Plus engagé
Le nouveau Reign E+ reçoit les mêmes avancées que le Trance X E+. Avec un débattement plus important et un montage en roues « mullet », il conserve son positionnement plus radical.
Si le Trance X E+ a été testé sur une opération organisée pour la presse par Giant sur de magnifiques parcours du sud de la France, c’est cette fois dans les Alpes, sur les traces que l’on connaît par coeur de La Clusaz (74), que l’on a pu mettre à rude épreuve le nouveau Reign E+ 1. L’occasion également d’affiner nos premières impressions sur ce nouveau bloc Giant By Yamaha. Si avec son débattement plus important, le Reign ne se destine pas exactement au même programme que le Trance, on retrouve quand même un certain nombre d’équipements en commun comme un flip ship situé au même endroit et qui permet de choisir une position « haute » ou « basse » du vélo, et qui modifie donc la géométrie au passage. L’assistance rigoureusement identique dispose également des mêmes évolutions que celles du Trance. Ainsi, on retrouve sur le Reign ce bloc qui a subi une cure d’amaigrissement et qui a vu son couple passer de 80 Nm à 85, la batterie de 625 Wh, le très réussi tableau de bord Ridecontrol GO intégré dans le top-tube et la nouvelle commande au guidon pour changer les modes, au nombre de cinq (« Eco », « Basic », « Active », « Sport », « Power ») plus l’option Smart Assist. Bref, à ce niveau, on est en terrain connu au moment d’enjamber le Reign. Le profil du vélo se révèle bien différent. Le débattement plus important de 160 mm à l’arrière et de 170 mm à la fourche, et le guidon de 800 mm de large, offrent un caractère plus radical. L’option mullet avec une roue de 27,5 à l’arrière et une de 29 à l’avant oriente tout de suite le vélo vers des pratiques plus engagées. Quel que soit le mode enclenché, le système distille l’énergie avec douceur, silence et efficacité. Le Smart Assist, dont l’aide est proportionnelle à nos besoins, reste l’option la plus instinctive. Elle se montre juste un peu plus exigeante physiquement que le mode « Power ».
Un mulet dressé
La première sortie réalisée en compagnie d’un collègue au guidon d’un Scott Ransom e-ride pourvu d’une assistance Bosch Performance CX semble confirmer les impressions laissées lors du test du Trance X E+ concernant la capacité maximale de ce nouveau bloc Giant. Certes, les vélos ne sont pas rigoureusement identiques, mais ils offrent néanmoins deux profils comparables en termes d’orientations, de débattement et de poids. À effort égal, sur le mode d’assistance maximal, le Scott et son système Bosch permettent d’évoluer un poil plus vite. Et dans cette même logique, il faut donner un peu plus sur les pédales avec le Reign pour arriver à suivre le Scott. Ça se joue à pas grandchose, mais même dans une pratique de loisir, le fait de devoir dépenser plus d’énergie que les copains pour arriver à les accrocher peut s’avérer assez désagréable. Le problème ne se pose évidemment pas lorsque l’on pratique avec des collègues équipés du même vélo. Néanmoins, arriver à une vitesse supérieure reste un atout dans les franchissements en montée pour moins perdre la traction et l’équilibre. La position du Reign avec un tube de selle suffisamment droit reste pourtant particulièrement propice à taquiner les ascensions raides. L’ensemble ne se cabre pas, surtout en position « haute ». Contrairement à certains vélos, il n’est même pas nécessaire de descendre la selle pour abaisser le centre de gravité et faire face aux inclinaisons les plus importantes. On peut conserver une position optimale de pédalage et le vélo
La position du Reign se montre particulièrement propice à taquiner les ascensions raides.
demeure collé au sol. La géométrie est vraiment réussie et l’option mullet, qui n’est généralement pas la meilleure pour affronter les sections de franchissement, n’est ici vraiment pas handicapante à la montée. En revanche, cette roue plus petite ne contribue pas forcément à offrir une garde au sol très importante et les manivelles du Reign peuvent avoir tendance à taper le sol, surtout avec le flip chip en configuration « basse ». Dans les sections trialisantes, il faut le prendre en compte et ajuster son pédalage pour éviter de se faire piéger. L’adoption de la position « haute » permet de réduire le
phénomène, et c’est d’ailleurs l’option à privilégier pour les parcours techniques à la montée.
Grande « dévalade »
L’élément de suspension arrière Fox Float X2 contribue à offrir un maximum de traction tout en garantissant un maintien appréciable pour aller vite. Il n’est d’ailleurs pas souvent nécessaire de le verrouiller, et ça tombe plutôt pas mal car la molette située sur l’amorto placé assez bas dans le cadre n’est pas forcément facile d’accès. Si ce Reign offre plus de débattement que le Trance X E+, c’est évidemment avant tout pour une augmentation des performances à la descente. Aidé par un châssis bien étudié, une géo au point et cette suspension Maestro dont la capacité à lire parfaitement le sol n’est plus à démontrer, le Reign E+ est collé au sol. L’ensemble de suspensions Fox parfaitement équilibrées est à la fois à même d’encaisser les gros chocs et d’offrir du confort. L’option mullet révèle son avantage à mesure que la pente s’accentue, et on ne se pose pas de question quand il s’agit de se balancer dans les cassures les
Très à l’aise dans les sections rapides, le Reign vous met parfaitement en confiance.
plus prononcées. Très à l’aise également dans les sections rapides, le Reign vous met parfaitement en sécurité. C’est sans surprise en position « basse » qu’il révèle tout son potentiel à la descente. La manip est tellement facile et rapide à réaliser avec ce flip chip que l’on n’hésite pas à se lancer dans l’opération en cours de sortie. L’autonomie du Reign E+ équipé d’une batterie de 625 Wh permet d’envisager de belles et longues sorties. Pour chiffrer cette dernière, nous avons enchaîné sur le mode « Power » les montées sur une route de montagne et les descentes sur un petit chemin jusqu’à ce que l’assistance se coupe faute d’énergie. Notre Stava affichait des chiffres alléchants avec 1 670 mètres de dénivelé positif et 30,25 kilomètres à la fin du test. Il faut néanmoins prendre en compte qu’à la moitié de la dernière barrette de la batterie, le système passe automatiquement sur le mode Eco. Une particularité qui vous offre une sorte de « réserve » qui vous permet de rentrer chez vous, mais du coup seuls 26,69 km ont donc été effectués sur le mode d’assistance max, les 3,56 derniers ayant été parcourus avec une assistance très réduite. On peut évidemment, en gérant davantage, envisager bien plus, d’autant plus que sur ces modes intermédiaires, le système Giant offre déjà une belle assistance. Et puis, si votre boulimie de VTTAE n’est toujours pas rassasiée, il sera toujours possible d’investir dans un extender (l’energypak Plus) de 250 Wh qui vous ouvrira encore un peu plus les horizons. À noter pour finir que si dans l’absolu, le budget pour ce Giant Reign E+ reste non négligeable, ce modèle est plutôt bien placé en termes de rapport qualité/équipement/tarif par rapport à ses concurrents.