LE DERNIER CROISEUR JAPONAIS ?
Avec ses deux Maya, le Japon disposera un temps de huit destroyers Aegis – la terminologie de « croiseur » serait plus appropriée au vu des armements et des capacités. S’ils sont officiellement polyvalents, la doctrine japonaise les affecte surtout à la défense antimissile. Reste que cette doctrine pourrait évoluer, tout comme, plus largement, la stratégie navale japonaise : l’installation d’un railgun et les réflexions en cours, depuis 2017, autour du développement d’un missile de croisière d’attaque terrestre pourraient faire de ces bâtiments des plates-formes de projection de puissance contre la terre. Cette évolution se combinerait avec l’évolution de l’un des deux porte-hélicoptères Izumo en porte-aéronefs. Au demeurant, l’usage des railguns pourrait également accroître les capacités antimissiles balistiques. Reste également que les Maya représentent aussi un point d’inflexion de la stratégie navale des moyens de Tokyo. La montée en puissance des forces chinoises a ainsi motivé le développement d’une nouvelle classe de bâtiments, cette fois plus légers, qui succédera aux Maya dans les chantiers navals.
Le but est de réduire le tonnage, le coût et la complexité pour chercher à disposer d’une masse. Traduction concrète de cette vision, les 30FFM seront des frégates – alors que les derniers bâtiments de ce type étaient entrés en service dans les années 1990 –, plus légères et optimisées pour les missions ASM, ce qui laisse augurer un rythme de construction où, à terme, deux bâtiments de combat de surface entreront en service par an au lieu d’un seul actuellement. En l’occurrence, le design est figé, 22 unités devant entrer en service d’ici à 2032. Les destroyers ne seront pas abandonnés pour autant : le 33DD, ou « Destroyer Revolution » est en cours de développement. Mais, là aussi, les déplacements seront plus réduits, avec, selon les projets considérés, entre 5 100 et 5 400 t.p.c. La première admission au service est attendue pour 2025, le nombre d’unités envisagées n’étant pas encore connu.