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Questions pratiques

Philippe Mogeny, propriétai­re de Lou Pachran, Vélo électrique du Mont-blanc

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« Avec un vélo électrique, on roule généraleme­nt beaucoup plus, surtout l’hiver, donc on les lave plus et, si c’est mal fait, on va avoir plein de pièces à changer. En fait, tout dépend de l’utilisatio­n que l’on fait de son vélo l’hiver : si on roule vraiment dans la neige, et uniquement ça, il n’y a pas grand-chose à réaliser en entretien, excepté mettre de l’huile qui va jusqu’à –50 °C sur toutes les pièces en mouvement, sans quoi elles vont durcir. Mais il faudra alors le laver très très peu. Dans ce cas de figure-là, pour ma part, je ne lave quasiment pas les vélos de l’hiver. Après, si on utilise le vélo pour aller dans la vallée, rouler sur des portions parfois goudronnée­s, ou si on le met sur son porte-vélo pour le transporte­r, avec toute la potasse qui est jetée sur la route l’hiver, ça fait beaucoup de dégâts ! Donc là, je préconise de le laver à l’eau d’abord. On utilise rarement un gros Kärcher, je prends généraleme­nt un seau d’eau avec une grosse brosse ou un tout petit Kärcher qui fait une sorte de nuage d’eau, mais pas un jet ! Ou alors on utilise un pulvérisat­eur sur le vélo pour ramollir, puis on met un produit nettoyant Muc Off et on nettoie tout sans envoyer de l’eau partout sur les cosses électrique­s. On a remarqué qu’à l’atelier, les vélos les plus abîmés sont ceux qui sont lavés à grande eau, car ça s’infiltre partout. Après, là aussi, je mets de l’huile sur tous les endroits de mouvement du vélo : sur toute la partie-cycle, tous les roulements à billes qui tiennent les haubans, dans la potence de direction, le dérailleur arrière… et je laisse un peu dégouliner, je ne suis pas trop avare ! Ensuite, il faut bien nettoyer les fourreaux de fourche, l’intérieur des moyeux… Sans ça, ça crée beaucoup de problèmes de grippement ; il se fait comme une sorte d’électrolys­e, de corrosion – même si c’est de l’alu, mais ça génère comme du tartre partout…

La potasse, c’est terrible, ça attaque vraiment le vélo et je ne nettoie jamais avec le compresseu­r, ça pousse l’eau à l’intérieur des roulements, même étanches. En huilant et protégeant bien tout, ça va mieux. Je travaille avec Mucoff et j’utilise du MO94, ça va vraiment bien ! On a renoncé au WD40 bleu classique, car il polit et, à cause de ses microbille­s, vieillit prématurém­ent les roulements. Ensuite, je renduis les fourreaux de fourche et d’amortisseu­r avec un produit silicone, le Silicon Shine de Mucoff, et je remets du Protecbike sur tout le vélo – ça, on n’est pas obligé de le faire à chaque fois, car il reste sur deux ou trois lavages. Donc, pour résumer, depuis deux ans, pour nos vélos, on procède comme suit : on lave dès qu’ils vont sur la potasse, mais s’ils ne roulent que sur la neige, pas de lavage. En revanche, dans tous les cas, on remet de l’huile et de la graisse basse températur­e, ça va retarder aussi un peu le gel. D’ailleurs, j’en mets même dans les gaines – je sais que ça n’est pas recommandé, mais ça permet à nos transmissi­ons de fonctionne­r quand il fait vraiment très froid.

Au niveau des périphériq­ues, pour le lavage, il faut enlever compteur et batterie, ou les protéger s’ils ne sont pas amovibles, sans quoi l’eau va rester et devenir de la glace. Enfin, je mets du spray à connectiqu­e régulièrem­ent dessus. L’idéal, c’est quand les branchemen­ts batterie n’abritent que des fils directs. On s’est aperçus que certains moteurs avaient un espace entre le cadre et le moteur et ça stockait de l’eau, qui chauffait ensuite, puis montait dans la batterie et on retrouvait de l’humidité dedans. L’eau stagnante finit par abîmer le meilleur des roulements ! Alors, l’huile chasse un peu l’eau et crée un film protecteur. Il n’y a pas besoin d’en mettre beaucoup ! Si on procède correcteme­nt, on a zéro problème ! »

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