eBike

Un soin palliatif plein d’avenir

- Laurent Reviron, rédacteur en chef

Si la Covid-19 avait été volontaire­ment lâchée dans la nature, on aurait facilement pu suspecter une personne de l’industrie du vélo tant la situation a été profitable à l’économie du secteur. Et l’un des derniers rebondisse­ments, la fermeture malheureus­e des remontées mécaniques des stations de sports d’hiver, représente un nouvel événement favorable pour le vélo à assistance électrique. Les loueurs qui ont misé depuis longtemps sur l’e-bike à la montagne se retrouvent, comme la majorité des autres acteurs de la planète vélo, dans une position finalement plutôt confortabl­e. Alors que les skis restent dans les rayons des magasins, les vélos des parcs de location partent comme des petits pains. En cette période où l’absence de remontées mécaniques limite les possibilit­és, le VTTAE s’est révélé comme l’outil idéal pour prendre de l’altitude et dévaler les pentes avec la banane. Moins physique que le ski de rando et bien plus amusant que la marche, il représente en termes de sensations et d’accessibil­ité une sacrée alternativ­e au ski alpin. Jusqu’à maintenant, aux yeux du grand public, se lancer sur la neige avec un vélo relevait de la démarche engagée, voire farfelue. Pourtant, lorsque les conditions sont favorables (et elles l’ont souvent été ces derniers temps), évoluer en deux-roues sur la neige reste une pratique bien plus basique techniquem­ent que le ski. Le terrain de jeu pour pratiquer l’e-bike sur neige est en plus cette année devenu bien plus vaste. L’impossibil­ité d’utiliser les télésièges pour le ski alpin a conduit de plus en plus de gens à s’orienter vers des activités annexes. La balade en raquettes a explosé, et par-là même les itinéraire­s fréquentés par ces marcheurs qui, à force de passer, tassent la neige et tracent sans le savoir des singles aux petits oignons pour le VTTAE. Mais attention au retour de bâton puisqu’une cohabitati­on compliquée s’annonce avec ces usagers de la montagne à pied. Car si en contribuan­t à la préparatio­n des itinéraire­s, les marcheurs sont particuliè­rement précieux à la pratique du vélo sur neige, l’inverse n’est évidemment pas valable. Bien au contraire. Comme en été, pour que l’activité se développe dans des conditions durables, il va falloir aménager et organiser un peu tout ça ! Mais le potentiel est bien là. Il n’est évidemment pas question d’imaginer que le vélo sur neige pourrait un jour remplacer le ski, et ce n’est évidemment pas souhaitabl­e. D’ailleurs, pour l’instant, l’activité reste si limitée qu’elle fait plutôt l’effet d’un soin palliatif pour l’économie de la montagne. Mais cette situation exceptionn­elle a placé l’e-bike dans une position stratégiqu­e au niveau du panel d’activités « montagne » à considérer aussi hiver.

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