Un soin palliatif plein d’avenir
Si la Covid-19 avait été volontairement lâchée dans la nature, on aurait facilement pu suspecter une personne de l’industrie du vélo tant la situation a été profitable à l’économie du secteur. Et l’un des derniers rebondissements, la fermeture malheureuse des remontées mécaniques des stations de sports d’hiver, représente un nouvel événement favorable pour le vélo à assistance électrique. Les loueurs qui ont misé depuis longtemps sur l’e-bike à la montagne se retrouvent, comme la majorité des autres acteurs de la planète vélo, dans une position finalement plutôt confortable. Alors que les skis restent dans les rayons des magasins, les vélos des parcs de location partent comme des petits pains. En cette période où l’absence de remontées mécaniques limite les possibilités, le VTTAE s’est révélé comme l’outil idéal pour prendre de l’altitude et dévaler les pentes avec la banane. Moins physique que le ski de rando et bien plus amusant que la marche, il représente en termes de sensations et d’accessibilité une sacrée alternative au ski alpin. Jusqu’à maintenant, aux yeux du grand public, se lancer sur la neige avec un vélo relevait de la démarche engagée, voire farfelue. Pourtant, lorsque les conditions sont favorables (et elles l’ont souvent été ces derniers temps), évoluer en deux-roues sur la neige reste une pratique bien plus basique techniquement que le ski. Le terrain de jeu pour pratiquer l’e-bike sur neige est en plus cette année devenu bien plus vaste. L’impossibilité d’utiliser les télésièges pour le ski alpin a conduit de plus en plus de gens à s’orienter vers des activités annexes. La balade en raquettes a explosé, et par-là même les itinéraires fréquentés par ces marcheurs qui, à force de passer, tassent la neige et tracent sans le savoir des singles aux petits oignons pour le VTTAE. Mais attention au retour de bâton puisqu’une cohabitation compliquée s’annonce avec ces usagers de la montagne à pied. Car si en contribuant à la préparation des itinéraires, les marcheurs sont particulièrement précieux à la pratique du vélo sur neige, l’inverse n’est évidemment pas valable. Bien au contraire. Comme en été, pour que l’activité se développe dans des conditions durables, il va falloir aménager et organiser un peu tout ça ! Mais le potentiel est bien là. Il n’est évidemment pas question d’imaginer que le vélo sur neige pourrait un jour remplacer le ski, et ce n’est évidemment pas souhaitable. D’ailleurs, pour l’instant, l’activité reste si limitée qu’elle fait plutôt l’effet d’un soin palliatif pour l’économie de la montagne. Mais cette situation exceptionnelle a placé l’e-bike dans une position stratégique au niveau du panel d’activités « montagne » à considérer aussi hiver.