Echappée Belle

STREET - ART: Où trouver les plus belles oevures?

Par Chloe de My Sweet Escape

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Je ne pensais pas consacrer un article au street-art à Milan , mais finalement, j’avais pris bien plus de clichés que je ne l’imaginais… (et encore, j’ai trié!), et déniché quelques lieux à partager ici. J’avais noté quelques adresses dénichées en amont sur Pinterest ou sur des blogs mais vous avoue avoir buté sur quelques rues que Google Maps refusait parfois de trouver. Bref, en quelque sorte, notre balade, que j’imaginais bien organisée, s’est apparentée à une vraie chasse au trésor !

Avant notre départ, j’avais lu que Milan était un véritable vivier de street-artistes et d’art de rue en Italie. J’avoue ne pas y avoir prêté attention lors de mon premier séjour milanais, il y a quelques années. A ma décharge, je ne m’intéressai­s pas encore vraiment au street-art, et les quelques oeuvres que l’on croise au centre-ville se méritent, et ne sautent pas aux yeux.

Pour admirer de jolies fresques, il vous faudra vous excentrer un peu. Certaines oeuvres sont situées en périphérie, mais n’étant pas motorisés en ne disposant que d’une journée pour appréhende­r le street-art milanais, nous nous sommes contentés des lieux accessible­s à pieds… Il y a de quoi faire , rassurez-vous ! Si vous ne deviez retenir trois spots, misez sur Isola et la gare Garibaldi, Navigli et le quartier de Ticinese qui lui est accolé. J’ai noté la plupart des rues qui pourraient vous intéresser.

Dans le quartier d’isola : Via Angelo della Pergola , Via Carmagnola, Via Jacopo dal Verme

J’ai beaucoup aimé les différente­s fresques sur le thème du Petit Prince de la via Angelo della pergola, mais la Via Carmagnola n’est pas en reste, avec, par exemple, son hommage à Arnold et Willy (devant le café bohème de Frida) ou le passage d’alice Pasquini.

Via Carmagnola, de nombreuses oeuvres ont été peintes sur les rideaux métallique­s des boutiques. Venez un dimanche ou en soirée pour ne pas les manquer. Regardez également les compteurs électrique­s extérieurs qui sont souvent peints.

Via Jacopo dal Verme, j’ai croisé une jolie oeuvre de Mr. Blob, dont la patte est assez reconnaiss­able des personnage­s difformes aux yeux immenses ? C’est gagné ! (Ce dernier a également signé un certain de peintures dans le tunnel de la gare Garibaldi).

La gare Garibaldi

Après un premier raté et l’ombre d’une désillusio­n… (ne confondez pas, comme moi, la stazione centrale de Milan et la stazione Garibaldi, quelle bêta !), nous avons pu admirer une à une les différente­s oeuvres de la gare Garibaldi, réalisées dans le cadre du projet Esco Ad Isola sur les murs extérieurs… et intérieurs !

Ce dernier avait pour objectif le réaménagem­ent du passage souterrain à la station Garibaldi, avec des oeuvres sur le thème du voyage , de la nature, l’amitié, ou l’intégratio­n sociale. Chapeau bas, on se régale à traverser ce couloir multicolor­e ou l’oeil virevolte de pépite en pépite !

Dans le quartier du Ticinese : Corso di Porta Ticinese, Via Pio IV, Via Santa Croce, via Emilio Gola, Alzaia Naviglio Pavese et via Mario Pichi

En ce qui concerne le Corso di Porta Ticinese, là-encore, la plupart des peintures sont présentes sur les rideaux de fer des commerces, et il est conseillé de venir le dimanche ou en soirée pour ne pas les manquer.

En même temps, j’ai trouvé les personnage­s représenté­s très marquants, tant les expression­s de leurs visages sont détaillés ! J’aime beaucoup ce type d’oeuvres qui réussit à transmettr­e une émotion…, comme l’oeuvre de YS exposée l’an dernier à Roubaix, certaines oeuvres réalisées dans ma ville à l’occasion des différents festivals de street-art… Il n’y a pas toujours besoin de partir loin pour être touché^^ ! Bref, revenons-en à nos moutons… et bifurquez vers la Via Santa Croce, qui comporte également de vrais petits bijoux !

Au coeur des canaux, les oeuvres des rues Emilio Gola, Alzaia Naviglio Pavese et Mario Pichi m’ont moins bouleversé­e, mais plus amusée, notamment avec ce requin gourmand s’apprêtant à dévorer Aymeric, hihi. Rencontre avec Andrea Ravo Mattoni, le graffeur italien qui fait sortir des musées les grands classiques de la peinture

C’est l’un des street artistes en vue. Andrea Ravo Mattoni a la particular­ité de reproduire sur d’immenses murs des célèbres tableaux de grands maîtres. Des reproducti­ons qui ont fait sa notoriété, qu’il réalise aussi sur des formats plus petits mais toujours à la bombe.

A l’heure du Covid et des musées fermés, le street art n’a sans doute jamais été aussi précieux. Et Andrea Ravo Mattoni l’a bien compris. L’italien est l’un des artistes graffeurs contempora­ins les plus en vue en Europe, mais il occupe un créneau bien particulie­r. Sa spécialité : reproduire sur des murs de plusieurs dizaines de mètres de haut et avec une fidélité déconcerta­nte, les tableaux des plus grands maitres de la peinture : «Moi je fais la traduction des anciens maitres avec la bombe parce que je n’utilise pas la même technique et à chaque fois je fais la corrélatio­n avec le territoire. Je prends des tableaux qui sont dans les musées de la ville, je les fais sortir (…) je fais de l’art contempora­in mais je porte avant tout une tradition très ancienne.»

Fils et petit-fils d’artistes, autodidact­e du graff, Andrea Ravo Mattoni a commencé à peindre à l’âge de quatorze ans avant de suivre une formation au Beaux-arts. En résidence en Touraine pour réaliser plusieurs commandes pour l’associatio­n Les Ateliers de l’etoile présidée par Bob Jeudy, collection­neur et grand spécialist­e du street art en France, à l’origine de l’aventure des M.U.R., une associatio­n qui soutient l’art urbain : «Son art est exceptionn­el, pour moi, c’est un grand talent. Il sort l’art des musées pour le mettre dans la rue et ça c’est quelque chose d’assez exceptionn­el pour moi qui prône et défends l’art pour tous.»

La Jeune fille à la perle de Vermeer, La Jeune orpheline au cimetière de Delacroix, des classiques qu’il reprend également en petit format, mais toujours à la bombe. «Plus c’est petit, plus c’est difficile, parce que la bombe ce n’est pas comme un pinceau, donc je dois jouer sur la pression, l’utiliser de manière différente. C’est vraiment plus difficile de faire des toiles que des grands murs pour moi», précise l’artiste qui profite de sa résidence tourangell­e pour réfléchir aux prochains grands classiques de la peinture qu’il emmènera prendre l’air.

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