à immersion variable, des tubes lance-torpilles, des missiles antinavires et un canon de 127 mm en remplacement de leur 76 mm. Elles seraient également dotées de canons de défense rapprochée, éventuellement associés à des missiles LMM. Leurs principaux capteurs seront, dans un premier temps, un radar 4D AESA en bande S, de même qu’un système ESM Vigile D. La première unité entrerait en service en 2023.
Bell L’HÉLICOPTÈRE DE COMBAT INVICTUS
Bell a présenté sa proposition pour le programme d’hélicoptère
Future Attack Reconnaissance Aircraft (FARA) de L’US Army. L’appareil, conçu pour dépasser les 185 noeuds, présente des formes furtives – qui ne sont pas sans rappeler celles du RAH-66 Comanche, notamment au niveau du fenestron et de son inclinaison – et doit offrir une grande manoeuvrabilité, notamment grâce à deux ailes portantes et à un système de commandes de vol électriques. Son rayon d’action est également important : 250 km en disposant de plus de 90 minutes sur zone. Biplace en tandem, l’invictus dispose d’un train rentrant et de deux soutes à munitions, en plus d’un canon multitube de 20 mm. Les ailes peuvent également recevoir deux points d’emport, de sorte que la dotation maximale en missiles AGM-114 serait de 12 unités, la charge en munitions étant de 635 kg. Le biturbine – qui n’a qu’une seule tuyère, à tribord – semble également bien doté
en systèmes d’autoprotection et de conscience situationnelle, en plus de sa boule FLIR sous le nez.
KAI FEU VERT POUR LE KF-X
Après une revue critique passée avec succès, le futur appareil de combat sud-coréen (voir DSI hors-série no 66) peut entrer dans sa phase de développement. Ce dernier a cependant déjà bien avancé : 78 % du travail serait déjà réalisé, soit 9 300 des 12 000 plans et schémas nécessaires. Selon ses concepteurs, aucun problème majeur n’a été rencontré, à l’exception d’un problème de surpoids d’environ 500 kg sur une cible de 12,1 t. La construction d’un prototype du biréacteur devrait commencer en 2021, en vue d’une production en série qui commencerait cinq ans plus tard, la force aérienne sud-coréenne devant en recevoir 120 unités. Les travaux se poursuivent également sur ses principaux systèmes, comme le radar AESA, qui compterait 1 088 modules émetteurs/ récepteurs, un premier modèle de radar comptant 16 modules ayant été présenté mi-septembre.
Lockheed Martin
RETARDS POUR
L’IOT&E DU F-35
On le pressentait au vu de la conduite de l’évaluation (voir nos éditions précédentes) : le F-35 a raté l’objectif calendaire fixé pour son IOT&E. Derrière l’acronyme barbare, l’initial Operational Test and Evaluation est absolument cruciale pour la mise en service pleine et entière de l’appareil. En effet, si plus de 400 F-35 ont déjà été livrés et que plusieurs utilisateurs ont déclaré L’IOC (Initial Operational Capability), l’appareil est encore loin de satisfaire à tous les points du cahier des charges. L’IOT&E avait été lancée en décembre 2018, avec 16 mois de retard afin d’attendre une version du logiciel considérée comme plus apte à subir une évaluation. L’IOT&E elle-même
devait permettre d’évaluer l’avion avant sa pleine production. Mais outre la question de la disponibilité des appareils – les 80 % requis pour la conduite de L’IOT&E n’étant toujours pas au rendezvous –, les problèmes les plus récents se situent au niveau des simulations d’environnements (géographique ou de menace) dans lesquels le F-35 doit évoluer. En l’occurrence, elles ne sont pas prêtes… alors pourtant que le Pentagone insistait l’an dernier pour que L’IOT&E soit terminée fin septembre 2019. Une insistance qui avait d’ailleurs conduit à ce qu’un certain nombre de critères soient perçus comme moins importants pour l’évaluation et à ce que des défauts – parfois de catégorie 1, soit mettant en danger la vie du pilote et/ou la mission et/ou l’appareil – soient requalifiés comme moins graves.
Rafaut
RETOUR DE LA PRODUCTION FRANÇAISE DE CORPS DE BOMBES
Discret, l’industriel, notamment chargé des pylônes d’emport de charges et des réservoirs auxiliaires du Rafale, diversifie ses activités. En l’occurrence, il avait reçu fin 2017 un contrat portant sur le développement et la production de corps de bombes Mk83 (454 kg) et Mk84 (907 kg). Conséquence d’une capacité à acquérir, une nouvelle usine a donc été inaugurée le 7 octobre à Rouvignies (Hauts-de-france). A priori, Rafaut se positionne également sur les bombes Mk81 et Mk82, permettant de réintégrer en France une capacité de production un temps perdue avec
la mise en liquidation judiciaire de la Société des Ateliers Mécaniques de Pont-sur-sambre (SAMP).
Ukrspetsexport/ Bayar /Baykar
LE DRONE MALE LOURD AKINCI
Les firmes ukrainienne et turque, qui ont mis en place une joint-venture, ont indiqué avoir décidé de développer et de construire en commun un drone MALE lourd destiné à entrer en service dans les deux forces. Pratiquement, l’ukraine fournira la motorisation. Selon les données fournies par les industriels, l’appareil aurait une envergure de 20 m et une charge utile d’environ 1 t. Son plafond opérationnel serait de 12 000 m et son endurance serait de l’ordre « de plusieurs jours ». Aucun calendrier n’a encore été précisé, mais les responsables indiquent que le drone sera le premier d’une suite de projets menés en commun.
UZGA
PREMIERS VOLS POUR L’ALTIUS-U ET LE FORPOST-R
Double première pour l’avionneur de l’oural, avec le premier vol du drone
MALE lourd Altius-u le 20 août. Le projet, d’abord mené par L’OKB Sokol et que l’on pensait abandonné, porte sur un appareil de 6 t constituant la dernière évolution de l’altair et de l’altius-m. Ce dernier avait une masse de 6 t et une envergure de 28,5 m, pour une charge utile de 1 t à 2 t. L’altius-u est un bimoteur, toujours d'une masse de 6 t , pouvant atteindre un plafond de 12 000 m et susceptible d’être armé. Le premier vol, conduit train sorti, a duré 32 minutes et a permis à l’appareil d’atteindre l’altitude de 800 m. L’avionneur a par ailleurs procédé au premier vol du Forpost-r le 22 août. Le drone tactique d’une masse maximale de 500 kg est une évolution du Forpost, une production sous licence de L’IAI Searcher 2 israélien, acheté à partir de 2009. Le Forpost-r est doté d’une propulsion et de communications russes et devrait entrer en service en 2020.