Nouveaux projets pour la CSP
Si l'application de la Coopération Structurée Permanente (CSP) a longtemps été retardée, elle a cependant débouché sur le lancement de 34 projets en 2018, en deux vagues puis, le 12 novembre 2019, sur 13 autres. Ces derniers seront partiellement financés par le Fonds européen de défense et leur structuration montre des avancées intéressantes au niveau des programmes considérés. Une bonne partie traite de questions liées à la formation, sur des aspects aussi larges (l'entraînement à la défense NRBC) que pointus (les soins médicaux au profit des forces spéciales). Dans le domaine maritime, on note les programmes Maritime Unmanned Anti-submarine System (MUSAS) où la France est participante (avec le Portugal, l'espagne et la Suède), tout comme l'european Patrol Corvette (avec l'italie).
Dans le domaine aérien, les nouveaux projets comprennent l'attaque électronique aérienne, avec la France, la Suède et l'espagne. Soit deux des nations travaillant au SCAF et une troisième disposant d'une expertise reconnue… et dont l'attitude par rapport aux deux grands programmes structurants européens est ambiguë. En l'occurrence, en participant au programme européen après avoir annoncé que certains de ses industriels travailleraient également sur le Tempest, la Suède est dans une position d'arbitre et se ménage toutes les options, tout en pouvant également se positionner comme rassembleur. On note par ailleurs que la notion d'attaque électronique est interprétée largement et ne renvoie pas uniquement au classique brouillage offensif : le document mentionne ainsi une focalisation sur les Cyber Electro Magnetic Activities (CEMA).
Si la France n’est pas partie au Cyber and Information Domain Coordination Center (CIDC), elle se positionne en revanche sur des sujets hautement sensibles, y compris pour son industrie. C'est d'abord le cas avec le projet Timely Warning and Interception with Space-based Theater surveillance (TWISTER). Ce dernier ambitionne de disposer de systèmes de détection, de suivi et d'interception de menaces balistiques, y compris complexes, à l'instar des planeurs hypersoniques. Le système implique aussi bien une détection spatiale qu'une interception endoatmosphérique et pourrait déboucher sur la contribution européenne à la défense antibalistique de L'OTAN. En l'occurrence, MBDA est déjà sur les rangs et a publié une représentation d'artiste de son concept d'intercepteur. Le programme inclut également l'espagne, les Pays-bas, la Finlande et l'italie. Toujours du point de vue des enablers, Paris participe également au Materials and Components for technological EU competitiveness (MAC-EU) avec le Portugal, la Roumanie et l'espagne. En l'occurrence, il s'agit de se concentrer sur les matériaux (alliages, blindages, etc.) et composants utilisables de manière souveraine – le secteur est donc particulièrement stratégique.
Deux autres domaines sont particulièrement importants dans la logique contemporaine de combat collaboratif. C'est d'abord le cas de L'EU Collaborative Warfare Capabilities (ECOWAR), avec la Belgique, la Hongrie, la Roumanie, l'espagne et la Suède. Le partage de l'information au regard des menaces y est central, le programme renvoyant à des applications de SCORPION et pouvant être le vecteur de sa diffusion. Enfin, l'european Global RPAS Insertion Architecture System regroupe la France, l'italie et la Roumanie. En l'occurrence, il s'agit d'utiliser la modélisation et la simulation afin de voir notamment comment les drones pourront opérer dans les espaces aériens européens. Le programme comprend également la mise en place d'un centre de compétence multinational devant travailler sur la doctrine et la standardisation des systèmes de drones et de lutte contre-drones, de même qu'à la formation basique et avancée sur certains systèmes de drones. •