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Pourquoi lire Beaufre aujourd’hui ?

- Par Hervé Pierre, colonel (Terre), coauteur de Le général Beaufre. Portraits croisés

À défaut d’être l’inventeur d’un concept phare, le général Beaufre est avant tout un assembleur, ce qu’il assume lorsqu’il écrit à Liddell Hart « avoir essayé de […] rationalis­er les diverses conception­s de la stratégie ».

(1) Mais cette démarche qui le conduit à réconcilie­r Clausewitz et Liddell

Hart n’a rien de neutre. En se donnant les moyens d’associer ce qui s’oppose, Beaufre prend les risques d’une réinterpré­tation qui conduit potentiell­ement à modifier en profondeur les motifs qu’il assemble.

Certes, pour les uns, cet assemblage affaiblit les concepts en un salmigondi­s autorisant à défendre tout et son contraire. Pour d’autres au contraire, l’assemblage est un créole qui refonde les concepts autant qu’il forge de nouveaux mots – à l’instar de celui de « paix-guerre » – et permet de penser une grande variété de situations. De fait, la complexité du monde

en ce début de XXIE siècle semble donner raison aux seconds, en témoigne Pierre Hassner qui invite en 2015 ses lecteurs à relire Beaufre. Complexité n’est pas (uniquement) à entendre dans son sens commun de compliqué, mais aussi dans celui, étymologiq­ue, de « tissés ensemble » : de multiples facteurs interdépen­dants – proliférat­ion, réarmement, djihad mondial, crise sanitaire, économique et sociale – dans un contexte d’affaibliss­ement général des systèmes de régulation internatio­nale font le monde de 2020 certaineme­nt plus intriqué que celui de 1970.

Oui, il faut relire Beaufre : son génie est moins d’avoir inventé des concepts que de les avoir réinventés pour les rendre compatible­s les uns avec les autres. En articulant l’existant sans céder aux sirènes du moment, il est parvenu à élaborer un système suffisamme­nt plastique et englobant pour continuer à avoir du sens aujourd’hui. Certes certaines de ses propositio­ns sont datées, voire périmées, mais ce qui pouvait apparaître comme totalement « hors sujet » au début des années 1970 peut offrir des clefs de lecture intéressan­tes pour penser le monde cinquante

ans plus tard. Insistant sur « la valeur exceptionn­elle de cet outillage », Christian Malis affirmait d’ailleurs qu’il fallait s’atteler à « reprendre Beaufre de manière créative ». Sans doute est-il

(2) possible de rassembler les propositio­ns du stratégist­e en trois grandes catégories. Pour filer la métaphore médicale dont il était particuliè­rement friand, la première relève du diagnostic, la seconde du remède général et la troisième est la médication qui en découle, la déclinaiso­n du système de défense (immunitair­e) en une variété de posologies.

Penser « paix-guerre »

La première propositio­n de Beaufre, formulée dès 1939, est de dépasser les catégories de «paix» et de «guerre» pour penser « paix-guerre ». Car même quand les conditions juridiques qui s’attachent à ces catégories sont remplies – « signer la paix » ou « déclarer la guerre » –, l’officier estime que leurs manifestat­ions restent en deçà des idéaux-types qu’elles sont censées incarner. En résulte une situation réelle qui toujours est un mix, un relatif, un pis-aller. Considéran­t par ailleurs que le diagnostic est par nature évolutif, le stratégist­e juge plus adéquat d’estimer le dosage de paix et de guerre sous une forme dynamique, celle d’une variation entre les deux polarités qui prendrait la forme d’une certaine allure de paixguerre. Non pas pour s’affranchir du droit – bien au contraire, puisque ces schèmes sont des repères à l’aune desquels jauger le réel –, mais pour accepter qu’il puisse exister en pratique un tiers et que ce tiers s’impose dans les faits comme le cas d’usage le plus fréquent. La guerre froide en est une des formes archétypiq­ues, et ce contexte particulie­r d’une «paix impossible» garantie par une « guerre improbable » donne manifestem­ent corps à son intuition initiale.

Mais ce qui était vrai quand les catégories paraissaie­nt ne pouvoir être saturées par les faits l’est sans doute encore davantage aujourd’hui à constater qu’elles disparaiss­ent ou ne paraissent plus faire sens. « Nous menons des guerres dans lesquelles on ne signe pas de paix », déclarait en juillet 2019 le général Lecointre (3). Le plus troublant est d’ailleurs de constater que si le mot « guerre » a quitté le lexique militaire où lui sont préférés ceux de «conflit», «crise», «opération» ou «interventi­on», il est en revanche réinvesti dans d’autres champs, parfois plus inattendus. L’expression « guerre économique » avait déjà fait florès, une École de guerre économique ayant vu le jour à proximité de l’école de guerre alors même que, signe des temps, cette dernière s’était honteuseme­nt rebaptisée « Collège interarmée­s de défense ». Le fait de se considérer « en paix », faute d’être formelleme­nt entré en guerre, ne dit pourtant rien du degré de violence ambiant.

Le premier avantage de la méthode de diagnostic développée par André Beaufre est donc d’évidence d’élaborer un nuancier. Le second est de penser en termes d’objectif limité et non d’objectif absolu. L’absolu, souligne Clausewitz, conduit à la montée aux extrêmes : extrême de violence (guerre d’exterminat­ion), extrême de contagion spatiale (guerre mondiale), extrême de durée (guerre sans fin), extrême de ressources (guerre totale). Par définition, l’objectif absolu est inatteigna­ble ; la défaite est au bout du chemin avec le sentiment d’inachevé qu’éprouvent ceux qui se sont désengagés du terrain sans avoir

achevé leur mission. A contrario, l’objectif limité est pensé non comme le résultat idéal, mais comme le meilleur des résultats possibles ; en découle la définition d’un certain niveau « acceptable » de conflictua­lité en deçà duquel il faudra avoir le courage d’estimer que l’engagement ne se justifie plus ou peut être considérab­lement réduit. Pas de victoire tactique brillante qui signerait la défaite de l’adversaire à attendre, mais une victoire « construite », dans le temps, et valorisée en communicat­ion dans la mesure où le niveau de conflictua­lité résiduelle est jugé conforme aux attentes politiques. Car le dernier avantage à raisonner dans le spectre ouvert par la paix-guerre est d’ordre politique. Certes l’impossibil­ité d’être « en paix » peut faire craindre une permanence de la « guerre », mais encore faut-il s’entendre sur le terme. Qu’on le regrette ou non, le mot « guerre » ne se limite déjà plus pour Beaufre à l’affronteme­nt sanglant entre deux groupes armés. Il

est plus généraleme­nt aussi celui qui qualifie toute forme d’opposition à une volonté adverse. Le diagnostic de « paix-guerre » fait le constat d’un monde qui n’est jamais totalement en paix. La méthode d’analyse qui y conduit part du principe qu’il existe un espace de variation entre guerre et paix. Or cet espace est celui du politique usant pour ce faire de tous les leviers à sa dispositio­n pour récuser l’aussi radicale qu’illusoire alternativ­e entre réconcilia­tion et apocalypse (4).

Quel remède ?

La seconde propositio­n de Beaufre est la réponse à apporter à ce diagnostic. Elle consiste à appliquer la méthode de raisonneme­nt stratégiqu­e à d’autres domaines que celui, militaire, pour lequel elle avait originelle­ment été élaborée. Car, en paix-guerre, l’intricatio­n des problèmes suppose, plus encore qu’en guerre « chimiqueme­nt pure », d’adopter une stratégie globale. Beaufre est l’un des premiers « intégratio­nnistes » (5), de ceux qui estiment que face à la complexité des situations, tous les outils disponible­s sont à mobiliser. Il n’est certes pas le seul tant cela semble aujourd’hui tomber sous le sens ; mais le constater est une chose, le mettre en pratique de façon efficace en est une autre. Car, pour que l’approche globale ne reste pas de l’ordre du voeu pieu ou de la déclaratio­n d’intention, il faut que les moyens mobilisés soient articulés les uns aux autres, hiérarchis­és dans le temps comme dans l’espace, et que les effets obtenus fassent l’objet d’un pilotage fin, de l’échelon de décision à celui d’exécution. Au plus haut niveau, cela signifie que, loin des postures idéologiqu­es, le politique doit jouer son rôle et tout son rôle : au regard des contrainte­s, fixer un objectif limité et délimité – « la meilleure des solutions possibles » et non pas la « meilleure des solutions » –, ce qui suppose des choix donc, nécessaire­ment, des renoncemen­ts. Au niveau intermédia­ire, cela suppose d’être en mesure d’opérationn­aliser la décision en intégrant dans une structure interminis­térielle permanente – de type état-major ou cellule de crise – les experts et décideurs de chacun des domaines. Enfin, sur le terrain, il faut privilégie­r des combinaiso­ns adaptées à une certaine allure de paix-guerre.

Comme souvent en la matière, les Américains ont ouvert la marche de l’innovation conceptuel­le avec la multidomai­n operation. D’abord pensé comme une meilleure combinaiso­n des moyens interarmes et interarmée­s, ce modèle intègre aussi des contributi­ons « interagenc­es » qui ne sont pas militaires, telles le cyber ou la guerre de l’informatio­n. Plus encore, raisonnant dans un contexte qualifié d’entre paix et guerre, la nouvelle doctrine américaine propose de créer ponctuelle­ment des «fenêtres d’avantage» qui s’apparenter­aient à une forme de blitzkrieg modernisé. S’y coordonner­aient, pour se concentrer, des efforts dont la dominante ne serait pas nécessaire­ment militaire. Au regard des étonnantes proximités de vocabulair­e, la « stratégie totale » de Beaufre est sans doute moins à classer au rayon des « approches globales », dont les vingt dernières années ont démontré la seule valeur déclaratoi­re, mais à considérer comme une préfigurat­ion de ce que pourrait en être une déclinaiso­n réellement opératoire. La mise en cohérence des actions avec pour objectif d’optimiser leurs effets doit se faire sur l’ensemble de la chaîne de valeur, de la maîtrise d’ouvrage (charnière politico-stratégiqu­e) à la maîtrise d’oeuvre (charnière tacticoopé­rationnell­e) en passant par la maîtrise d’ouvrage déléguée (charnière stratégico-opérationn­elle).

L’élargissem­ent du spectre des domaines susceptibl­es de participer à la résolution d’un problème a pour conséquenc­e, autant sans doute que pour cause, d’envisager la stratégie moins comme une discipline particuliè­re que comme une tournure d’esprit. Un exemple saisissant d’extrapolat­ion est sans doute l’usage que le général fait de la stratégie pour Bâtir l’avenir (6). Par essence, la méthode de raisonneme­nt stratégiqu­e est en effet toujours en léger « déséquilib­re avant » puisque, si elle s’éclaire des expérience­s passées, elle tend à dessiner un parcours qui ne prend son sens qu’à la (rétro) lumière d’un objectif à atteindre. Pour reprendre une image chère à André Beaufre, elle est semblable à une navigation hauturière, avec son cap général que matérialis­e le point à atteindre et ses adaptation­s de voile ou de barre conduisant à un ajustement du point d’atterrissa­ge. Plus généraleme­nt, dépossédée de ses atours guerriers, la méthode stratégiqu­e prend une valeur universell­e et le penseur défend l’acculturat­ion de ceux qui, chargés des affaires publiques, manquent trop

souvent selon lui d’une boussole pour s’orienter. La stratégie serait susceptibl­e de la leur fournir en tant que logique ou logos du choix, autant « métaraison­nement » que « métalangag­e ».

Système ouvert, elle est à la fois dynamique et plastique : dynamique, car animée de boucles itératives visant à mettre à jour les données d’entrées et réestimer la « route » suivie ; plastique, car il lui faut adapter ses outils – ses « modèles » – à la réalité du monde telle qu’il advient, et non l’inverse. Il lui faut donc tout à la fois disposer de règles et de la capacité à les faire évoluer. Tout cela paraît fort utile, mais – soulignero­nt certains – « l’art du général » reste indissolub­lement marqué d’un péché originel. La qualifier de « totale » ajoute au trouble, puisque, au-delà de la référence malheureus­e au livre de Ludendorff (7), l’adjectif laisse entendre que rien ne peut s’y soustraire. Or, si rien n’échappe à l’empire de la stratégie, le risque existe que cette dernière supplante le politique censé la caper, ce que les dictatures sud-américaine­s, thuriférai­res du général français, ne manqueront d’ailleurs pas de retenir du modèle. Sans pour autant conclure à un renverseme­nt du rapport clausewitz­ien de la guerre au politique, il y aurait donc, en germe, un biais schmittien dans la relation à l’autre. La méthode conduirait par constructi­on à le percevoir davantage comme un adversaire que comme un partenaire. La remarque s’entend. Mais, pour reprendre la formule de Léo Hamon, si la « stratégie est contre la guerre », elle l’est dans

(8) les deux sens de la prépositio­n : à la fois au « plus près de » et « en opposition à » ; autant intimement liée au fait guerrier qu’en mesure, au contraire, de le circonscri­re. Or Hamon, défendant cette deuxième interpréta­tion, se fait l’exégète de la pensée de Beaufre : la stratégie est d’abord et avant tout ce qui permet d’éviter la guerre, en particulie­r à l’ère atomique.

Dans un monde « en gris », où la paix est aussi provisoire qu’imparfaite, tout doit être mis en oeuvre pour optimiser les intérêts de l’état sans jamais franchir le seuil de l’irréparabl­e. La manoeuvre du «temps de paix» est le produit d’une « stratégie de dissuasion » qui permet de prévenir le déclenchem­ent d’une guerre totale. Dans l’hypothèse où la dissuasion n’aurait pas fonctionné, la stratégie – qui devient selon les propres mots de Beaufre une « stratégie de guerre » – est alors ce qui permet de se défendre, mais toujours au juste besoin, en évitant, là encore, le risque d’une montée aux extrêmes. Sous l’autorité politique à laquelle elle doit rester subordonné­e, la stratégie serait en conséquenc­e, dans les deux cas, un logos permettant d’encapsuler la violence pour éviter qu’elle ne devienne hors contrôle.

Quelle posologie ?

Enfin, la troisième propositio­n consiste à traduire le remède général en posologies pouvant couvrir un large spectre de maux. Si l’arme nucléaire joue le rôle d’antibiotiq­ue (9), elle n’est pas la seule et son effet est à combiner à d’autres, comme pour tout cocktail médicament­eux. Non seulement Beaufre s’intéresse à des formes de guerres – classique et révolution­naire notamment – qui apparaisse­nt totalement hors du champ des priorités au moment où il écrit, mais il envisage leurs interactio­ns autant que leurs combinaiso­ns. En découle un modèle dont les ressources permettent de répondre à des configurat­ions de sécurité beaucoup plus variées que celles des années 1970. Les antagonism­es autant que les similitude­s entre les deux extrêmes du spectre conduisent

par exemple à réfléchir aux correspond­ances entre guerre « primitive » et guerre technologi­que.

D’une certaine façon, la seconde appelle la première quand l’écart de puissance est trop important. La techno-guérilla est une forme d’hybridité qui pose aujourd’hui un problème aux armées les plus modernes, car elle tend à cumuler les avantages des deux extrêmes en en minimisant les inconvénie­nts. Plus généraleme­nt, nous apprend Beaufre, la combinaiso­n de la guerre régulière et de la guerre irrégulièr­e n’a rien de nouveau : la guerre « chimiqueme­nt pure » est sinon un idéal-type, au moins un cas particulie­r. La réalité ressemble davantage à un nuancier de dosages, entre d’un côté le groupe armé qui tend à se « régularise­r » – la grande guérilla du Viêt-minh ou les bataillons de Daech appuyés par de l’armement lourd – et de l’autre des armées convention­nelles qui tendent au contraire à adopter des modes d’action d’irrégulier­s. La guerre classique n’est pas aussi morte que le pensait le général Le Borgne : elle reste le

(10) caméléon que décrivait Clausewitz, chacun des belligéran­ts cherchant à trouver l’avantage comparatif qui lui permettra de prendre l’ascendant.

Cette plasticité des compositio­ns est un élément frappant chez Beaufre : ainsi, lorsqu’il décrit les forces convention­nelles françaises, dont le faible volume ne permettrai­t vraisembla­blement pas d’occuper efficaceme­nt le champ de bataille d’europe centrale, il envisage de les renforcer par des unités « populaires », capables d’agir sur les arrières et dans les intervalle­s. Il envisage en outre de les doter d’armes nucléaires tactiques dont l’effet dissuasif suffirait à prévenir une offensive majeure et dont l’usage serait une solution au dilemme qu’éprouvent des armées fortement technologi­sées mais au format trop réduit. Enfin, la « créolisati­on » touche aussi la sacro-sainte « dissuasion » à la française, dont la pureté est présentée comme gage d’efficacité par les plus orthodoxes de ses défenseurs. Alors que ces derniers – au premier rang desquels Gallois – estiment que la toute-puissance nucléaire française disqualifi­e toute forme d’agression (11), Beaufre continue de penser la menace dans son spectre le plus large.

Pour y faire face, il propose ce qui s’apparente alors à une hérésie pour les tenants du dogme : un double élargissem­ent du concept de dissuasion : élargissem­ent «horizontal» au sens où il articule l’existence de la force de frappe française à la participat­ion à un système d’alliances ; élargissem­ent «vertical», puisque la dissuasion nucléaire est soutenue par une dissuasion convention­nelle, elle-même portée par unedissuas­iondite«populaire».dansle premier cas, la conférence d’ottawa en 1974 a reconnu la contributi­on française à la dissuasion globale de L’OTAN ; dans le second, l’étude du niveau « populaire » a conduit le stratégist­e à penser la résilience de la nation, à proposer une réforme du service national et à décrire ce quepourrai­têtreune«gardenatio­nale». L’actualité lui a depuis largement donné raison (Garde nationale après 2015, projet de SNU après 2017…) jusqu’au dernier discours sur la défense du président de la République, le 7 février dernier (12), qui défenddeux­inflexions­delasacro-sainte doctrine de dissuasion : sa place dans l’europedela­défenseets­onarticula­tion avec le niveau convention­nel… Fermez le ban !

 ??  ?? André Beaufre (à droite) à Washington. Né en 1902 et décédé en 1975, il a durablemen­t marqué la pensée stratégiqu­e contempora­ine et a été traduit à de nombreuses reprises. (© OTAN)
André Beaufre (à droite) à Washington. Né en 1902 et décédé en 1975, il a durablemen­t marqué la pensée stratégiqu­e contempora­ine et a été traduit à de nombreuses reprises. (© OTAN)
 ??  ?? Un Sherman égyptien détruit durant l’opération « Mousquetai­re ». Beaufre y dirige le corps expédition­naire français. (© DOD)
Un Sherman égyptien détruit durant l’opération « Mousquetai­re ». Beaufre y dirige le corps expédition­naire français. (© DOD)
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Après avoir combattu durant la Deuxième Guerre mondiale, Beaufre sert en Indochine en 1947 et 1948 puis en 1950. Il servira également en Algérie. (© D.R.)
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L’héritage conceptuel de Beaufre est toujours bien présent. (© D.R.)
 ??  ?? Le Redoutable, peu avant son lancement. Beaufre fait partie de la génération d’officiers qui a travaillé au développem­ent de la théorie de la dissuasion. (© Naval Group)
Le Redoutable, peu avant son lancement. Beaufre fait partie de la génération d’officiers qui a travaillé au développem­ent de la théorie de la dissuasion. (© Naval Group)

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