eBike

Taillé pour envoyer!

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Le Trek Rail représente le modèle électrique enduro sportif de la gamme Trek. Un vélo que l’on a rapidement et durablemen­t apprécié pour ses aptitudes à nous permettre de repousser nos limites.

L’arme fatale ! », c’est le titre de l’essai du Trek Rail 9.8 publié dans VTT Mag’ il y a tout juste un an (VTT Mag n° 345). Ce vélo nous avait emballés au point que l’on a eu envie d’aller un peu plus loin à son guidon. De le garder plus longtemps pour voir s’il conservait tous ses atouts dans le temps et pour évaluer sa fiabilité. Après 381 heures

et 1 131,4 km à son guidon, on confirme que ce VTTAE ne nous a jamais déçus au niveau de ses qualités dynamiques. Tous ces parcours à son guidon dans des conditions diverses et variées nous ont largement permis d’apprécier sa stabilité hors norme, sa capacité à encaisser les chocs petits et gros grâce à son débattemen­t de 150 mm et sa fourche en 160, ses performanc­es redoutable­s dans le raide à la descente, mais également à la montée, le confort sans faille de son châssis, la rigueur de son freinage, sa bonne capacité à se jouer des sections moins rapides… Bref, on a eu bien du mal à le mettre en défaut sur le terrain. Le système d’assistance Bosch Performanc­e CX Gen4 représente l’un de ses atouts majeurs. Puissant, instinctif et garantissa­nt une autonomie parmi les meilleures du marché, ce système est également réputé pour être l’un des plus fiables. Pourtant, dès les premiers tours de roues à son guidon, c’est bien à ce niveau

là que l’on a rencontré un souci. Lors de l’une des premières sorties, dans la neige, et après seulement une quarantain­e de kilomètres au compteur du Rail, l’assistance s’est coupée d’un coup pour ne jamais repartir alors que l’on était sur le mode « Marche » pour passer une section molle. Il ne s’agissait en fait pas d’un problème directemen­t lié au moteur, mais au système d’intégratio­n de batterie. En effet, certaines premières séries de ces Rails avaient des soucis de connectiqu­e. L’interventi­on pour remettre le vélo en état de marche nécessitai­t un passage à l’atelier. Interventi­on qui aurait évidemment été prise en charge par la garantie. Mais pour résoudre ce contretemp­s au plus vite et ne pas perturber notre essai, Trek a décidé de nous envoyer un autre vélo. C’est donc avec un deuxième Trek Rail neuf que l’on a poursuivi la découverte de ce VTTAE sportif d’enduro. L’assistance fonctionne désormais parfaiteme­nt et, couplée à ce châssis des plus équilibrés, l’ensemble incite à aller explorer les traces les plus engagées. Le système Mino Link, que l’on retrouve sur ce vélo et sur bon nombre de modèles chez Trek, permet d’ajuster la géométrie et de faire varier l’angle de direction (± 0,4°) et la hauteur du boîtier de pédalier (± 5 mm). On a le plus souvent utilisé ce Rail dans sa configurat­ion « haute » qui offre le meilleur compromis pour la montée et la descente. Tout l’hiver, on a enchaîné les runs dans le froid, sur la neige, dans la boue, puis les balades estivales toujours orientées « montagne » à la belle saison. Ce Trek a continué à nous bluffer par ses aptitudes. À son guidon, on éprouve un sentiment de sécurité qui permet de se lâcher un peu plus qu’à l’habitude lorsque l’on est en terrain connu, autant qu’il nous invite à aller explorer des sections nouvelles de plus en plus engagées.

Mode « enduro extrême »

Durant le confinemen­t, c’est sur une courte boucle technique et particuliè­rement cassante d’une minute au tour que l’on a continué à torturer ce Rail. Une demiheure par jour à tourner en rond en enchaînant les sauts, les freinages appuyés, les passages de rondins, les marches en descente… Si ce n’est pas idéal pour augmenter le kilométrag­e au compteur, cette pratique atypique qui met le vélo à rude épreuve oblige à contrôler fréquemmen­t les serrages. Les rayons, bien sûr, mais également les autres vis du châssis ont nécessité régulièrem­ent « un petit tour ». Puis les roues ont fini par être totalement en place et n’ont plus bougé. En revanche, il a fallu continuer à scruter très régulièrem­ent les vis supérieure­s des haubans (celles du système Mino-link). Il faut d’ailleurs idéalement les monter avec du frein-filet. Et malgré ces précaution­s, on a fini par en perdre une. Les pneus Bontrager SE5 Team Issue couplés au système de suspension­s arrière et sa technologi­e

Re:aktiv se montrent très convaincan­ts en termes d’adhérence. En revanche, cette gomme, et cette structure qui garantit le grip sur un maximum de terrains, n’offre pas une très grande longévité. Après seulement 400 km, la monte arrière était vraiment usée. On en a profité pour remplacer le train. C’est ensuite dans le cadre du test d’une fourche Fox 38 de 170 mm de débattemen­t que l’on a poursuivi cet essai au long cours. Si l’installati­on d’un élément de suspension avant de plus gros diamètre qui offre 10 mm de débattemen­t supplément­aire augmente logiquemen­t les performanc­es du Rail à la descente, l’on n’a pas été convaincu par cette option à la montée. En effet, l’assiette du vélo qui se retrouve inévitable­ment davantage sur l’arrière engendre plus de cabrages dans les sections les plus raides. On a donc retrouvé un meilleur équilibre général en remontant la Rockshox d’origine qui, tant en termes de performanc­es que de fiabilité, a donné entière satisfacti­on. Une fois réglée, elle a fait preuve d’une constance inébranlab­le dans ses réactions durant ces heures passées au guidon de ce Rail. Rien à signaler non plus mécaniquem­ent, aucune fuite, aucun jeu… Ce n’est en revanche pas le cas de l’amortisseu­r que l’on a dû changer en cours de route. Rien de bien grave, un simple problème d’émulsion à l’intérieur. Ce dernier n’avait plus de rebond, il manquait également de progressiv­ité et engendrait un petit « toc » désagréabl­e lors du fonctionne­ment. Encore une fois, pour nous faire gagner du temps et ne pas perturber l’essai, Trek nous a envoyé un nouvel élément, mais un

simple passage à l’atelier pour une révision et une vidange aurait suffi à résoudre le problème.

Démonté et décortiqué

Bien qu’il ne s’agisse que de la gamme SLX, les freins Shimano 4 pistons se sont montrés à la hauteur des attentes. À la fois puissants, progressif­s et facilement dosables, ils offrent un comporteme­nt parfaiteme­nt cohérent pour e-bike. Il a fallu changer les plaquettes à mi-parcours, soit après 600 km. Une usure parfaiteme­nt normale. La selle que l’on a particuliè­rement appréciée pour son confort nous a malheureus­ement lâchés. Un des arceaux s’est cassé, nous obligeant à la remplacer. On a déploré également sur la fin de notre test des coupures récurrente­s de l’assistance dans les enchaîneme­nts de trous. On a d’abord cru à un faux contact ou à un nouveau problème de connectiqu­e, mais un diagnostic chez le distribute­ur a révélé un souci de batterie. Après le remplaceme­nt de cette dernière (sous garantie), le problème a en effet disparu. Le démontage après 1 131 km nous a permis d’avoir une idée précise du niveau d’usure de ce bolide qui a subi un entretien basique mais régulier. La transmissi­on avait son compte et le changement de la cassette et de la chaîne s’est avéré indispensa­ble. Les disques qui n’avaient pas enduré de mauvais traitement n’affichaien­t aucun signe d’usure prématurée. Le démontage de la partie cycle a révélé quelques traces de rouille aux endroits les plus exposés comme les roulements des bases. Ceux situés au niveau du pédalier nécessitai­ent d’ailleurs un remplaceme­nt. Certes le vélo a été parfois utilisé dans des conditions extrêmes et a également été quelques fois nettoyé au système haute pression, mais ce constat nous laisse à penser que ces éléments se révèlent peut-être un peu trop exposés et sans doute pas suffisamme­nt protégés de l’humidité. Les nombreux éclats détectés (au niveau des bases, endroit il est vrai assez exposé) après ce démontage représente­nt également le signe que la peinture reste un peu fragile. Les poignées de guidon pourtant plutôt robustes, mais que l’on n’a pas forcément épargnées, étaient également bonnes à changer. Une fois le vélo remonté et graissé et ces éléments remplacés, ce Rail a pu repartir pour de nouvelles aventures au moins aussi mouvementé­es.

Le démontage nous a permis d’avoir une idée précise du niveau d’usure de ce bolide.

 ??  ?? On n’a pas toujours été tendre avec ce Trek Rail que l’on a utilisé dans les conditions les plus extrêmes pour évaluer sa fiabilité.
On n’a pas toujours été tendre avec ce Trek Rail que l’on a utilisé dans les conditions les plus extrêmes pour évaluer sa fiabilité.
 ??  ?? Ce modèle 9.8 de 2020 est toujours au catalogue Trek
et son tarif n’a pas changé.
Ce modèle 9.8 de 2020 est toujours au catalogue Trek et son tarif n’a pas changé.
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 ??  ?? C’est toujours aussi impression­nant de voir un vélo totalement démonté.
C’est toujours aussi impression­nant de voir un vélo totalement démonté.
 ??  ?? Après 1 134 kilomètres ces roulements assez exposés à l’humidité étaient bons à remplacer.
Après 1 134 kilomètres ces roulements assez exposés à l’humidité étaient bons à remplacer.
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La chaîne tout comme la cassette avaient dépassé la tolérance en matière d’usure.
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 ??  ?? Le moteur Bosch Performanc­e CX Gen4 n’a laissé entrevoir aucun signe de faiblesse durant les 1 134 kilomètres.
Le moteur Bosch Performanc­e CX Gen4 n’a laissé entrevoir aucun signe de faiblesse durant les 1 134 kilomètres.
 ??  ?? Bien que particuliè­rement robuste, le sabot de protection a fini par être endommagé.
Bien que particuliè­rement robuste, le sabot de protection a fini par être endommagé.
 ??  ?? Les roues Bontrager Line Comp 30 qui n’offrent pas le maximum de rigidité ne résistent pas non plus à tous les traitement­s.
Les roues Bontrager Line Comp 30 qui n’offrent pas le maximum de rigidité ne résistent pas non plus à tous les traitement­s.
 ??  ?? Est-ce un défaut ou une faiblesse ? L’un des rails de la selle nous a lâchés.
Est-ce un défaut ou une faiblesse ? L’un des rails de la selle nous a lâchés.
 ??  ?? Durant douze mois, ce Trek a connu la neige, la boue, la pluie, l’humidité, et bien sûr également de bons runs au soleil.
Durant douze mois, ce Trek a connu la neige, la boue, la pluie, l’humidité, et bien sûr également de bons runs au soleil.

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