Y a-t-il un intérêt à passer sur un amortisseur à ressort sur un VTTAE ?
Fabien Glâtre, directeur technique de Fast Suspension, répond :
« Il y a d’autant plus d’intérêt sur un e-bike puisqu’on a moins la considération du poids supplémentaire que sur un VTT classique. L’intérêt principal de l’amortisseur à ressort hélicoïdal va être un gain de motricité parce qu’on a beaucoup moins de frottements qu’avec un amortisseur à air, donc un meilleur déclenchement, davantage de sensibilité, ce qui va favoriser la transmission du couple au pneu arrière. Et du couple sur un VTTAE, il y en a ! On va aussi gagner en confort, en “lecture de terrain”. Quel que soit son niveau de pratique, on va de suite ressentir ce gain, même pour un simple randonneur. Il n’y a pas besoin d’avoir les compétences ou la vitesse d’un pilote pro pour profiter de ce qu’apporte un amortisseur à ressort et ce n’est pas plus complexe à régler, ni plus cher à l’achat comme à l’entretien. Bien sûr, le métal est plus lourd que l’air et un amortisseur à ressort sera forcément un peu plus lourd, mais ça dépend également du poids du pilote et donc de la raideur du ressort qui va lui convenir. Ça peut aller de 320 g pour un ressort adapté à un pilote léger, à près de 600 g pour celui qui frise le quintal. » On peut alors se demander pourquoi les constructeurs ne proposent que très rarement une option d’amortisseur à ressort sur leurs VTTAE. La réponse, selon Fabien Glâtre, est essentiellement d’ordre logistique : « Avec un amortisseur à air, il suffit de faire varier la pression de la chambre d’air pour régler le Sag (précharge), tandis qu’avec un amortisseur à ressort hélicoïdal, ça nécessite un ressort adapté au poids du pilote. Un constructeur devrait donc avoir de nombreuses références de ressorts en stock – ce qui a un coût – et adapter le montage à chaque client. C’est envisageable pour une marque qui fait de la petite série ou du montage à la carte, mais plus difficilement pour un constructeur qui ne produit qu’en grande série. »