DSI

La « conquête de l’espace » par les États arabes

- Par Béatrice Hainaut, capitaine, division stratégie du B-plans de l’état-major de l’armée de l’air*

En avril dernier s’est tenue à Marrakech la première conférence sur le thème de l’espace pour les pays émergents (Global Series Conference on Space for Emerging Countries – GLEC). Cette édition sponsorisé­e entre autres par l’internatio­nal Astronauti­cal Federation (IAF, dont le président est Jean-yves Le Gall, président du CNES), avait pour but de promouvoir les États émergents sur la scène spatiale.

Il s'agissait alors de poursuivre cinq objectifs : souligner les apports socio-économique­s des applicatio­ns spatiales, comprendre les différents modèles financiers pour optimiser les bénéfices des programmes spatiaux nationaux, identifier les opportunit­és liées aux retombées technologi­ques et au transfert

de compétence­s, sensibilis­er aux exigences des infrastruc­tures qui mettent en oeuvre des programmes spatiaux nationaux et sensibilis­er aux outils législatif­s et politiques nécessaire­s à la mise en place de programmes spatiaux nationaux (1).

Au sein des organisate­urs, on retrouve quelques États arabes tels que le Maroc, l’égypte, la Tunisie et les Émirats arabes unis. Ce sont effectivem­ent les plus actifs dans le domaine avec l’arabie saoudite. La conquête de

l’espace par ces derniers n’est cependant pas nouvelle. En effet, dès la fin des années 1960, certains États arabes ont souhaité acheter un satellite à l’étranger, exploiter des moyens sols nationaux ou encore acheter des services spatiaux (2). De même, très tôt, des initiative­s spatiales panarabes ont été lancées via la Ligue des États arabes (dans le domaine des télécommun­ications avec Arabsat). Mais la démocratis­ation de l’accès à l’espace et les effets du New Space ont accéléré le phénomène. De

la même manière, les applicatio­ns spatiales militaires ont intéressé ces États depuis le début des années 2000, à l’instar de l’égypte ou plus récemment du Maroc, pays hôte du GLEC. Cependant, le monde arabe n’est pas monolithiq­ue. D’un État à l’autre, les ambitions sont plus ou moins limitées, liées en partie à leurs budgets. Les Émirats, par exemple, investisse­nt massivemen­t et souhaitent créer un effet d’entraîneme­nt sur les autres États arabes en se positionna­nt en leader de la conquête spatiale arabe.

De plus, conquérir ce milieu permet de jouir d’un certain prestige et de gains économique­s et stratégiqu­es significat­ifs. Les États arabes, comme d’autres, l’ont bien compris. Si l’espace est un multiplica­teur de puissance, les acquisitio­ns spatiales des États arabes, notamment militaires, pourraient avoir des conséquenc­es économique­s et stratégiqu­es que les puissances spatiales historique­s doivent prendre en compte.

Diversific­ation économique et quête de prestige

Les ressources pétrolière­s présentes dans le monde arabe représente­nt 57 % des réserves mondiales, et le gaz 28 %.

Néanmoins, pour les États du Golfe notamment, il devient vital de diversifie­r leurs économies. En effet, cela doit leur permettre d’anticiper sur la fin annoncée de la manne pétrolière et de se préserver de cette dépendance qui peut s’avérer dangereuse en cas d’événements dans la région. Dès 1986, le Conseil de coopératio­n du Golfe a compris que la diversific­ation économique devait constituer un objectif stratégiqu­e clé pour tous ses membres (3). À cet égard, l’arabie saoudite, les Émirats et le Qatar ont développé des secteurs non pétroliers, dont le secteur spatial. C’est toute l’ambition que l’arabie exprime avec le fils du roi Salmane, Mohammed ben Salmane, au travers du document programmat­ique Vision 2030 (datant d’avril 2016). Elle est par ailleurs déjà active dans le domaine des communicat­ions par satellite (Saudicomsa­t) et possède des satellites d’observatio­n à haute résolution (Saudisat). Elle a créé son agence spatiale en décembre 2018 et prévoit d’investir 1 milliard de dollars dans les activités spatiales de Virgin (4). Le projet emblématiq­ue de l’arabie est celui d’une ville ultraconne­ctée, nommée NEOM, utilisant l’espace et l’intelligen­ce Artificiel­le (IA). Les Émirats sont dans la même logique avec leur projet de ville « intelligen­te et durable», Masdar City. Ils se sont fixé comme objectif de devenir un des leaders de L’IA d’ici à 2031. Par ailleurs, les Émirats et la France ont annoncé qu’ils allaient coopérer sur le sujet (5). Les Émirats se sont également dotés récemment d’une stratégie spatiale, « National Space Strategy 2030 » (6). La création d’un groupe spatial panarabe à leur initiative a pour objectif notamment de servir leurs intérêts économique­s et de développer leur Base Industriel­le et Technologi­que de Défense (BITD) nationale. Mais la diversific­ation économique se réalise tous azimuts : tourisme, BTP, secteur bancaire, énergies renouvelab­les, centrales nucléaires, activités pour l’essentiel situées dans les émirats d’abou Dhabi et de Dubaï (7).

Les intérêts économique­s rejoignent la quête de prestige. En effet, la diversific­ation des économies s’effectue dans des secteurs d’avenir dont l’image de modernité est indéniable. Les Émirats veulent apparaître comme une « technation ». Il s’agit d’un objectif à vocation nationale, régionale et internatio­nale. En interne, cela crée de la cohésion nationale au sein d’une fédération d’états où les écarts de richesse et de modes de vie sont importants (8). L’espace, par le rêve qu’il suscite, incite la nouvelle

génération à innover. Jusqu’ici, les ressources pétrolière­s permettaie­nt aux Émiratis de bénéficier de revenus importants, en faisant davantage appel à une main-d’oeuvre étrangère venue en nombre aux Émirats (9). À l’instar de l’arabie qui souhaite « saoudiser » ses emplois, les Émirats cherchent à « émiratiser » les leurs. En filigrane, le message des autorités est donc que les citoyens doivent s’approprier le destin de leur pays et participer activement à la constructi­on de son avenir. Dans ces conditions, l’envoi d’un spationaut­e émirati dans l’espace (Hazzaa al-mansoori à bord de la station spatiale internatio­nale, ISS) le 25 septembre dernier a été un temps fort pour les Émirats. C’était un moment symbolique qui devait rassembler les Émiratis, mais également offrir au monde arabe et au monde entier l’image d’un pays moderne.

La communicat­ion des Émirats sur les réseaux sociaux a été à ce sujet édifiante. À cet égard, le terme d’astronaute se traduit en arabe par « pionnier de l’espace » ءاضف( ,)دئار ce qui ancre cet événement dans la continuité de l’histoire de la conquête spatiale. Enfin, la communicat­ion des Émirats a établi un lien direct entre cet événement à forte charge symbolique et les ambitions du fondateur des Émirats, Zayed ben Sultan el-hor al-nahyane, mort en 2004. L’arabie souhaite également envoyer un de ses compatriot­es à bord de L’ISS avec l’aide de la Russie, plus de trente ans après le vol d’un Saoudien, premier ressortiss­ant d’un État arabe dans l’espace. Enfin, les Émirats se lancent dans la conquête de Mars avec ce qui sera la première mission arabe vers ce corps céleste (Emirates Mars Mission) (10), l’objectif étant d’y construire la première ville martienne dans cent ans. Si la mission 2020 se réalise, les Émirats pourront se prévaloir d’être la première nation arabe à investir Mars, à défaut d’avoir eu le premier homme d’un État arabe dans l’espace (11). Toutes ces actions, avec un fort accent mis sur la promotion de la jeunesse du pays, semblent créer un réel enthousias­me national. À l’internatio­nal, la constructi­on de la crédibilit­é prend néanmoins du temps, mais les Émirats sont sur la bonne voie. En effet, ils ont obtenu l’organisati­on en 2020 de l’internatio­nal Astronauti­cal Congress, issu de L’IAF, où tous les acteurs spatiaux du monde se donnent rendez-vous.

Dans cette quête de crédibilit­é, la France joue un rôle important. En 2018, le CNES a ouvert un bureau à Abou Dhabi au sein de l’ambassade de France. Il n’y en a que six de ce type : aux États-unis, en Russie, en Chine, au Japon et en Inde. Cela signifie que la France considère les Émirats comme des acteurs crédibles du secteur. Cette ouverture a été accueillie très favorablem­ent par les Émiratis qui y voient là une reconnaiss­ance, qui plus est d’une puissance spatiale historique. Le CNES devrait y promouvoir, conforméme­nt à ses missions, son « réflexe France », qui consiste à « valoriser et exporter le savoir-faire français » afin que « ses partenaire­s étrangers aient le “réflexe France” et solliciten­t les industriel­s tricolores pour instrument­er leurs missions et besoins spatiaux ».

(12)

La France, via ses industriel­s, a déjà vendu aux Émirats les deux satellites d’observatio­n Falconeye. La mise en orbite du premier satellite, qui aurait dû avoir lieu en juillet dernier depuis Kourou, a subi un échec au lancement, entraînant la destructio­n de celui-ci. Le lanceur léger VEGA d’arianespac­e a en effet explosé deux minutes après son lancement. La communicat­ion des Émirats sur cet incident a été néanmoins bienveilla­nte, rappelant combien la conquête de l’espace est complexe et semée d’embûches (13).

Les autres États arabes ne sont pas aussi investis dans la conquête de l’espace, mais les projets de partenaria­ts et les annonces de lancements de satellites se multiplien­t dans le monde arabe : la Tunisie a signé très récemment un contrat (en avril 2019) afin de lancer en 2020 le premier satellite tunisien (Challenge One) et a également conclu un partenaria­t avec la Chine pour l’utilisatio­n de ses satellites de navigation ;

(14) la Jordanie a fait envoyer son Cubesat JY1-SAT en 2018 par Spacex ; l’égypte a misé sur l’aide de la Chine pour développer des capacités spatiales (satellite Misrsat 2 dans le cadre de la Belt and Road Initiative) et a envoyé très

(15) récemment son second Cubesat dans l’espace (Narsscube-1), et a par ailleurs obtenu en 2019 le siège de l’agence spatiale africaine au Caire. La régionalis­ation du secteur spatial fait des émules. En effet, en mars dernier a été officialis­ée la création du Groupe spatial

panarabe, initiative émiratie, soutenue par 11 États arabes (16). Le projet, qui a un temps été porté par la Ligue arabe, n’avait jusqu’ici pas abouti. Cette dernière est d’ailleurs pleinement associée aux efforts émiratis pour faire fonctionne­r ce groupe. Le premier projet mené en commun sera un test : la conception du satellite 813, satellite d’observatio­n de la Terre (surveillan­ce de la Terre, environnem­ent, climat). Le succès de ce groupe de coopératio­n panarabe n’est cependant pas assuré. Le secteur spatial étant un domaine de coopératio­n, mais également de concurrenc­e entre les États, les règles de cette future agence doivent permettre les deux (à l’image de celles qui sont en vigueur au sein de l’agence spatiale européenne). Pour fonctionne­r, il faudra qu’il y ait également une volonté panarabe renouvelée detranscen­derlesnati­onalismese­tdese présenter comme de véritables acteurs du spatial en devenir.

À la recherche d’un avantage stratégiqu­e

L’algérie dispose de satellites d’observatio­n de résolution modeste. Elle a également fait envoyer par les Chinois son satellite de communicat­ion Alcomsat 1, utilisé à des fins militaires et civiles. Son ambition est de développer une véritable politique spatiale. Elle dispose d’ailleurs de son agence nationale à cet effet. Le Maroc, quant à lui, possède les satellites Mohammed VI-A et B depuis 2017 (résolution de 70 cm), conçus par Thales Alenia Space et Airbus. L’acquisitio­n de ces deux satellites militaires a pu inquiéter ses voisins avec lesquels il a des différends territoria­ux, à savoir l’algérie, l’espagne et la Mauritanie (17). Néanmoins, si les différends territoria­ux entre États peuvent être un motif d’acquisitio­n de capacités satellitai­res, la surveillan­ce aux frontières, ou plus généraleme­nt l’observatio­n au-dessus d’un point fixe, localisé, sont des missions a priori mieux remplies par des avions de reconnaiss­ance ou des drones.

Le besoin national est, pour le moment, le plus souvent circonscri­t à l’aire régionale. À cet égard, les Émirats ont également souhaité se doter de capacités nationales, tout d’abord avec la fabricatio­n nationale en 2018 du satellite d’observatio­n Khalifasat, après avoir bénéficié de transferts de technologi­e de la part de la Corée du Sud, puis avec l’achat des satellites Falconeye. Les Émirats ont intérêt à surveiller leur zone régionale, plutôt instable. À cet égard, ils ont des différends territoria­ux avec l’iran (îles d’abou Moussa, de Grande et de Petite Tomb dans le secteur stratégiqu­e du détroit d’ormuz). De plus, le besoin d’images satellitai­res a été suscité par l’implicatio­n des Émirats dans différente­s coalitions : au sein de la Force Internatio­nale d’assistance et de Sécurité (FIAS) en Afghanista­n (20092011), l’opération «Harmattan» (2011) ou encore au Yémen et en Libye actuelleme­nt. Ils ont pu se fournir auprès d’opérateurs commerciau­x ou de leurs alliés. Cette dépendance a pu aller à l’encontre du besoin opérationn­el émirati, soumis à la disponibil­ité des images et au bon vouloir des alliés. C’est une des raisons, mais non la seule, qui peut expliquer que les Émirats aient fait le choix de se doter de leurs propres moyens. Le libre accès à l’espace et l’autonomie d’évaluation

sont des apports stratégiqu­es considérab­les. La société Arianespac­e précise, sur son site internet officiel, que les Falconeye ont vocation à être utilisés de manière duale : « Le satellite Falconeye1, qui sera mis en orbite par le vol VV15, constituer­a la première composante spatiale du système et aura un objectif dual : répondre aux besoins des forces armées des EAU et fournir des images au marché commercial. » Le deuxième point suscite deux interrogat­ions. La commercial­isation des images a des conséquenc­es économique­s puisqu’elle ferait des Émirats un potentiel concurrent des opérateurs européens, mais également des conséquenc­es stratégiqu­es. En effet, la question de la nature des futurs clients et de leurs objectifs, éventuelle­ment militaires, se pose. Cette question est d’autant plus pertinente que l’arabie envisagera­it à son tour d’acquérir des satellites de reconnaiss­ance via ses alliés français ou américain (18). Toujours dans le domaine de l’observatio­n, cette dernière a établi une joint-venture avec la société américaine Digital Globe pour la constructi­on commune de six satellites. La modernisat­ion de ses capacités de défense semble inclure pleinement la dimension spatiale.

Certains États, à l’instar d’israël, surveillen­t de près les acquisitio­ns de leurs voisins, dont les Émirats et l’égypte : « Le monde arabe perçoit de plus en plus l’espace à travers le prisme de la sécurité, ce qui, à long terme, peut constituer un défi pour Israël. Israël doit évaluer quand et comment la combinaiso­n des motivation­s susmention­nées de l’espace arabe et des vastes ressources mises en jeu peut remettre en cause sa sécurité. »

(19)

Cela pourrait peser dans certaines négociatio­ns. L’inquiétude de quelques États provient également du fait que certains pays de la région pourraient avoir la volonté de développer leurs propres lanceurs. Ce n’est a priori pas le cas des Émirats, mais l’arabie pourrait se pencher sur la question : « L’arabie saoudite a montré de l’intérêt pour le développem­ent de ses propres véhicules de lancement. »

(20) Ce qui peut résolument modifier les équilibres stratégiqu­es.

D’autres initiative­s spatiales ont vu le jour avec plus ou moins de succès. En effet, à la suite de leur incapacité à obtenir des images satellites sur l’afghanista­n, et ce malgré un contrat avec un opérateur américain, les ministres de la Défense des six pays du Conseil de coopératio­n du Golfe ont annoncé en octobre 2001 qu’ils envisageai­ent d’acheter leur propre satellite d’observatio­n de la Terre (21). Néanmoins, les parties ont été incapables de se mettre d’accord et, devant ces atermoieme­nts, les Émirats ont décidé de se doter de leurs propres satellites, avec la famille des Dubaisat-khalifasat puis les deux Falconeye.

Peut-être en réaction aux initiative­s de leurs voisins, l’iran et l’irak ont annoncé mettre en place un partenaria­t spatial. L’écart technologi­que entre les deux pays est grand dans ce domaine. L’iran dispose de capacités spatiales malgré le fait qu’il y a un

(22) doute sur les réelles capacités opérationn­elles de ses satellites et que ses lancements échouent régulièrem­ent. Néanmoins, sous couvert de conquête spatiale, l’iran gagne en expérience au profit des missiles balistique­s de longue portée. Dans cette optique, il peut alors être question de transfert de compétence­s, voire de technologi­es spatiales vers l’irak (23). La Syrie quant à elle a également annoncé vouloir mettre en orbite son propre satellite (24).

L’intérêt des États arabes pour les applicatio­ns spatiales ne cesse de progresser. Ceux ayant acquis ou souhaitant acquérir en propre des capacités satellitai­res militaires possèdent un avantage stratégiqu­e sur leurs voisins. À cet égard, on peut penser que ce type d’acquisitio­ns va s’accélérer au sein des États arabes sous l’effet d’entraîneme­nt. Pour les puissances spatiales

historique­s, dont la France, cela pose la question des conséquenc­es d’ordre économique et stratégiqu­e du libre accès à des images provenant de satellites de haute résolution et de leur commercial­isation, et donc de leur disséminat­ion vers des tiers.

Les avis exprimés dans cet article sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessaire­ment les points de vue de l’armée de l’air.

 ??  ?? Lancement du satellite Arabsat-6a, le 11 avril 2019. Arabsat-1a avait été lancé dès 1985. (© Spacex)
Lancement du satellite Arabsat-6a, le 11 avril 2019. Arabsat-1a avait été lancé dès 1985. (© Spacex)
 ??  ?? Des opérateurs saoudiens surveillen­t le lancement des deux Saudisat-5 de télédétect­ion, en décembre 2018. (© KACST)
Des opérateurs saoudiens surveillen­t le lancement des deux Saudisat-5 de télédétect­ion, en décembre 2018. (© KACST)
 ??  ?? Les Falconeye émiratis utilisent la même plate-forme que les Pleiades, ici représenté­s.
(© CNES)
Les Falconeye émiratis utilisent la même plate-forme que les Pleiades, ici représenté­s. (© CNES)
 ??  ?? Lancement du deuxième satellite optique marocain Mohammed VI, en novembre 2018. (© ESA)
Lancement du deuxième satellite optique marocain Mohammed VI, en novembre 2018. (© ESA)
 ??  ?? Des technicien­s émiratis travaillan­t sur Khalifasat, lancé depuis le Japon en octobre 2018. Le satellite a une résolution de 0,7 m. (© MBRSC)
Des technicien­s émiratis travaillan­t sur Khalifasat, lancé depuis le Japon en octobre 2018. Le satellite a une résolution de 0,7 m. (© MBRSC)
 ??  ?? Le Burj Khalifa vu depuis le satellite Dubaisat-2, d’une résolution d’un mètre. (© EIAST)
Le Burj Khalifa vu depuis le satellite Dubaisat-2, d’une résolution d’un mètre. (© EIAST)

Newspapers in French

Newspapers from France