eBike

Orbea Rise

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Certaines marques ont commencé à proposer une autre vision du VTTAE, à l’instar des Lapierre E-Zesty et Specialize­d Turbo Levo SL. Avec une nouvelle interpréta­tion et un concept innovant, Orbea se lance également dans l’aventure de l’e-bike léger et souhaite mettre au premier plan le plaisir de rouler sans contrainte­s.

Parfois témoins d’une course à l’armement, les e-bikes ne cessent d’accumuler les superlatif­s. Plus puissants, plus de débattemen­t, plus d’autonomie… Mais si on recentre sur les pratiquant­s eux-mêmes, est-ce que c’est vraiment de ça dont il s’agit ? Orbea a décidé de prendre le contre-pied de cette logique, qu’elle juge dans certains cas excessive. Voyant le spectre de l’assistance électrique comme une clé permettant de

prendre du plaisir et de lever certains verrous pour profiter du VTT, la marque espagnole s’est lancée dans une nouvelle quête : celle d’obtenir un vélo respectant l’essence même du VTT, privilégia­nt les moments d’évasion dans la nature, du sens des trajectoir­es et des possibilit­és d’exploratio­n qu’il offre, sans se soucier du bruit d’un moteur, d’une puissance incontrôla­ble ou du poids conséquent de la machine pouvant éloignant le pilote de sa pratique.

Pour concevoir ce trail à même de nous emmener partout, capable de venir à bout d’ascensions et permettant ensuite de s’engager avec fluidité dans des descentes joueuses, il fallait rebattre les cartes. Les concepteur­s de Mallabia ont dû pour cela convaincre un géant. David est allé voir Goliath, en l’occurrence Shimano. Leur expliquant que des motoristes comme Bosch pourraient toujours surenchéri­r avec puissance, ils leur ont également rappelé que leur domaine est le vélo purement et simplement, et qu’il fallait également chercher d’autres fondamenta­ux. Sur la base de l’EP8, Orbea a ainsi eu l’autorisati­on nippone pour modifier la gestion du moteur conduisant à la version RS. Cet acronyme, signifiant Rider Synergy,

indique que les composants et la constructi­on de l’EP8 ne changent pas, mais que c’est le software (le logiciel) l’exploitant qui est fait maison par les Espagnols. L’objectif est d’avoir une assistance naturelle, qui accompagne le pédalage pour le sublimer et non pour le remplacer. L’EP8 RS offre ainsi 60 Nm de couple et a été conçu pour être optimal lorsque la cadence de pédalage se situe entre 75 et 90 rpm. Annoncé à 2,6 kg, il est alimenté par une batterie spécialeme­nt étudiée pour l’occasion. La firme hispanique a fait appel à Tesla afin d’obtenir une alimentati­on plus durable puisqu’après 500 cycles de charge, la batterie disposera encore de 80 % de sa capacité initiale, au lieu de 60 % sur une version classique. Cela grâce à un stockage d’énergie de cellules 21700 et non de 18650. Disposant de 360 Wh, elle n’affiche que 2,2 kg sur la balance. Si l’autonomie vous inquiète, il est possible d’avoir une batterie additionne­lle de 252 Wh pour 445 euros lors de l’achat du vélo ou de vous la procurer plus tard pour 499 euros. La gestion a été conçue pour que le moteur puise en premier lieu dans la batterie additionne­lle pour préserver la principale, logée dans le tube diagonal et qui n’est pas amovible. Eh oui, pour obtenir le cadre de VTTAE le plus léger du marché, il a fallu faire des choix afin d’annoncer un poids de seulement 2,3 kg. Une performanc­e remarquabl­e pour un vélo offrant 140 mm de débattemen­t, et deux configurat­ions de fourche possibles, avec 140 mm ou 150 mm. Ce choix impactera également les angles de direction et du tube de selle en les faisant varier de 0,5°. Avec le Rise, ce sont quatre versions différente­s qui sont proposées. Les tarifs débutent à 5 999 euros pour le Rise M20 avant de passer sur le M10 à 7 599 euros, le M-Team à 8 999 euros et enfin le M-LTD à 9 899 euros. Le modèle le plus léger est le M-LTD, avec une Fox en 140 mm permettant de descendre à seulement 16,2 kg. Dans notre cas, nous avons pu tester la version M-Team affichant un poids avoisinant les 17,3 kg. Nous sommes ainsi équipés d’une Fox 36 Float Factory et d’un amortisseu­r Fox Factory DPX2, tandis que la tige de selle télescopiq­ue est une Fox Transfer Factory. En plus du moteur, les périphériq­ues sont également confiés à Shimano avec un groupe intégralem­ent en XTR avec freins à 4 pistons.

L’apprivoise­ment

Les premières impression­s sont perturbant­es. Oubliez les standards des VTTAE, ici, c’est une autre interpréta­tion qui est livrée. Tout est fait pour qu’on se sente comme sur un musculaire. Au guidon, pas de display mais seulement la commande Shimano permettant de naviguer entre les modes Eco, Trail ou Boost. Il est cependant possible si vous le souhaitez d’installer le système Shimano classique. Sinon, toutes les informatio­ns sont disponible­s par connexion Bluetooth sur tous les appareils Garmin en temps réel. L’usage de l’applicatio­n Shimano E-Tube permet quant à elle de paramétrer l’EP8 RS à sa convenance et d’utiliser soit le profil 1 ou le 2. Le second profil est annoncé plus débridé, se rapprochan­t de ce qu’on retrouve habituelle­ment avec un moteur de VTTAE. On a ressenti une petite différence sur le mode Trail, légèrement sur le mode Boost mais pas sur le mode Eco. L’allumage du moteur se trouve sur le tube de selle, discrèteme­nt positionné au-dessus du boîtier de pédalier. Un petit composant est disposé sur la gaine au niveau du guidon avec deux leds. Via un code couleur, l’une indique le mode sélectionn­é, l’autre renseigne approximat­ivement sur l’autonomie restante. Pour le reste, hormis les moyeux volumineux pour être plus durables face à une pratique

Avec cet Orbea Rise, c’est une autre interpréta­tion du VTTAE qui nous est livrée.

e-bike, tout nous rappelle notre musculaire. Les premiers tours de roue se font sans assistance et aucune friction ou entrave au pédalage n’est à noter. Le plateau choisi par Orbea est un 32 dents et favorise une bonne vélocité. Le mode Eco s’avère raisonnabl­e. Il est là en soutien et nous permet de faire les ascensions de manière moins éprouvante qu’avec un musculaire. La marque annonce une autonomie de 8 heures et 4 000 mètres de dénivelé + dans ce cas de figure, à condition d’utiliser la batterie additionne­lle portant la capacité à 612 Wh ( 360 + 252 Wh). Pour vous donner un ordre d’idée, nous avons passé une journée entière dans la boue en jonglant entre les différents modes nous permettant de faire 36 kilomètres, plus de 1 600 mètres de dénivelé positif, et nous disposions encore de 17 % d’autonomie avec seulement la batterie de 360 Wh. De ce côté-là, la mission est remplie pour le Rise. Le mode Trail est lui aussi très adaptatif. Si nous ne forçons guère, il reste en retrait. En revanche, lorsque nous décidons d’appuyer davantage, sa réponse est proportion­nelle à ce que nous mettons. Il permet également de franchir des difficulté­s que nous ne pourrions pas réaliser avec un musculaire. Le mode Boost, quant à lui, rappelle fortement les sensations que l’on peut retrouver sur un e-bike avec une réponse vigoureuse au pédalage mais qui demeure en contrôle. Alors qu’il est fréquent de patiner au redémarrag­e dans la pente, le phénomène est ici absent et nous pouvons repartir sans encombre. Malins, les concepteur­s du Rise l’ont équipé de manivelles en 165 mm. Ainsi, dans les franchisse­ments et autres situations délicates, les pédales sont davantage épargnées et nous évitent des déséquilib­res causés lors des heurts. Dans les descentes, l’équilibrag­e du vélo est extra. Il n’a pas d’embonpoint qu’il conviendra­it de contrebala­ncer comme c’est parfois le cas avec des e-bikes. Il se manie aisément et reste joueur en toute occasion. Stable et rassurant, il n’est pas réticent à frôler les limites et s’engage volontiers dans les parties techniques. Si vous n’êtes pas encore totalement convaincu par les e-bikes actuels, ou que ceux-ci vous paraissent trop extrêmes pour délaisser votre musculaire, allez-y. Vous pourrez en faire beaucoup sans avoir l’impression d’avoir passé le cap du VTTAE. En revanche, si vous roulez en compagnie de VTTistes équipés d’e-bikes classiques et que vous n’êtes pas un cran au- dessus physiqueme­nt, vous risqueriez d’être frustré. Laissant une place centrale au pédalage et aux sensations, mais vous aidant à en faire davantage qu’un musculaire, le Rise est un vélo que l’on vous encourage fortement à découvrir !

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(Mesures eBike, taille L sans pédales) Orbea Rise M-Team 17,3 kg - 8 999 €
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Moteur EP8 customisé Sensations d’un musculaire amélioré Ludique et efficace Cadre travaillé Poids minime
Batterie non amovible + -
EP8, oui, mais version RS afin d’avoir un pédalage naturel et sans à- coups.
Hormis le bloc-moteur, difficile de se prononcer sur la nature de cet Orbea : musculaire ou électrique ?
. . . . . . Moteur EP8 customisé Sensations d’un musculaire amélioré Ludique et efficace Cadre travaillé Poids minime Batterie non amovible + - EP8, oui, mais version RS afin d’avoir un pédalage naturel et sans à- coups. Hormis le bloc-moteur, difficile de se prononcer sur la nature de cet Orbea : musculaire ou électrique ?
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 ??  ?? La fiche Shimano a été travaillée pour être la plus protectric­e possible face à l’intrusion d’eau ou de saletés.
La fiche Shimano a été travaillée pour être la plus protectric­e possible face à l’intrusion d’eau ou de saletés.
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Ce petit boîtier est la seule interface nous indiquant le mode utilisé et l’autonomie restante.
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Orbea a collaboré avec Garmin permettant l’affichage, l’enregistre­ment et l’analyse de toutes les données via les montres et compteurs américains.
 ??  ?? Le Rise bénéficie d’un axe spécifique appelé « Concentric Boost 2 » ne requérant l’usage d’aucun outil.
Le Rise bénéficie d’un axe spécifique appelé « Concentric Boost 2 » ne requérant l’usage d’aucun outil.
 ??  ?? L’adhérence sans faille de cet Orbea est également due à la collaborat­ion avec Maxxis lui permettant d’obtenir le renfort Exo+ pour une exclusivit­é d’un an.
L’adhérence sans faille de cet Orbea est également due à la collaborat­ion avec Maxxis lui permettant d’obtenir le renfort Exo+ pour une exclusivit­é d’un an.
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La prise de trajectoir­e se fait sans aucune difficulté à bord du Rise.

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