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LA TURQUIE, ACTEUR DU MONDE DES DRONES

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Si la presse généralist­e découvre l’usage de drones par la Turquie au cours de l’opération « Bouclier du printemps » en février-mars 2020, dans la région d’idlib, les travaux turcs trouvent leur origine dès la fin des années 1990. Ankara dispose alors de quelques drones GNAT-750 et comprend rapidement leur intérêt dans le contexte de la lutte contre le PKK. La Turquie cherchera ensuite à multiplier ses sources d’approvisio­nnement, mais si elle achète des Heron israéliens qui entrent en service en 2010, ses efforts pour obtenir des Predator américains n’aboutissen­t pas. C’est dans ce contexte qu’est élaboré un plan national qui se concrétise en 2004. Il envisage le développem­ent d’une plate-forme MALE – l’anka –, mais aussi du drone tactique Bayraktar et d’autres microsystè­mes, comme les Kargu, Serçe, Bayraktar Mini et Karayel. Dans le haut du spectre, Ankara ne développe pas de HALE, mais un MALE lourd, l’aksungur. Ce bimoteur a effectué son premier vol en mars 2019 et a une charge utile de 750 kg. Il est en l’occurrence doté de six points d’emport de charge et semble destiné à une fonction d’artillerie volante persistant­e.

Le drone joue également un rôle d’entraîneme­nt pour l’industrie turque – en pleine croissance – qui cherche à développer un maximum de composants d’une manière souveraine, en particulie­r dans le domaine des capteurs. Au demeurant, très rapidement également, la Turquie comprend que le drone est un système de frappe. Dès la fin 2010, Roketsan conçoit ainsi le MAM-L, dérivé du missile antichar L-UMTAS, une bombe à guidage laser semi-actif (qui peut optionnell­ement être dotée d’un guidage GPS/INS) spécifique­ment destinée aux plates-formes lentes. D’une longueur de 1 m pour

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