Industries de défense
Airbus Defence and Space
PRÉSENTATION DU TYPHOON ECR
Airbus a présenté à Berlin, début novembre, la dernière évolution en date de son Typhoon. En l'occurrence, l'appareil, adapté aux missions de guerre électronique et de suppression des défenses aériennes adverses, est proposé pour le remplacement des Tornado ECR (Electronic Combat and Reconnaissance) utilisés actuellement par la Luftwaffe. La rationalité retenue est également de pouvoir l'intégrer dans le SCAF et, plus largement, dans les logiques collaboratives. Concrètement, l'appareil serait équipé de systèmes passifs de localisation d'émetteurs, mais aussi de pods de brouillage actif et d'attaque électronique. Le tout serait géré depuis la place arrière d'un biplace, dont le cockpit serait spécifiquement adapté, mais le système de pods pourrait également être embarqué sur un monoplace. En plus de capacités air-air, les appareils pourraient aussi recevoir le nouveau Spear-ew, récemment présenté par MBDA. On notera également que le secteur de la guerre électronique est en pleine évolution en Europe. À peine un jour avant la présentation du concept d'airbus, Saab indiquait que son Electronic Attack Jammer Pod (EAJP) avait effectué un premier vol. Ce système est destiné à équiper le Gripen E, dont les essais en vol se poursuivent.
Boeing DES APACHE POUR LE MAROC ?
Le Département d’état américain a donné son feu vert à une possible exportation D'AH-64E Apache Guardian à destination du Maroc.
En l'occurrence, la future commande marocaine pourrait porter sur 36 hélicoptères (dont 12 en option), dont 18 recevraient un radar Longbow. Des armements sont également concernés : 551 missiles AGM-114R Hellfire, dont 110 en option ; 60 AGM-114L ; 588 Advanced Precision Kill Weapon System (APKWS), dont 110 en option ; 200 missiles air-air AIM-92H Stinger ; 5 216 roquettes de 2,75 pouces, dont 1 320 en option ; 93 000 obus de 30 mm, dont 27 500 en option. S'y ajoutent des services de soutien, de formation et de maintenance. D'un montant total de 4,25 milliards de dollars, le futur contrat porte également sur la panoplie complète de systèmes de direction de drones en vol, de détecteurs d'alerte radar et laser, des liaisons-16 et des Improved Data Modems permettant de communiquer avec les JTAC.
Baykar PREMIER VOL DE L’AKINCI
Le drone MALE bimoteur Akinci (voir DSI no 144 sur la question de sa production avec l'ukraine) a effectué son premier vol avec succès le 7 décembre. L'engin, de conception et de fabrication turques, a effectué un taxi et un décollage automatique, puis un vol de 16 minutes, suivi d'un atterrissage automatique. L'appareil est massif : avec 1,5 t de charge utile, il est réputé avoir une endurance de 24 heures à une altitude de 40 000 pieds. Il peut être armé, la structure alaire permettant de prendre jusqu'à 900 kg d'emports extérieurs. Ces derniers incluent de l'armement air-sol, mais également air-air. Les systèmes de mission comprennent, en fonction de la tâche à accomplir, une liaison par satellite, des systèmes optronique et SIGINT, mais aussi un radar à ouverture synthétique.
Hyundai
COMMANDES SUD-CORÉENNES
Le chantier naval sud-coréen a reçu, le 11 octobre, un contrat pour le développement du design d'un nouveau porte-hélicoptères amphibie d'un déplacement plus important que celui des LHD de la classe Dokdo. Le LPH 2 constitue la traduction des déclarations de Séoul portant sur la disposition d'un porte-aéronefs capable de mettre en oeuvre des F-35B et du Plan de défense à moyen terme 2020-2024, qui en mentionnait le besoin. Le même jour, les chantiers recevaient le contrat portant sur la construction du premier des trois destroyers constituant la nouvelle série des Gwanggaeto Le Grand – dont six unités sont déjà opérationnelles. Les nouveaux bâtiments seront notamment dotés du système Aegis et auront un déplacement de 8 100 t.
Boeing LE CONTRAT JSI EN LIGNE DE MIRE
La firme s’apprête à moderniser 98 F-15J japonais, l'autorisation ayant été accordée par les autorités américaines – le contrat en tant que tel n'ayant pas encore été signé. D'une valeur théorique de 4,5 milliards de dollars, il portera les appareils à un standard dit Japanese Super Interceptor (JSI). Il comprend l'installation d'un radar AESA APG-82(V)1, d'un nouvel ordinateur de bord et d'un système de guerre électronique ALQ -239 Digital Electronic Warfare System (DEWS). Le contrat inclut également d'autres éléments avioniques, de même que des services associés d'intégration, d'entraînement et de logistique. Le nouveau standard est également susceptible d'être adopté par d'autres utilisateurs de l'eagle.
France/italie MISE SUR PIED DE NAVIRIS
Les PDG de Fincantieri, Giuseppe Bono, et de Naval Group, Hervé Guillou, ont annoncé la mise en place de la joint-venture entre les deux firmes le 30 octobre. Les parts de Naviris sont réparties à égalité entre les deux sociétés. La nouvelle entité ne s'occupera que de bâtiments de surface. En l'occurrence, elle pourrait rapidement travailler sur des programmes européens. Le Conseil européen a en effet approuvé plusieurs nouveaux projets dans le cadre de la PESCO le 12 novembre, dont la corvette de patrouille européenne, un bâtiment au déplacement compris entre 3 000 et 4 000 t ayant une architecture modulaire et dont certaines mauvaises langues pourraient dire qu'il flirtera avec le segment de la FDI… Les participants au programme sont la France et l'italie.
Lockheed Martin LE F-35
ET SES RETARDS…
Sans surprise (voir nos éditions précédentes), les retards autour du processus D'IOT&E (Initial Operational Test and Evaluation) du F-35 ne sont pas sans conséquence pour la suite du programme. En l'occurrence, c'est cette fois les retards observés autour de l'environnement de simulation des menaces qui pourraient repousser à 2021 la décision de pleine production de l'appareil. À ce moment, le décalage par rapport à la planification initiale aura été de neuf ans. La question de l'immaturité de la simulation des menaces est nouvelle et n'a été évoquée pour la première fois par le Pentagone qu'à la mi-octobre. Jusqu'à présent, les retards dans le processus étaient plus classiquement dus à un manque de disponibilité des appareils. Le processus requerrait ainsi qu'elle soit de 80 % alors qu'elle n'atteignait que 11 %. Le Pentagone n'a au demeurant pas communiqué autour d'une amélioration de la disponibilité de la flotte affectée aux essais. En outre, le programme continue à faire face à des problèmes plus historiques. La sous-secrétaire américaine à la Défense chargée des acquisitions et du soutien, Ellen M. Lord, a ainsi déclaré début novembre : « Malheureusement,
tel qu’il est actuellement constitué, ALIS ne fournit pas les capacités dont le combattant a besoin. » Le système ALIS doit permettre de gérer la maintenance des F-35 américains, mais aussi étrangers, sachant que 460 appareils avaient été livrés au moment où elle faisait cette déclaration. Le passage de la version 3.1.1.1 à la version 3.5 doit ainsi permettre de régler 300 des problèmes observés jusque-là. En tout état de cause, des améliorations sont attendues pour l'été 2020. Reste que ces limitations sérieuses à l'opérationnalité de l'appareil ne semblent pas avoir d'incidence sur les déclarations des alliés. La Norvège, qui compte toujours recevoir 52 F-35A à terme, indiquait ainsi le 6 novembre que ses appareils avaient atteint la capacité opérationnelle initiale. Cette information est cependant à nuancer. En effet, la première prise d'alerte de police aérienne n'interviendra qu'en 2022 : opérationnel certes, mais pas à ce point…
Israel Shipyards LA RESHEF POUR REMPLACER LES SAAR 4.5
La firme s’est vu confier la conception d'une nouvelle classe de patrouilleurs destinée à remplacer les Saar 4.5 actuellement en service.
La classe Reshef, qui sera basée sur le design S-72, présentera des formes furtives et sera dotée d'un armement important, avec huit missiles antinavires et un canon de 76 mm. La plage arrière pourra accueillir des conteneurs spécialisés et les navires recevront une forte dotation en systèmes de brouillage et de leurrage. En l'occurrence, les bâtiments seront plus spécifiquement affectés à la surveillance des eaux territoriales et des champs gaziers.
Stocznia Marynarki Wojennej
LE SLAZAK, ENFIN !
Le patrouilleur ORP Slazak a finalement été admis au service actif dans la marine polonaise le 28 novembre 2019, marquant la fin d'un processus de conception et de construction commencé en 1997. Pour Varsovie, le bâtiment devait initialement être une corvette construite en Pologne sur la base d'un design étranger – avec une série qui aurait pu compter jusqu'à sept bâtiments dans le cadre du programme Gawron – et c'est celui de la Meko A100 qui a été choisi. Il s'agissait ainsi de soutenir l'industrie locale. Mais les réductions budgétaires, la crise financière de 2008 et finalement la faillite du chantier naval allongeront considérablement les délais : en 2012, le programme est annulé alors que la construction de la tête de classe, mise sur cale en 2001, est largement avancée. Entre-temps, les ambitions ont également été revues à la baisse : plus question d'installer des missiles ESSM et RBS-15 ou des torpilles MU90. Le navire a tout de même reçu une suite de capteurs étoffée, avec un radar Thales SMART-S Mk2, un système électro-optique Mirador et un système de combat TACTICOS. Pratiquement, le bâtiment de 2 150 t.p.c. avait entamé ses essais à la mer en 2016.