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Miniview : Olivier Giordaneng­o

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Olivier Giordaneng­o, un des pionniers du VTTAE en France, est aussi l’un des piliers de l’organisati­on de la manche des Enduro World Series- E (électrique) qui se déroulera les 1,2 et 3 juillet à Valberg, dans le Mercantour. Au programme, 2 950 m de D+, 3 800 de D-, 8 spéciales et quelques surprises, y compris pour les amateurs, ce qu’explique Olivier.

Propos recueillis par Bertrand Thiébault

La manche française des Enduro World Series (EWS-E) de Valberg*, début juillet, est la seule à être 100 % électrique et s’annonce un peu particuliè­re, avec des nouveautés. À quoi ça va ressembler et pourquoi il faut absolument y aller ?

Déjà, ça va être la plus belle compétitio­n d’e- bike qu’il n’y ait jamais eu ! Avec le club de Valberg CSPM VTT, on y amène toute l’expérience qu’on a acquise ces dernières années dans le domaine du VTTAE, et avec un format qui nous semble être le bon pour l’enduro électrique. Il y a l’exploitati­on des machines, des moteurs, le côté technique du pilotage, puis la dimension physique avec l’enchaîneme­nt de toutes les spéciales et des liaisons. Tout cela sur des sentiers du Mercantour qu’on a vraiment pensés 100 % e- bike !

Le format habituel des EWS- E est conservé pour les pilotes pro, mais votre ambition est de faire de cette épreuve de Valberg un événement un peu plus grand public. Quelles vont être ses nouveautés ?

Il va y avoir les EWS- E 100, le même parcours que les pros, soit huit spéciales, mais avec un temps de liaison 15 à 20 % plus large. Il faudra tout de même deux batteries au minimum à interchang­er après chaque boucle, en laissant le temps de recharger la première pour effectuer la deuxième boucle. On met également en place le EWS- E 50, soit 50 % du parcours et juste quatre spéciales, ce qui peut se faire avec une seule batterie puisqu’il y a une grosse pause qui laisse le temps de la recharger. Ce parcours est adapté à tout le monde dès lors qu’on sait rouler à VTT-AE, ce n’est pas de l’ultra technique comme on pourrait le penser : c’est essentiell­ement ludique. Il ne faut pas avoir peur de l’appellatio­n Enduro World Series ! À côté de ça, on met en place « l’extrême Transfert » , dix minutes dans une forêt très raide, avec des lacets serrés. Là, il va falloir être adroit, technique, physique, le but est d’être aux limites du potentiel d’un VTTAE, avec un temps de référence. Mais je veux rassurer les amateurs, le parcours EWS- E 50 ne passera pas par- là !

La compétitio­n VTTAE semble avoir un peu de mal à attirer les participan­ts. À ton avis, pourquoi ce manque d’attractivi­té alors que le marché de l’e- bike est florissant ? J’ai un peu de mal à comprendre ça… Je pense que la compétitio­n e- bike fait encore un peu peur, le terme « Enduro World Series UCI » aussi, alors qu’avec le EWS- E 50, on apporte un parcours bien moins exigeant pour le grand public où n’importe quel rider qui sait descendre et remonter un chemin avec son VTT peut participer et s’amuser. Qu’ils viennent tenter l’aventure ! Le prix de l’engagement peut aussi être un frein, mais c’est une preuve UCI, avec un lourd cahier des charges, un énorme budget. En revanche, je ne comprends pas que les marques ne poussent pas plus leurs pilotes à aller sur un évènement comme ça, 100 % élec’, alors que le marché est là… OK, il y a des marques qui s’investisse­nt, Moustache, Lapierre, Haibike, Rocky, Yeti, etc., mais j’aimerais bien voir un Nino Schurter sur un EWS- E !

La triche technologi­que, c’est un réel problème en compétitio­n électrique ?

Il était prévu une sorte de « mouchard » pour les pros en EWS- E, mais ça ne sort pas. Est- ce que ce n’est pas au point ? Il manque un outil de vérificati­on équitable pour toutes les motorisati­ons, puis du personnel compétent pour faire ces contrôles. Personnell­ement, je ne suis pas sûr que, sur un terrain technique et totalement adapté e- bike comme celui des EWS- E de Valberg, un pilote ait un réel avantage avec un vélo débridé. Il faudrait faire l’expérience, mais je ne suis pas sûr que ça apporte quelque chose, du moins sur ce type de terrain. Notre priorité n’est pas sur ce domaine, mais plutôt de faire venir des participan­ts sur les courses pour crédibilis­er la discipline !

Les batteries de forte capacité, 600, 700 voire 900 Wh se généralise­nt, alors qu’en compétitio­n, on voit encore des vélos, comme le Lapierre GLP2, en 500 Wh. C’est assez paradoxal, non ?

Bien souvent, en utilisatio­n rando/ loisir, les riders n’en ont pas assez avec

650 Wh : 50 ou 60 km avec 2 500 m de dénivelé positif, ça ne passe pas. Alors, ils partent avec une 2e batterie qu’on sent à peine dans le sac à dos. Avec une seule 750 Wh, ça ne passe pas non plus, mais je vous mets au défi de porter une grosse batterie comme ça dans le dos ! Alors qu’avec deux petites batteries de 500 Wh de 2,6 kg, on a 1 000 Wh de capacité et d’autonomie et ça se trimbale sans problème. Le Lapierre GLP2, avec des kilos en moins et sa batterie de 500 Wh, a un sérieux avantage en compétitio­n, léger, joueur, puisqu’il a été développé pour ça, mais il convient aussi pour la rando, parfois mieux qu’un VTTAE en 750 ou 900 Wh ! Bien sûr, celui qui ne fait que des sorties de trois heures trouvera un avantage à une grosse batterie qui l’emmènera au bout.

Tu roules pour Moustache et le Game vient justement d’être élu « VTTAE de l’année » par e- Bike ( voir plus loin). En tant que pilote comme en tant que détaillant cycle, c’est une fierté ?

C’est plutôt une bonne nouvelle et c’est juste exceptionn­el ! En regardant le nouveau vélo, il ne semble pas très différent de l’ancien, mais dans les détails, il y a eu un travail phénoménal qui a été réalisé par les équipes R& D de Moustache. Tout ça fait que le vélo est encore plus performant, efficace, plus facile à prendre en main, ultra- polyvalent. Bravo à tout le staff Moustache et à Manu (Emmanuel

Antonot,lecofondat­eurdelamar­que), qui ne s’endort pas en allant toujours de l’avant. C’est super pour nous en tant que team, parce qu’on va rouler sur une super bécane, mais aussi pour moi en tant que revendeur ; ça va se vendre comme des petits pains, et c’est juste génial, bravo Manu !

* Infos et inscriptio­ns : www. enduroworl­dseries. com

« Valberg, ça va être la plus belle compétitio­n de e-bike qu’il n’y ait jamais eu ! »

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