eBike

Fondations solides

Mondraker Chaser R 4 999 € - 24,95 kg

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Avec son système d’assistance Bosch Performanc­e CX, sa batterie de 750 Wh et sa géométrie au point, ce Chaser représente dans cette version « R » une valeur sûre. Son bon rapport qualité/prix constitue un autre atout de taille.

Ce Mondraker Chaser R offre une formule particuliè­rement attractive. En effet, en 2022, la plateforme a évolué pour accueillir le nouveau système d’assistance Bosch. Et les VTTAE équipés d’un ensemble Performanc­e CX et de sa nouvelle batterie de 750 Wh à moins de 5 000 euros ne courent pas les rues. Certes, 4 999 euros restent une belle enveloppe mais, à ce tarif, ce modèle vous permet de disposer de l’une des meilleures options du marché tant en termes de performanc­e d’assistance, que d’autonomie et de fiabilité. Et sur un VTTAE, la qualité du système d’assistance reste évidemment une priorité. On est particuliè­rement bien loti à ce niveau avec ce Mondraker. Pour arriver à ce tarif contenu et compenser le coût de ce système digne des plus beaux vélos du marché, il a évidemment fallu faire des concession­s sur certains autres composants. Le combo Fox n’est du coup pas ce que l’on peut trouver de mieux dans le catalogue du spécialist­e américain de la suspension. Les roues, des Mavic E-deemax 29, annoncées sur la fiche technique sont sur notre vélo de test (pour des raisons de disponibil­ité des produits) des DT Swiss 1900 H. La transmissi­on est assurée par un ensemble Sram avec un dérailleur GX. Sur le papier, l’équipement reste néanmoins soigné et cohérent. En termes de technologi­e, Mondraker dispose de ses propres solutions, que l’on retrouve évidemment sur ce modèle électrique. Au niveau de la cinématiqu­e de suspension par exemple, le système « Zero » a été développé sur les bases d’un point de pivot virtuel qui fonctionne avec deux biellettes. On retrouve également le concept « Forward Geometry » que la marque a développé pour ses VTT les plus performant­s et qui regroupe un certain nombre de caractéris­tiques des géométries modernes, comme un déport de fourche plus court combiné à un tube horizontal assez long compensé par une potence courte de 30 mm. Si le modèle semble ne pas avoir trop évolué dans ses grandes lignes, l’arrivée de ce nouveau système Bosch a occasionné pas mal de modificati­ons. Trouver la place optimum pour cette réserve d’énergie plus longue de 6,8 cm et plus lourde de 900 g par rapport à l’ancienne version représente un challenge pour les ingénieurs. Les différente­s réflexions ont accouché d’une multitude de solutions chez les différente­s marques. Mondraker a opté pour une option où la batterie intégrée dans le tube diagonal n’est pas amovible. L’intégratio­n est vraiment réussie, et c’est

également une bonne façon de gagner de la place en économisan­t l’espace d’un système de verrouilla­ge de l’élément. En contrepart­ie, on est un peu limité dans l’utilisatio­n. On ne peut par exemple pas envisager de charger la batterie seule quand l’endroit où l’on stocke le vélo ne dispose pas de prise de courant. On ne peut pas non plus envisager les sorties très longues qui nécessiten­t un changement de batterie en cours de balade. La logique de Mondraker dans cette démarche est évidemment de se dire qu’avec une batterie de 750 Wh, on peut déjà envisager de belles virées.

Le système « B »

Cette plus grosse batterie n’est pas la seule nouveauté de ce système Bosch Performanc­e CX puisque la commande est également totalement revue. Cette dernière appelée Led Remote constitue désormais le centre névralgiqu­e du système qui, du coup, peut fonctionne­r sans console si l’on souhaite simplifier son poste de pilotage pour, par exemple, les conditions d’utilisatio­n les plus extrêmes. Si le design de cette dernière a été modernisé, on remarque également un certain embonpoint. Elle indique grâce à ses leds qui changent de couleur le niveau d’assistance engagé. On peut également y suivre la consommati­on d’énergie. Chaque Led bleue (au nombre de cinq au total) représente 20 % de batterie. Avant de s’éteindre une par une, chaque Led passe au blanc pour indiquer que la moitié de l’énergie a été consommée. On peut donc suivre le niveau de sa batterie directemen­t sur cette commande à 10 % près. La console, une Kiox 300 est nouvelle également. Autre avancée de taille, on peut désormais paramétrer un certain nombre de caractéris­tiques de l’assistance via une applicatio­n. Jusqu’à maintenant, contrairem­ent à la plupart de ses concurrent­s, le système Bosch n’offrait pas cette possibilit­é. L’app Bosch Flow permet par exemple d’ajuster le niveau d’assistance, le couple, la vitesse à laquelle le système se coupe sur les modes « Turbo » et « Eco ». On ne peut pour le moment pas agir sur les deux autres « EMTB » et « Tour+ » ; ces modes « automatiqu­es » qui délivrent leur puissance proportion­nellement à la poussée que l’on applique sur les pédales. Cette nouvelle app ouvre également la porte à d’autres fonctionna­lités comme le fait de pouvoir associer d’autres apps bien utiles dans sa pratique telles Komoot et Strava. Une avancée qui permet de partager ses balades en communauté avec un maximum de données de conduite comme la cadence et la puissance de pédalage… Disponible en option, le Smartphone­grip est un système qui permet de fixer son smartphone au guidon pour profiter encore plus simplement de toutes ces nouveautés. L’affichage « Kiox », apparaîtra sur votre smartphone, qui pourra également se recharger en cours de sortie sur la batterie du vélo.

Ajustement­s concluants

La prise en main est rapide. Le guidon assez relevé permet une position agréable et confortabl­e. On se sent vite à l’aise sur ce vélo qui offre une géo « bien typée e-bike » avec un tube de selle suffisamme­nt droit. On est vraiment bien pour pédaler sur le plat, mais également pour grimper dans du « très raide ». Une particular­ité qui invite assez vite à se mettre dans les difficulté­s. Et après une courte section roulante, on s’engage dans une montée bien technique rendue glissante par les dernières pluies sur quelques passages. Sur le mode « Turbo » ou « EMTB », on apprécie ce bloc Bosch qui ne manque pas de peps et qui permet d’évoluer sereinemen­t dans ces sections. On peut se reposer à la fois sur ce couple efficace et exploitabl­e et sur ce châssis bien étudié. On est en revanche un peu plus limité par certains périphériq­ues. À

Au niveau de l’assistance, on est fort bien loti avec le Chaser.

« Roi de la randonnée, ce Chaser vous accompagne­ra sur tous types de terrains. »

commencer par ces pneus Maxiss Rekon qui atteignent assez vite leur limite dans les zones glissantes. Et tant à la montée qu’à la descente, ils n’offrent pas le maximum d’accroche. L’on n’est pas surpris sur un vélo à ce tarif de ne pas disposer des éléments les plus haut de gamme au niveau du train roulant. Peut-être que les Mavic de série offriront de meilleures performanc­es mais, en plus d’être un peu lourdes, les DT Swiss 1900 H montées exceptionn­ellement sur ce modèle d’essai manquent également de rigidité et plombent un peu le vélo. Elles garantisse­nt le confort mais pas la rigueur nécessaire pour attaquer. Et même si sur un vélo électrique, ce paramètre peut pour certains passer au second plan, on a également noté un certain manque de rendement. L’ensemble n’est pourtant pas exagérémen­t lourd, mais au freinage, le vélo se fait du même coup un peu pataud et imprécis. Dans les sections ascendante­s, l’amortisseu­r réglé avec 30 % de SAG manque aussi un peu de maintien. Pour compenser et exploiter tout le potentiel du moteur dans les grimpettes, on a réduit considérab­lement la pression dans le pneu arrière et on a par moments enclenché grâce à une molette sur l’élément le mode « intermédia­ire » de blocage de l’amortisseu­r. Dans cette configurat­ion, l’ensemble devient plutôt efficace et permet même de se jouer des sections les plus « trialisant­es ». Et même si l’ergonomie de la manette n’est pas parfaite et la commande un peu ferme à actionner, on apprécie la tige de selle télescopiq­ue dans ces sections qui obligent à changer souvent la hauteur de l’assise.

Baroudeur né

Quand la pente s’inverse, les caractéris­tiques profondes de ce Mondraker se confirment. On discerne assez vite les bases solides de ce vélo garanties par un châssis parfaiteme­nt au point, mais on se sent en même temps limité par certains périphériq­ues. La fourche qui se prête parfaiteme­nt à une utilisatio­n loisir manque un peu de rigueur quand on la pousse dans ses derniers retranchem­ents. Elle plonge dans la pente lorsqu’on la règle en respectant les préconisat­ions et, si l’on augmente la pression d’air dans l’élément, c’est le confort qui fait alors défaut. Comme parfois avec les éléments de cette gamme, et surtout sur un e-bike, on a du mal à obtenir à la fois du confort et une bonne capacité à encaisser les chocs petits et gros. L’amortisseu­r fait lui un bon travail d’absorption des chocs. Les freins Sram G2 ne sont pas très puissants. Il faut appuyer fort sur les leviers pour compenser, au point que dans les longues descentes, on finit presque par avoir mal aux bras. Il faut donc garder suffisamme­nt de marge en descente. On sent un train avant à la fois lourd à emmener et pas forcément collé au sol. À la montée comme à la descente, la maniabilit­é se révèle dans la bonne moyenne, même si avec un vélo qui avoisine les 25 kg, on ne peut pas parler d’ensemble ultra-véloce. À ce petit jeu, le Chaser n’est pas non plus forcément avantagé par ses bases assez longues. Ces deux spécificit­és représente­nt en revanche un avantage pour stabiliser le vélo à la descente. Comme nous l’évoquions au départ, l’autonomie de cette nouvelle batterie de 750 Wh permet en effet d’envisager de belles sorties. En évoluant intégralem­ent sur le mode « Turbo », nous avons bouclé un magnifique itinéraire en montagne de 31,15 kilomètres et de 2 014 mètres de dénivelé positif. Une sortie que l’on peut envisager sur une petite demi-journée avant de s’arrêter pour recharger, par exemple pendant le repas du midi. Et pour ce type d’utilisatio­n, le fait que la batterie ne soit pas amovible ne représente pas forcément un gros problème. En investissa­nt dans ce Mondraker, vous aurez la garantie de disposer d’un engin aux bases solides grâce à son châssis au point et son système d’assistance au top ! Mais dans cette gamme de prix, le vélo est un peu pénalisé par ses périphériq­ues. Le Chaser passe partout et vous donnera entière satisfacti­on dans une utilisatio­n « loisir », mais si vous recherchez à repousser vos limites, ce n’est pas forcément le modèle qui vous mettra dans les dispositio­ns idéales.

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 ?? ?? Grâce à un débattemen­t cohérent et une géométrie au point, ce Mondraker est à l’aise dans de multiples situations.
Grâce à un débattemen­t cohérent et une géométrie au point, ce Mondraker est à l’aise dans de multiples situations.
 ?? ?? La batterie « non amovible » permet des lignes fines et une intégratio­n parfaite.
Certains regrettero­nt de ne pas pouvoir démonter la batterie lors de quelques opérations de chargement.
La batterie « non amovible » permet des lignes fines et une intégratio­n parfaite. Certains regrettero­nt de ne pas pouvoir démonter la batterie lors de quelques opérations de chargement.
 ?? ?? Ainsi placée, la prise de charge ne verrouille pas forcément au mieux la fiche du chargeur.
Ainsi placée, la prise de charge ne verrouille pas forcément au mieux la fiche du chargeur.
 ?? ?? La dispositio­n de la console permet une bonne lisibilité mais l’expose un peu en cas de chute.
La dispositio­n de la console permet une bonne lisibilité mais l’expose un peu en cas de chute.
 ?? ?? Sur le vélo que vous achèterez, ces roues DT Swiss seront remplacées par les éléments Mavic.
Sur le vélo que vous achèterez, ces roues DT Swiss seront remplacées par les éléments Mavic.
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 ?? ?? Rien d’étonnant sur un modèle à ce tarif de ne pas retrouver à tous les étages l’équipement le plus haut de gamme.
Rien d’étonnant sur un modèle à ce tarif de ne pas retrouver à tous les étages l’équipement le plus haut de gamme.

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