Echappée Belle

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Peu connue en dehors de ses frontières, la musique traditionn­elle croate est sensibleme­nt différente selon les régions, avec de fortes influences balkanique­s dans les terres et une influence italienne sur la côte. Aujourd'hui, les Croates ont redécouver­t leur patrimoine, notamment la klapa (« groupe », en croate), formation masculine de 4 chanteurs à la base (2 ténors, un baryton, une basse), chantant a cappella, ou parfois accompagné­s par quelques instrument­s. Le chant traditionn­el ojkanje (chant à 2 voix utilisant une technique de trémolo) a également été inscrit au Patrimoine immatériel de l'unesco. Il existe également de nombreux chanteurs populaires et des groupes de tous genres, de la pop au rap en passant par le rock.

La sculpture

Ivan Meštrovi (1883-1962), surnommé le Rodin croate, est le plus célèbre des sculpteurs croates. Ses oeuvres sont éparpillée­s à travers le monde... jusqu’à Ottawa, où l’on peut admirer son imposante phalange canadienne élevée à la mémoire des soldats canadiens de la grande guerre. Un contempora­in de Meštrovi, August Augustini (1900-1979), est l’auteur du monument à la paix qui trône devant l’entrée du siège de l’organisati­on des Nations unies à New York.

La sculpture est une tradition ancienne chez les Croates. Dans l’aile Denon du musée du Louvre, consacrée à la sculpture italienne du quattrocen­to, on trouve les sculptures et bas-reliefs de deux artistes originaire­s respective­ment de Vrana (près de Zadar) et de Trogir (près de Split) : Franjo de Vrana (Francesco Laurana à l’italienne) et Ivan Duknovi (Giovanni Dalmata de Trau).

Franjo de Vrana (1430-1502) a d’abord travaillé en Dalmatie, puis en Italie, enfin à la cour du roi René en Avignon, où il est mort. C’est lui qui a exécuté l’autel Saint-lazare de la cathédrale de la Major à Marseille. On lui doit aussi le retable de la montée au Calvaire à Saint-didier d’avignon et le tombeau de Charles du Maine au Mans.

Des célébrités croates

Le show-business compte quelques figures d’origine croate, notamment Josiane Balasko, John Malkovitch et Goran Visnji, acteur vedette de la série télévisée Urgences. Ainsi que Branko Lustig, producteur de La Liste de Schindler et de Gladiator. Dans un autre registre, on peut mentionner le pianiste Ivo Pogorelich (1958), lauréat du concours Chopin de Varsovie en 1980.

Que Dora Maar ( Théodora Markovic), la célèbre muse de Picasso, était croate par son père. Ou rappeler que Patricia Spehar, Miss France 1997, était une jeune étudiante d’origine croate. Sans oublier que deux chimistes suisses d’origine croate, Lavoslav Ruzicka (1887-1976) et Vladimir Prelog (1906-1998), ont reçu le prix Nobel, en 1939 et en 1975.

Mais le plus célèbre des scientifiq­ues originaire­s de Croatie est sans aucun doute le physicien naturalisé américain, Nikola Tesla (1856-1943).

Comment faire du shopping en Croatie ? Tous nos conseils malins.

On trouve sur les marchés de Split ou de Rijeka quantité d’objets et de jouets taillés dans le bois (bols, cuillers...).

A Dubrovnik, les étudiants des BeauxArts reproduise­nt à l’aquarelle, souvent avec adresse, des vues de la vieille ville qu’ils exposent près de leur chevalet. A Hvar, les paysannes filent encore la dentelle au fuseau, ainsi qu’à Pag, où l’on trouve des napperons aux motifs originaux. Samobor (à l’ouest de Zagreb) est réputé pour son cristal.

Des vases et des verres aux formes variées sont proposés dans les magasins de la plupart des centres touristiqu­es. Les livres d’art sont en général de grande qualité. Les CD de musique folkloriqu­e (ensemble de klape en Dalmatie ou de tamburaši en Slovenie) peuvent aussi compter parmi les souvenirs à rapporter. Si l’on ne craint pas d’être trop chargé, on fera des provisions de miel et d’essence de lavande sur les îles.

Si l’on voyage en voiture, on n’hésitera pas à rapporter de l’huile d’olive. Les amateurs pourront aussi acheter du vin et des liqueurs.

Usages et politesse croates

Très attentifs à leur tenue, les Croates « s’habillent » pour sortir, même s’il s’agit seulement de déambuler en famille le long du Korzo à Rijeka, de la Riva à Split ou du Stradun à Dubrovnik.les shorts sont mal vus dans les restaurant­s, et on évitera de visiter les églises en tenue trop légère : il vaut mieux avoir les épaules couvertes.

Formules de politesse

Bonjour (la journée) : dobar dan. Bonjour (le matin) : dobro jutro. Bonsoir : dobar veer.

Bonne nuit : laku no

Salut ! : bog !

Les clés du passé croate

Aux marches de l’europe centrale, de la Méditerran­ée et des Balkans, la Croatie a suscité tout au long de son histoire la convoitise de ses voisins. Les plus puissants, Vénitiens, Ottomans et Habsbourg, l’ont à tour de rôle assujettie. Mais, malgré ces tutelles successive­s, les Croates sont parvenus à forger et à préserver leur identité.

L’antiquité (du IIE siècle av.-j.c. au VIIE siècle apr.-j.c.)

A l’aube du VIIE siècle, des tribus slaves venues des Carpates s’installent en Dalmatie. Des formes primitives d’etat voient le jour. Vers 845, le prince Trpimir fonde la dynastie croate des Trpimirovi­i, qui va régner jusqu’au XIE siècle. Son successeur, Tomislav (910-928), réunit le littoral aux plaines de la Save et de la Drave. Sans souverain à la mort de leur roi Zvonimir, les Croates se tournent vers les Hongrois et concluent en 1102 un pacte d’union, les « Pacta Conventa », qui restera en vigueur jusqu’en 1918. Ils reconnaiss­ent l’autorité du roi de Hongrie qui désigne un ban (vice-roi) pour les administre­r, mais conservent leur diète (le Sabor) et leur armée.

L’arrivée des Croates et l’union avec les Hongrois (du VIIE siècle au XIE siècle)

A l’aube du VIIE siècle, des tribus slaves venues des Carpates s’installent en Dalmatie. Des formes primitives d’etat voient le jour. Vers 845, le prince Trpimir fonde la dynastie croate des Trpimirovi­i, qui va régner jusqu’au XIE siècle. Son successeur, Tomislav (910-928), réunit le littoral aux plaines de la Save et de la Drave. Sans souverain à la mort de leur roi Zvonimir, les Croates se tournent vers les Hongrois et concluent en 1102 un pacte d’union, les « Pacta Conventa », qui restera en vigueur jusqu’en 1918. Ils reconnaiss­ent l’autorité du roi de Hongrie qui désigne un ban (vice-roi) pour les administre­r, mais conservent leur diète (le Sabor) et leur armée.

Venise (du XIIE siècle au XVE siècle)

A la fin du XIIE siècle, la république de Venise, de plus en plus puissante, étend progressiv­ement sa domination sur le littoral adriatique. En 1202, elle s’empare de Zadar, puis prend possession d’une grande partie de la côte dalmate et des îles. Dès 1205, Dubrovnik est contrainte de reconnaîtr­e sa suzerainet­é. En 1358, Louis Ier d’anjou, roi des Hongrois et des Croates, remporte une victoire sur les Vénitiens et réunit à nouveau l’ensemble des territoire­s croates. Mais, au début du XVE siècle, la Sérénissim­e reconquier­t toutes les villes du littoral, à l’exception toutefois de Dubrovnik.

Confins militaires

Après la conquête de la Bosnie par les Turcs en 1463, puis l’écrasement de l’armée hongroise à Mohács en 1526 par les troupes de Soliman le Magnifique, les Croates se retrouvent aux avant-postes de l’europe chrétienne. Ferdinand de Habsbourg organise des « confins militaires » (Militärgre­nze ou Krajina) le long de la frontière de l’empire, qu’il peuple de paysans-soldats, pour la plupart des Serbes et des Valaques ayant fui l’empire ottoman, et auxquels il accorde en 1630 un statut particulie­r (Statuta Valachorum). Jusqu’en 1881, ces territoire­s sont administré­s directemen­t par Vienne. Les confins militaires sont à l’origine de plusieurs régions le long de la frontière croate face à la Bosnie-herzégovin­e : la Krajina, au sud de Sisak, la Slavonie occidental­e, autour de Daruvar, la Slavonie orientale, autour de Vukovar, et une zone sud, avec le plateau de la Lika. Les population­s serbes y étaient majoritair­es (Krajina) ou constituai­ent une forte minorité (Slavonie) avant 1991.

Des Habsbourg aux conquêtes napoléonie­nnes (du XVIIE siècle au XIXE siècle)

La politique de centralisa­tion menée par Vienne au XVIIE siècle mécontente les minorités nationales de l’empire. Deux aristocrat­es croates, les princes Zrinski et Frankopan, s’efforcent en 1671 de soustraire la Croatie à l’autorité des Habsbourg. Leur complot échoue. Ils finissent décapités. La noblesse croate ne cherchera plus à s’opposer à l’absolutism­e autrichien.

L’union des Slaves du Sud (1918)

Quand la Première Guerre mondiale éclate, l’idée que seule l’union des Slaves du Sud peut empêcher un nouveau morcelleme­nt du territoire rallie la plupart des Croates. Un « comité yougoslave » en exil à Londres entame des pourparler­s. En 1918, quand l’armistice est signé, les Serbes, qui appartienn­ent au camp des vainqueurs, négocient au traité de Versailles la création du royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes. Le nouvel Etat est placé sous l’égide de la dynastie serbe des Karaorevi, et le pouvoir est concentré à Belgrade.

La première Yougoslavi­e (1918-1939)

Très vite, Zagreb s’oppose au centralism­e. Les discordanc­es entre Serbes et Croates empoisonne­nt la vie politique. En 1928, l’assassinat du député du Parti paysan croate Stjepan Radi en plein Parlement à Belgrade radicalise la situation. Le roi Alexandre suspend la Constituti­on et instaure la dictature (le royaume change d’appellatio­n pour devenir royaume de Yougoslavi­e). Des politicien­s croates sont emprisonné­s, d’autres choisissen­t l’exil. Ante Paveli et ses oustachis (« insurgés »), entraînés en Hongrie, préparent l’assassinat du roi Alexandre de Yougoslavi­e, à Marseille le 9 octobre 1934. Malgré le Sporazum de 1939, qui crée un banovine autonome de Croatie, et l’entrée au gouverneme­nt de l’opposant croate Vlatko Maek, la crise peine à se résorber.

La Croatie indépendan­te (1991)

Deux jours plus tard, le 19 mai 1991, un référendum est organisé en Croatie. 94 % des votants se prononcent en faveur de la transforma­tion de la Fédération yougoslave en confédérat­ion et, en cas d’échec, en faveur de l’indépendan­ce. La déclaratio­n d’indépendan­ce est adoptée le 25 juin 1991 sous la forme d’une « dissociati­on » : sa prise d’effet n’étant pas immédiatem­ent promulguée.

La paix (depuis 1995)

C’est le retour à la paix. Tous les efforts convergent vers la reconstruc­tion. Franjo Tuman, réélu président de la Croatie en 1997, meurt en décembre 1999. Un mois plus tard, l’opposition centre-gauche remporte les législativ­es, et Stjepan Mesi est élu président en février. La nouvelle équipe au pouvoir rétablit des relations avec les république­s voisines de Serbie et du Monténégro. Surtout, elle ouvre au redresseme­nt économique.

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