HISTORIQUE
Au milieu des années 1970, l’introduction du Galil, la variante mitrailleuse légère du Galil ARM, a révélé une tendance à la surchauffe de l’arme, peu compatible avec le climat aride d’israël. En outre, l’apparition de la FN Minimi à la même période a permis d’accroître le volume de feu des tireurs d’appui sans les surcharger avec une arme individuelle en 7,62 × 51 mm comme la FN Mag 58, très appréciée comme arme collective montée sur affût, mais d’un emploi limité en tant qu’arme individuelle à cause de son poids élevé, de sa faible maniabilité en combat urbain et du poids des boîtes à munitions, qui limitait les possibilités de soutien. Au début des années 1980, le ministère de la Défense israélien émit alors le besoin d’une mitrailleuse légère chambrée en 5,56 × 45 mm et Israel Weapons Industrie lança le développement de la Negev en 1985, un travail d’étude qui allait s’achever dix ans plus tard. Tsahal introduisit la Negev dans ses unités en 1997. Conçue comme une arme modulaire, elle devait également permettre d’homogénéiser l’armement en remplaçant différents types de mitrailleuses légères au sein des forces conventionnelles et des forces spéciales : toutes les branches de l’armée israélienne étaient concernées. Au début des années 1990, Tsahal avait acquis un petit nombre de FN
Minimi, qui avaient démontré leur efficacité au combat tant par leur légèreté que par leur précision de tir. La mitrailleuse belge avait ainsi constitué un nouveau standard et la Negev devait se montrer à la hauteur.
Les tests de terrain commencèrent en 1996 et la nouvelle arme D’IWI donna entière satisfaction : si ses performances étaient très proches de celles de la Minimi, elle se montrait plus fiable en environnement désertique et sa crosse repliable présentait un avantage, notamment pour les troupes parachutistes, les forces spéciales et les unités d’infanterie engagées en ville, ce qui devenait le pain quotidien de Tsahal. En outre, la Negev est l’une des rares mitrailleuses à permettre le tir en mode semi-automatique, ce qui élargit encore son emploi à des feux d’appui de précision. En 1998, une variante raccourcie fut développée pour les forces spéciales, la Negev Commando (aujourd’hui rebaptisée Negev SF), à laquelle fut ajoutée une poignée latérale sur le garde-main avant. Le développement de la Negev s’est poursuivi au cours des années 2000 et a débouché sur la Negev NG (pour Next Generation), proposée cette fois en deux calibres : 5,56 mm OTAN pour la Negev NG5 et 7,62 mm OTAN pour la Negev NG7, avec une version Special Forces pour les deux modèles. Le remplacement de la FN Mag 58, en service dans toutes les branches des forces de sécurité israéliennes, n’a pas eu lieu comme envisagé initialement, les deux armes étant complémentaires par leurs calibres et leur puissance de feu. À l’époque, l’un des intérêts d’adopter la Negev à la place de la Minimi était également politique, permettant à Israël de conserver son autonomie en matière de production d’armement. Tsahal adopta finalement la Negev NG7 en 2012.