Specialized Stumpjumper Levo S-works

Le nouveau Specialized Enduro Team mêle les genres et les plaisirs, de l’enduro classique aux World Series électriques. Dans la fine équipe emmenée par Mathieu Durand, on trouve le Néo-zélandais volant Charles Murray et son Levo.

CADRE

Julien Bompol, mécanicien du team et responsable du vélo de Charles, prévient d’emblée : « Sur le vélo de Charly, tout est d’origine, et pour lui, ce qui compte, c’est l’attention particulière portée sur l’ensemble. Tous les réglages doivent rester tout le temps parfaitement identiques. Il a sa position, ses settings, et il ne veut pas se retourner le cerveau à en changer tout le temps. Il préfère se concentrer sur son pilotage. Donc le cadre en taille S4 est complètement d’origine. Pour lui, on a utilisé les coupelles livrées de série avec le vélo qui permettent d’ajuster l’angle de direction. Au final, on a moins 1 degré, soit, de mémoire, 63,7°. » Une donnée qui colle parfaitement au pilotage bien engagé du Kiwi.

SUSPENSIONS

S’il roule fort et engagé, Charles Murray n’en est pas moins fin dans le feeling et les réglages des suspensions, que Julien contrôle sans cesse. « Avant les essais, pendant la course dans la zone technique, les suspensions sont le premier truc qu’on checke, avec la pression des pneus. C’est ce qui assure le contact avec le sol. » Julien a donc tous les chiffres en tête : à Crans, la Zeb était donc gonflée à 63,5 PSI, avec des basses vitesses à –10, des hautes vitesses à –2 et un rebond à –5, le tout pour un SAG « à un gros 20 % ». Ce n’est pas tant le débattement que le volume d’air disponible qui a été retravaillé, avec l’ajout de quatre tokens, pour durcir la fin de course sans travailler l’hydraulique.

« Ça permet d’offrir un comportement plus sain, plus stable et d’utiliser vraiment tout le débattement », précise le boss de Conforme Garage. Côté amortisseur, en terre suisse, le Super Deluxe standard a reçu 194 PSI pour un SAG calé à 30 %, avec des basses vitesses à –8 et un rebond à –5.

TRAIN ROULANT

Victoire ! On tient là une particularité sur le Levo de Charles Murray ! Le Néo-zélandais, également connu dans le monde du ski freestyle, roule avec montage de roues Cushcore, cette mousse antipincement qui se met entre la jante et le pneu. « Le vélo prend quelques centaines de grammes mais ce n’est vraiment rien par rapport à ce que ça amène en termes de sécurité sur une journée d’enduro où tu pars pour 3 à 4 heures ou plus, assure Julien. Là, Charly peut rouler très vite en étant crevé, mais sans pour autant déjanter ! » D’ailleurs, le pilote Sep n’a crevé qu’une fois cette saison, et il a pu terminer la spéciale sans ralentir avant de rejoindre la zone technique. Le dispositif permet également de protéger les roues Roval Traverse Carbon, malgré les pressions plutôt basses avec lesquelles Murray aime rouler en regard de son gabarit (24 PSI à l’arrière et 21 à l’avant, soit 1,6 et 1,4 bar). Dessus, se greffent le plus souvent des Butcher T9, adoptés pour leur polyvalence, leur solidité et leur poids contenu.

MOTEUR

Là encore, la motorisation Spe sur base Brose alimentée par la batterie de série de 700 Wh est annoncée stock par Julien. « On va juste régler les pourcentages d’assistance en fonction des modes, soit, sur le premier, 40 à 60 % de l’assistance, 60 à 80 % sur le deuxième, et 80 à 100 % sur le plus haut. L’idée, c’est que quand Charly met l’assistance, il puisse vraiment compter dessus et s’économiser ! D’autant qu’avec les 700 Wh d’autonomie, on a de la marge. »

FREINS

Comme de nombreux pilotes “oversea”, Charles Murray roule façon moto, en inversant les leviers de ses Sram Code stock, entretenus et contrôlés quasi quotidiennement par Julien. Sur le poste de pilotage, il a greffé une potence en 35 mm, qui se marie bien avec la taille S4 de son Levo. Et pour le cintre, le Kiwi a misé sur du très costaud, avec des éléments Renthal : cintre en alu en 780 mm et poignées de la marque de Manchester, plébiscitée en descente autant qu’à moto tout-terrain.