BMC Speedfox AMP AL One
BMC Speedfox AMP AL One 24 kg - 6299 € (Mesures Ebike sans pédales en taille L)
Ce Speedfox est catalogué comme vélo de trail, mais on vous recommande de ne pas vous arrêter à son descriptif. En effet, nous avons découvert une monture plutôt bien équipée, facile à prendre en main et qui se révèle rapidement aux commandes de n’importe quel pilote. S’engager dans la pente autant qu’atteindre les sommets ne l’ont jamais fait frémir !
Pour rester dans la course, il faut s’en donner les moyens. Si BMC demeure à chaque fois dans le peloton de tête, ce n’est pas un hasard, et nous en avons encore la preuve sous les yeux avec le Speedfox AMP AL One. Version la plus prestigieuse se positionnant au-dessus des modèles Two et Three, sa couleur aluminium renvoie un aspect paradoxalement brut mais travaillé en même temps. Pour vous l’offrir, comptez tout de même 6 299 euros. Cependant, l’enseigne helvète n’est pas réputée pour ses tarifs abordables mais plutôt pour sa qualité irréprochable, ce qui se vérifie à nouveau. Le design suisse intègre parfaitement les divers composants électriques grâce à la technologie Twin Hollow-core, ainsi que la câblerie, pour un rendu esthétique très réussi. Le placement vertical de l’amortisseur permet un large dégagement pour placer aisément un porte-bidon. Le châssis affiche un débattement de 130 mm grâce à la technologie Advanced Pivot System (APS) avec lequel on commence à être familiarisé. Disposant de la nouvelle motorisation Shimano EP8, la batterie accueillie comporte 500 Wh et est verrouillée par clé, tandis que le display Shimano reste le même que celui présenté précédemment à l’occasion de la sortie de L’EP8. Nous avons ainsi appairé notre monture à notre smartphone via Etube afin de personnaliser nos modes d’assistance et Etube Ride pour collecter l’ensemble des données liées à nos sorties. On ne vous cache pas que le curseur du mode Boost a été mis à son paroxysme afin de voir ce que la bête avait dans le ventre ! On s’aperçoit que le Speedfox est en réalité équipé d’une multitude de composants spécialement dédiés à l’e-bike. Ses concepteurs ont ainsi fait le choix d’employer des roues DT Swiss hybrides H 1900, une fourche Fox 36 Performance version e-bike combinée à un amortisseur Float DPS Performance et de puissants freins Magura MT5 en disques de 203 mm à l’avant comme à l’arrière. Le très éprouvé groupe Shimano XT vient compléter l’ensemble, le tout entraîné par un plateau de 34 dents, tandis que le cintre et la potence sont signés BMC. Enfin, quand on remarque la présence de la tige de selle X Fusion Manic offrant 150 mm de débattement et les pneus Maxxis Minion DHF et DHR, on se dit que le potentiel de la machine pour aller à l’assaut des coins les plus engagés sera sûrement très conséquent. L’association de la Fox 36 et ses 150 mm de débattement avec l’amortisseur Float DPS en 130 mm devrait fournir un bon maintien dans la pente avec une bonne motricité lors des ascensions sans trop de pompage.
L’essayer, c’est l’adopter
Une chose est sûre, il ne nous aura pas fallu longtemps pour nous familiariser avec le Speedfox. Le large cintre en aluminium procure une bonne préhension du poste de pilotage et rassure. Il n’y a pas de superflu, le tout n’est pas encombré et amène une bonne filtration des vibrations. Le bon équipement dont fait preuve cette monture contribue également à percevoir l’ensemble comme étant cossu, fiable. On avait quelques préjugés sur l’angulation du tube de selle avec ses 74°, mais on ne s’est finalement pas senti trop en arrière, même lorsque la pente se redressait. Et pendant qu’on y est, quand on se penche sur la valeur de l’angle de direction de 66° (c’est le cas de le dire), nul doute que nos sensations dans les descentes n’étaient pas dues au hasard. On serait même tenté de remplacer la potence de 55 mm par une 35 mm pour exacerber encore ce fort tempérament dans la pente. Le contrôle de la roue avant ne s’est jamais défaussé, avec un comportement ultra-sécurisant. Malgré des descentes dans des singles caillouteux recouverts d’humidité gelée, ces patinoires n’auront pas eu raison de nous. Et pourtant, la sérénité n’était pas au rendez-vous ! Sur les racines, il s’est montré impérial, zéro jeu latéral et, quand vinrent les sauts du parcours, nous avons eu l’impression qu’ils avaient été gommés. Le Speedfox nous a vraiment épatés sur ce point. Ceci devrait forcément se payer nous direz
L’ensemble se montre cossu, grâce notamment à un bon équipement général.
vous, mais que nenni. Dans les montées raides, nous abaissions quelque peu notre centre de gravité au moyen de la tige de selle, et la roue antérieure demeurait convenablement plaquée au sol pour nous laisser tout le contrôle nécessaire et rejoindre le sommet. Nous nous laissions porter par le moteur et ses 85 Nm de couple entre 80 et 90 tours/minute pour zigzaguer entre les difficultés et franchir les marches. Des erreurs nous ont parfois contraints à poser pied à terre et, lorsqu’il s’agissait de redémarrer, nous devions engager davantage d’appui sur la pédale
À la descente, la roue arrière comme la roue avant sont bien collées au sol.
que sur un Bosch pour réenclencher l’assistance du moteur. Ensuite, toute la puissance s’exprimait. À noter que la X Fusion Manic dont nous avions fréquemment fait l’usage sur des Specialized ne nous a jamais déçus. Cela est certes subjectif mais nous apprécions vraiment son fonctionnement fiable et efficace. En ce qui concerne l’autonomie, rappelons-nous que nous sommes face à une batterie de 500 Wh et que les tests se sont déroulés dans des températures très proches de 0 °C. Au final, nous pouvions faire 800 mètres de dénivelé pour 37 km, intégralement en mode Boost paramétré au maximum sur l’application. Quand L’EP8 atteint ses dernières ressources, il passe automatiquement en mode Eco pendant quelques hectomètres, avant de lâcher prise et de passer en Off.
Facile et agréable
Malgré des bases qui affichent une raisonnable cote de 450 mm, le Speedfox requiert une bonne dose d’entrain et de vigueur pour le dynamiser. Nous l’avons trouvé un peu lourd dans son comportement, alors que son poids n’affiche pas une valeur excessive. Ce ressenti est sûrement fortement impacté psychologiquement par un tube supérieur relativement volumineux, ce qui ne modère pas notre sensation de lourdeur du vélo. Si le réglage des suspensions est approximatif, vous le payez cash et sans remises. Cependant, un repère au niveau de l’articulation de la biellette vous permet d’ajuster le SAG et de mettre toutes les chances de votre côté pour optimiser la cinématique du cadre. Car cette dernière est aboutie, et son travail en symbiose avec le pédalage et l’absorption des reliefs est tout simplement efficace. La technologie APS, ici spécialement adaptée à l’e-bike, possède plusieurs atouts. Elle apporte un bon maintien lorsqu’on appuie sur les pédales et ne s’affaisse pas dans les cuvettes. À la descente, la roue arrière est collée au sol, comme le train avant. Cet implacable maintien au terreau n’est pas sans rappeler le comportement des Moustache. Et autant vous dire que quand c’est gras, le Minion DHR exploite toute la puissance et n’en perd pas une miette grâce à une excellente adhérence. Il nous est arrivé de parvenir jusqu’à l’épuisement total de la batterie, contraints à rentrer sans assistance. Ce moment tant redouté n’a finalement pas ressemblé au chemin de croix auquel on s’attendait. Côté positif de ces contretemps, nous avons pris conscience des bonnes capacités au pédalage du Speedfox. On pourrait livrer plusieurs explications. La position qu’il offre nous met dans de bonnes dispositions pour produire notre effort, et son confort nous permet de garder un bon état de fraîcheur et de repousser les incidences de la fatigue. Mais la motorisation Shimano EP8 nous a prouvé que, même en Off, elle ne comporte guère de frictions, évitant par conséquent une perte d’énergie dans les engrenages. Cette épargne peut ainsi être consacrée au plaisir de descendre qui est bien présent. Même si ce n’est pas le plus vif ni celui qui aborde les courbes avec le plus de fougue, nous nous sommes surpris à nous engager dans des portions à toute vitesse sans la moindre appréhension. Son bon équipement en orbite autour d’un cadre bien pensé nous place idéalement pour se sentir à notre aise, grâce à un subtil mélange de stabilité et de précision dans les trajectoires. L’adhérence dans les courbes est infaillible, et les jantes DT Swiss n’y sont pas étrangères. Elles prodiguent un support à chaque instant avec une excellente tolérance. Si bien qu’elles s’ancrent parfaitement dans les trajectoires : là où le regard va, le BMC suit. Les freins Magura MT5 modèrent parfaitement l’allure quand les choses se corsent, et font preuve d’une grande puissance. Cependant, dans notre cas ils ont très rapidement bruni, même si les performances de décélération n’ont pas été altérées. On gardera donc un bon souvenir de ce BMC Speedfox.