Nakamura E-complite 960/ Rockrider E-ST 900
Nakamura E-complite 960 vs Rockrider E-ST 900
Y a-t-il des grosses différences entre ces deux modèles au premier abord ?
Difficile de savoir dans quelle mesure les marques se sont mutuellement inspirées, mais le résultat révèle deux VTTAE comparables dans bien des domaines. Déjà, on retrouve exactement le même système d’assistance « pédalier » Brose. Bien que les deux batteries ne soient pas fournies par le même sous-traitant, elles offrent la même capacité de 500 Wh. Au niveau équipement, on observe deux marques différentes pour la transmission mais dans les mêmes gammes de produits, avec du Shimano Deore sur le Rockrider et Sram SX sur le Nakamura. La fourche est également identique avec une Rockshox Judy de 120 mm sur les deux vélos. C’est au niveau du train roulant que l’on constate la plus grosse différence. Nakamura a opté pour des roues en 29 dans la tendance actuelle, alors que le modèle de Decathlon propose des modèles en 27,5 pourvus de pneus à grosse section en 2,8 pouces. On retrouve sur le Rockrider un ingénieux système qui permet d’enlever facilement la batterie et auquel s’ajoute une serrure. L’ensemble fonctionne comme une porte que l’on peut ouvrir et fermer avec une poignée, et verrouiller en tournant la clé. Sur le Nakamura, le verrouillage de la réserve d’énergie se fait avec une clé classique. En revanche, on regrette d’être obligé de retirer la batterie pour la mise en charge.
Quelles sont les premières impressions à leur guidon?
Les deux postes de pilotage revendiquent des caractéristiques bien spécifiques. Le Rockrider présente un guidon assez étroit, une potence longue, un tube supérieur assez court qui donne l’impression d’évoluer sur un petit vélo. Une sensation renforcée par les roues plus petites en 27,5 pouces. Les pneus en section plus grosse engendrent un train avant un peu plus lourd, mais un ensemble davantage collé au sol. De son côté, le Nakamura offre une position un peu plus sport avec un guidon plus large et un galbe plus moderne. Il revendique des aptitudes plus sportives au premier abord. Sa potence plus courte lui permet de prendre l’avantage en termes de stabilité et de précision du train avant. Les roues plus grandes apportent plus d’inertie, mais aussi une meilleure stabilité. Les pneus plus étroits rendent également l’ensemble plus réactif et plus précis. Les deux vélos offrent une selle confortable et une position propice au pédalage, d’autant que l’absence de suspensions arrière garantit un ensemble qui garde toujours une assiette adéquate pour faire tourner les manivelles.
Le Nakamura E-complite revendique des aptitudes plus sportives au premier abord.
Quelles différences engendrent les deux options de trains roulants ?
À l’avant comme à l’arrière, les sections de pneus importantes du Rockrider apportent inévitablement plus de por
tance et de confort si l’on roule avec une pression assez basse. La difficulté consiste justement à être précis à ce niveau. Trop d’air, et on ne profite pas des avantages des pneus larges, et pas assez, et l’ensemble s’affaisse dans les appuis. Cette option reste néanmoins appréciable sur les sols meubles comme la neige ou le sable. En revanche, le grip n’est pas forcément supérieur. Sur les sols glissants comme la terre humide, le train avant du Rockrider avait souvent bien du mal à ne pas se dérober dans les virages. À l’inverse, le Nakamura et sa sculpture agressive de pneu à l’avant garantissent un grip excellent dans ces conditions délicates. Une particularité qui doit inévitablement être énergivore, mais qui sécurise particulièrement sur des terrains à adhérence précaire. Les roues de 29 offrent également une meilleure stabilité, ainsi qu’une plus grande capacité à franchir les obstacles. Les petites sections des pneus prennent encore l’avantage lorsque l’on tombe en panne de batterie. En effet, évoluer sans assistance avec le Nakamura s’est révélé moins pénible qu’avec le Rockrider. Sur ces deux modèles, les roues ne garantissent pas une rigidité importante. Une impression renforcée sur le Rockrider et ses gros pneus. Cette caractéristique représente généralement un inconvénient en termes de rendement, mais cette notion passe un peu plus au second plan avec des vélos électriques, surtout quand ces derniers se destinent à une pratique de loisir. En revanche, sur ces deux modèles semi-rigides, on apprécie le confort apporté par ces roues plus tolérantes.
Comment se comporte ce système d’assistance Brose, que l’on retrouve sur ces deux vélos ?
Il est logique que l’on retrouve une capacité d’assistance performante et de même niveau sur les deux vélos puisqu’ils sont équipés du même système Brose. Ces modèles disposent de quatre modes offrant de 40 % à 320 % de la puissance que l’on applique sur les pédales. Même sur les modes les plus puissants, l’assistance arrive sans bruit, avec douceur et efficacité. Le potentiel de cet ensemble Brose se révèle très intéressant. Et si en termes de performances pures, il se révèle inévitablement un peu en retrait par rapport aux références du marché comme un Bosch Performance CX, il est loin d’être totalement dépassé par ces systèmes bien plus chers.
Est-ce que ces deux vélos sont aussi performants dans les sections « VTT »?
Ils possèdent la même fourche qui offre le même débattement. Encore un choix cohérent par rapport à la fourchette de prix. La Rockshox Judy est parfaitement adaptée au programme de ces vélos orientés « loisir ». Il ne faut pas lui demander d’encaisser des grosses cassures dans des descentes engagées, ni d’offrir le compromis de confort et de
Le Rockrider est bien plus à l’aise lorsqu’il s’agit d’enchaîner les virages dans les espaces réduits.
rigidité idéale, mais elle se révèle assez progressive, et les possibilités de réglages qu’elle offre en compression et détente permettent d’ajuster son comportement à ses exigences et celles du terrain. Si l’on privilégie le confort dans nos réglages, elle a tendance à plonger un peu facilement dans les descentes, surtout lorsque l’on actionne le frein avant. En franchissement en montée, la situation tourne clairement à l’avantage du Nakamura grâce à une démultiplication bien plus adaptée, des pneus qui offrent un bon grip dans toutes les conditions et ses roues en 29. Avec le Rockrider et ses pignons en 11-42, on est vite sur le haut de la cassette et, pour passer les pentes les plus raides, on ne mouline parfois pas suffisamment. On ne peut donc plus s’appuyer totalement sur l’assistance et l’on n’a donc alors guère d’autres options que d’appuyer sur les pédales. Le Rockrider est bien plus à l’aise lorsqu’il s’agit d’enchaîner les virages dans les espaces réduits. On apprécie là son guidon plus étroit qui renforce ses qualités d’agilité et de maniabilité. Les roues plus petites représentent également un atout dans ces situations. Le freinage n’est pas extraordinaire sur ces deux vélos. La gamme de produits adoptés se révèle cohérente sur ce type de vélos, mais sur des modèles électriques qui dépassent les 22 kg, on apprécierait forcément un système de freinage plus performant. Même pour freiner en descente sur la route, il faut exercer une pression assez importante sur les leviers. Le Nakamura prend quand
Ces deux vélos offrent un niveau global de performances vraiment comparable.
même un petit avantage, surtout en termes d’agrément d’utilisation.
Étonnamment, le Rockrider prend un avantage non négligeable en termes d’autonomie…
Avec le Rockrider, on a réalisé, en partant avec la batterie pleine à 100 %, 34,81 km et 1 075 m de dénivelé positif avant que le système ne se coupe, alors que sur le même parcours, le Nakamura s’est éteint après seulement 29,16 km et 810 m de positif. Les conditions étaient, il est vrai, très hivernales, avec des températures négatives, et l’on sait que ce paramètre peut avoir une influence importante à ce niveau. Mais les deux tests ont évidemment été réalisés dans des conditions strictement identiques. Mais, si l’on retrouve la même unité d’assistance Brose et la même capacité d’énergie avec deux batteries de 500 Wh sur ces deux vélos, on note deux sous-traitants différents pour la batterie. Celle du Rockrider, fournie par Trendpower Technologie et équipée de cellules Samsung SDI, offre vraisemblablement des performances supérieures à la BMZ du Nakamura.
En conclusion, est-ce qu’à tarif scrupuleusement égal, il vaut mieux investir dans l’un plutôt que dans l’autre?
Clairement non… Les deux modèles offrent un niveau de performances vraiment équivalent. Le Rockrider prend l’avantage sur le Nakamura en termes d’autonomie. Il se révèle également dans son élément quand le terrain est exigu et qu’il faut enchaîner les virages serrés. Le Nakamura et son esprit un peu plus « racing » vous offrira un petit avantage dans les sections les plus techniques. Ses roues de 29 apportent une meilleure sécurité et vous serez un peu plus en confiance dans les passages les plus engagés. Et puis, si vous n’avez pas 2 000 euros à mettre dans cet achat, Rockrider propose une offre de location avec des mensualités à 59,90 euros sur 36 mois, 74,40 euros sur 24 mois et 117,10 euros sur 12 mois, avec possibilité de racheter le vélo à la fin du contrat.