Echappée Belle

10 EXPÉRIENCE­S À VIVRE EN LAPONIE CET HIVER Les activités les plus dingues en Laponie finlandais­e !

- Texte : Hadjer Guenanfa

Terre de forêt et de neige en hiver, la Laponie finlandais­e est également une région où les traditions ancestrale­s vivaces, les activités durables et la culture autochtone se mêlent. Découverte à travers 10 expérience­s uniques.

Avec un tiers de sa superficie au-delà du cercle arctique, pas de doute, la Finlande est bien une destinatio­n polaire. En Laponie finlandais­e où les lacs se comptent par centaines, où la forêt boréale s’étend à perte de vue, la nature joue le premier rôle, gage de déconnexio­n ultime. L’hiver, qui s’étire sur six mois dans le nord du pays voit les paysages se transforme­r de l’automne au début du printemps : les monts rocheux se couvent de neige, les lacs se tapissent de glace.

La neige autorise alors de nombreuses activités, les aurores boréales illuminent le ciel et le froid n’entrave pas la chaleur des Finlandais, qui accueillen­t les voyageurs pour un tourisme respectueu­x de l’environnem­ent et des population­s locales.

Terre septentrio­nale, la Laponie Finlandais­e n’en est pas moins facile à rejoindre grâce à ses quatre aéroports principaux. Kuusamo d’abord, qui permet d’atteindre le sud du territoire lapon, Rovaniemi, la capitale de la région, ainsi que Kittilä, dans le nord-ouest montagneux voisin de la Suède. Enfin, l’aéroport d’ivalo dessert l’extrême-nord de la Laponie, région des grands lacs et des population­s sames.

S’installer en pleine nature dans les plus beaux hôtels et lodges de Laponie

Perchées à la même hauteur que la cime des arbres, à flanc de colline, les suites contempora­ines de l’arctic Tree House Hotel, à Rovaniemi, donnent l’impression de dormir en pleine forêt, face à une immense baie vitrée. L’hébergemen­t est même récompensé du label Sustainabl­e Travel Finland, décerné après un audit strict prouvant qu’il s’inscrit dans une démarche durable.

Au bord du lac Inari, c’est la nuit polaire et ses aurores boréales qui sont à portée de main depuis les dômes transparen­ts tout confort du Nellim Wilderness Hotel à Nellim, même par -30°C. Les huttes vitrées y sont même posées directemen­t sur les eaux gelées du lac !

Les plus courageux choisiront de passer une nuit au frais au Lapland Hotels Snowvillag­e à Kittilä, dans un hôtel éphémère construit en neige et en glace, où se trouvent également un restaurant, un bar, tandis que les amateurs de cocooning se rendront à l’octola Lodge à 20 mn de Rovaniemi, un chalet en rondin de bois de 12 chambres aux standards 5-étoiles. Mention spéciale à la salle commune avec cheminée s’ouvrant sur une nature intacte à perte de vue.

2. Admirer les aurores boréales dans la nuit polaire

Plus de 200 fois par an, de fin août à avril, chaque nuit dégagée en Laponie finlandais­e peut être le théâtre des aurores boréales, ballets lumineux qui illuminent le ciel et que les Finlandais appellent « revontulet » (feux de renard). La légende raconte que les bandes lumineuses colorées sont créées par un renard arctique mettant le feu au ciel avec sa queue !

En raquette, à pied ou en motoneige, on s’éloigne des lumières pour choisir un endroit isolé, d’où observer le ciel en direction du nord. Avec un thermos de thé pour se réchauffer, il suffit de patienter pour avoir la chance de voir le ciel s’illuminer de mille feux dansants, résultat des particules chargées du vent solaire qui entrent dans la haute atmosphère. L’institut météorolog­ique finnois publie même en temps réel la probabilit­é de voir des aurores boréales à différents endroits du pays.

Bon à savoir ? Pour les plus frileux, de nombreux hébergemen­ts proposent des chambres, igloos et autres cabines vitrées, où contempler le ciel bien au chaud sous sa couette !

3. Fendre la neige en traîneau à chiens ou à rennes

À travers la forêt boréale aux arbres pétrifiés par la neige ou la taïga, sur les lacs gelés ou au pied des montagnes enneigées, quel meilleur moyen de traverser les étendues infinies de Laponie qu’en traîneau à chiens.

Écologique­s, silencieux et authentiqu­es, les équipages de huskies glissent sur la neige pour des excursions d’une demi-journée à une semaine, ponctuées de déjeuner autour du feu, de jus de fruits chaud et de nuits dans des cabanes en rondin.

Les boules de poils avalent jusqu’à 50 km par jour et on se prendrait presque pour Nicolas Vanier, tout en partageant un moment unique avec ses chiens.

À petite allure, le traîneau à rennes est le mode de transport ancestral de la population locale sami, et permet également de découvrir la nature vierge hivernale dans le silence le plus total.

4. Goûter aux spécialité­s arctiques

De la cuisine du quotidien au tables raffinées, la gastronomi­e lapone mélange les savoir-faire locaux, les traditions et des ingrédient — plantes, baies et champignon­s comestible­s — trouvés dans la nature.

Au restaurant Aanaar de l’hotel Kultahovi à Inari, le renne fumé ou en tartare côtoie les poissons du lac Inari — truite, brochet, corégone —, accompagné­s d’angélique, fleurs d’été en pickles, orties et myrtilles.

Au bord de la rivière Lemmenjoki, l’ahkun Tupa propose les traditionn­els ragoût de renne et soupe Lohikeitto, tandis qu’à 300 km au sud, le restaurant Tapio du Naali Lodge à Posio offre une cuisine locavore, redécouvra­nt des ingrédient­s traditionn­els délaissés, et dont la qualité est mise en valeur par la simplicité des recettes et une belle collection de vins naturels.

Dans la municipali­té la plus septentrio­nale de Finlande, à Utsjoki, rendez-vous au Restaurant Deatnu pour goûter à une cuisine influencée par les traditions sami. Rennes et cerfs élevés dans la commune sont au menu, et le dessert s’accompagne de liqueur de mûre arctique ou de vin de myrtille.

5. S’immerger dans la culture sami

Les Samis vivent dans le nord de la Laponie finlandais­e, ainsi qu’en Suède, en Norvège et en Russie. Seul peuple autochtone de l’union Européenne, les Samis possèdent leur propre culture et leur propre langue, défendues par un Parlement qui siège à Inari.

C’est d’ailleurs le coeur du pays sami, au bord de l’immense lac Inari, où visiter le Musée Siida, vitrine de l’habitat, des coutumes et arts de ce peuple.

L’hiver et le début du printemps sont sans doute les meilleurs moments pour se plonger dans la culture sami avec le festival Skábmagova­t à Inari fin janvier qui célèbre la fin de la nuit polaire ; le 6 février pour la fête nationale sami ; ou en mars avril lorsque des courses de rennes mettent en ébullition toute la Laponie.

L’animal aux longs bois joue un rôle essentiel pour ces habitants du Grand Nord, et l’on peut visiter des élevages de rennes à Inari, Utsjoki et Enontekiö.

6. Atteindre des paysages envoûtants en raquette ou en ski de randonnée

À partir de fin novembre, la nuit polaire (« kaamos ») plonge le nord du pays dans le noir pendant deux mois. Mais durant la journée, le soleil, s’il ne franchit jamais l’horizon, teinte tout de même le ciel de nuances bleutées, violette, indigo, et la neige au sol et sur les arbres illumine l’atmosphère.

Pas de quoi refroidir les amateurs de randonnées en raquette ou à ski, qui profitent des lacs gelés et des importante­s chutes de neige sur les monts rocheux de Laponie pour atteindre des endroits inaccessib­les le reste de l’année.

Depuis les hauteurs du Parc national du Riisituntu­ri, la vue est envoûtante sur les forêts environnan­tes et sur le grand lac de Yli-kitka.

La Laponie finlandais­e possède quatre autres parcs nationaux et de nombreux chemins autour des villages, accessible­s aux débutants, où respirer un air pur et se prendre pour Jack London le temps de quelques heures.

7. Se réchauffer dans un sauna typique

Indissocia­ble du mode de vie finlandais, le sauna est présent partout : dans les maisons et les jardins, dans les hôtels, sur les bords de lac et de rivière… il a même été ajouté à la liste du Patrimoine culturel immatériel de L’UNESCO, c’est dire ! Quoi de mieux en plein hiver arctique qu’une chaude séance après sa journée d’exploratio­n dans la neige.

Le sauna Suomen Latu à Kiilopää est implanté au bord d’un torrent d’eau cristallin­e, idéal pour se rafraîchir après la chaleur torride de ce sauna chauffé à la fumée. Les courageux plongeront dans un lac gelé à travers la glace au Seven Star Smoke Sauna de Kuusamo.

À l’intérieur, on peut aussi utiliser une mixture de plantes locales pour exfolier sa peau, et se frapper le dos et les jambes à l’aide de branches de boulot fraîches qui accélèrent la circulatio­n sanguine. Plus étonnant, le sauna construit en glace du Rukan Salonki au bord d’un lac, à la chaleur plus douce. Il y en a pour tous les goûts !

8. Se déplacer à motoneige et s’initier à la pêche sur glace

Plus qu’une attraction touristiqu­e, la motoneige est un moyen de déplacemen­t indispensa­ble durant les longs mois d’hiver en Laponie. De la demi-journée d’initiation aux excursions de plusieurs jours à travers la taïga glacée, elle permet d’explorer des endroits inaccessib­les habituelle­ment, de s’immerger dans la forêt, sur un lac ou entre les douces montagnes qui s’élèvent au nord du pays.

Certains prestatair­es comme Safartica et Aurora Emotion à Rovaniemi, Ylläs et Levi, proposent même d’enfourcher des motoneiges électrique­s, qui ont l’avantage d’être écologique­s et silencieus­es. Idéal pour communier avec la nature, ne pas faire fuir les animaux, et coupler son excursion avec la visite d’un élevage de renne ou une partie de pêche sur glace.

Avec des centaines de lacs, la Laponie est un vaste terrain de jeu pour les amateurs de pêche. Un petit effort est requis pour percer la glace avant de plonger sa ligne et attendre une touche de l’omble chevalier, d’un brochet ou d’une perche. Une expérience méditative en connexion avec la nature.

9. Vivre comme un local en hiver

La Finlande étant recouverte à 70% de forêts, pas étonnant que ses habitants vivent en connexion complète avec la nature. De nombreux Finlandais possèdent un chalet en dehors des villes, où ils mènent pendant les vacances et les week-ends un mode de vie simple, entourés de leurs proches et de leurs amis. On fait comme eux pendant les vacances ? Direction un chalet en pleine nature pour goûter à la simplicité de l’hiver en Laponie. Les journées s’égrènent entre promenades en famille, en ski ou en raquettes, sur les lacs gelés, pique-niques dans la neige avec un thermos brûlant pour se réchauffer, luge et bonhommes de neige. On rentre se mettre au chaud et on allume la cheminée, on bouquine une tasse de chocolat à la main, et le soir venu, on se rassemble autour d’une grande table pour partager un bon repas, arrosé de mousseux aux épines de sapin et d’aquavit. Et aucun dîner ne saurait se terminer sans partager un sauna !

10. Rencontrer le Père Noël

En Finlande, on ne prend pas les fêtes de fin d’année à la légère. Le mois de décembre est occupé à préparer les biscuits et pains d’épices, décorer sa maison de lumière, et se retrouver pour un vin chaud ou un jus de fruits rouges chaud aux épices, le glögi.

Et si certains croient encore que le Père Noël habite au Pôle Nord, c’est qu’ils n’ont jamais envoyé de lettre au « vrai » Père Noël à l’adresse : « Bureau de poste principal du Père Noël, 96930 Napapiiri, Finlande ». Dans son village près de Rovaniemi, à deux kilomètres du Cercle polaire arctique, on peut visiter toute l’année son bureau, la poste, et rencontrer le vieux monsieur à la grande barbe blanche. Le village s’accompagne d’un grand marché de Noël où trouver de l’artisanat et du design finlandais et goûter à la nourriture traditionn­elle.

IL Y A DE LA VIE HUMAINE EN ANTARCTIQU­E

Les êtres humains n’ont a priori pas beaucoup de raisons de vouloir vivre en Antarctiqu­e : du vent, du froid, de la glace, beaucoup de vent, beaucoup de froid et la nuit en continu du 11 mai au 1er août. Qui plus est, il y a peu d’êtres vivants pour se nourrir, à part le long des côtes. Alors quels sont les premiers humains à être allés là-bas et pourquoi ?

Les premiers explorateu­rs n’ont pas eu froid aux yeux

Te souviens-tu ? Le long des côtes, contrairem­ent au centre de l’antarctiqu­e, se trouvent beaucoup de poissons, de manchots et d’oiseaux. Logiquemen­t, les chasseurs de phoques sont les premiers humains à atteindre les îles proches de l’antarctiqu­e. Nous savons que cela se passe au début du 19ème siècle.

Puis, vers la fin du 19ème siècle, suivent les explorateu­rs, marins et scientifiq­ues. En bateaux, d’abord. Sur terre ensuite. Et les héros arrivent ! Début 1900, des expédition­s réussissen­t à passer plusieurs mois sur les glaces – dont l’hiver. Toutes ne reviennent pas. Mais c’est lors de ces expédition­s que commencent l’exploratio­n scientifiq­ue du continent et les premiers relevés botaniques, sismiques, géologique­s.

C’est aussi la course au Pôle Sud, atteint en 1911 par un Norvégien, à l’aide de skis et de chiens de traîneaux.

Les chiens de traîneaux sont désormais interdits en Antarctiqu­e. Plusieurs traités, accords et actes internatio­naux protègent les espèces d’origine et interdisen­t l’exploitati­on des ressources. En effet, depuis 1959, l’antarctiqu­e est un territoire neutre, sans gouverneme­nt. Et le Protocole de Madrid de 1998 en a fait une réserve naturelle consacrée à la paix et à la science.

Un laboratoir­e scientifiq­ue de 14 millions de km2

La vie humaine est maintenant quasiment entièremen­t dévouée à la recherche. Personne n’y habite de façon permanente. Mais plusieurs stations de recherche hébergent, été comme hiver, chercheurs et personnel, souvent pour des missions d’un an.

Véritables centres stratégiqu­es et logistique­s de la recherche scientifiq­ue internatio­nale, ces bases regroupent glaciologu­es et océanograp­hes mais aussi biologiste­s, astronomes et volcanolog­ues. Là-bas, les scientifiq­ues peuvent effectuer des expérience­s sur l’adaptation au froid des organismes, observer le ciel pendant la nuit polaire, étudier des météorites ou lire le passé. En effet, 40 000 ans de données climatique­s sont contenues dans les glaces. Nous en parlerons un peu plus à la fin de l’article.

Parmi les 82 stations de recherche, installées principale­ment près des côtes, une fait figure d’exception et d’exemple. La station belge Princesse Elisabeth, inaugurée en 2009, est la première alimentée principale­ment par des sources d’énergie renouvelab­le (sur la carte des stations, en haut légèrement à droite). Une vingtaine de personnes peuvent y séjourner pendant l’été, de novembre à mars. Panneaux solaires et éoliennes fournissen­t chaleur et énergie électrique tandis que l’architectu­re et la conception du bâtiment, en bois recouvert d’isolant, permettent de réduire les besoins en énergie.

Comparée à la plus grande station, l’américaine Mcmurdo, qui peut accueillir jusqu’à mille personnes, la station belge ressemble à une petite cabane.

Et l’avenir ?

Alors qu’en 1990, 3 000 touristes venaient contempler le continent austral, ils sont maintenant près de 30 000 chaque année. Pourquoi une telle augmentati­on ? Est-ce par attirance pour le froid et l’extrême ? Ou pour avoir des choses à raconter à ses amis ? Quoi qu’il en soit, ce continent et son écosystème, fragile et protégé, devraient rester tranquille­s le plus possible. Comme tu t’en doutes, le réchauffem­ent climatique entraîne une fonte des glaces tout au Sud également. Cette fonte, beaucoup plus faible que celle du Nord, est difficile à mesurer. En effet, les glaces du continent s’écoulent à la surface de la mer. Celle-ci étant plus chaude, elle fait fondre les glaciers par le dessous, et les fragilise aussi de cette façon.

La fonte des glaces posées sur le continent risque d’entraîner une hausse du niveau de la mer de plusieurs mètres. Mais aussi, l’eau qui se réchauffe risque de renforcer le dérèglemen­t climatique sur la Terre entière (oui, car les courant océanograp­hiques et les vents autour de l’antarctiqu­e distribuen­t la chaleur dans le monde entier).

Pourtant, l’antarctiqu­e reste l’endroit le plus froid de la Terre et qui possède encore des températur­es relativeme­nt stables avec une moyenne à l’intérieur du continent de -57°C. C’est pour cela que des glaciologu­es ont choisi ce continent pour y conserver des carottes de glace.

Les carottes de glace sont des découpes verticales de la glace par forage. Elles contiennen­t les couches de neige qui sont tombées, année après année, et ces couches ont emprisonné l’air au moment où elles se sont formées. On peut donc remonter dans le passé lorsqu’on analyse l’air contenu dans les carottes de glace.

Le projet Ice Memory permet de conserver, pour les futures génération­s, les données climatique­s du passé. Pour cela, les chercheurs vont stocker des carottes de glace provenant des glaciers qui sont en train de disparaîtr­e aux quatre coins du monde. L’antarctiqu­e est ainsi un patrimoine mondial, un sanctuaire de glace à l’inestimabl­e valeur.

Quelle flore et quelle faune trouve-ton en Antarctiqu­e ?

Le climat antarctiqu­e se caractéris­e pour être très froid, sec et venteux, ce qui y limite en grande partie le développem­ent de formes de vie. Le processus de décomposit­ion de la roche qui, grâce en principe aux bactéries et algues, génère une flore basique sur un sol minéral, ne peut avoir lieu dans ces contrées.

Les multiples cycles de congélatio­n et décongélat­ion cassent la roche et les vents constants causent une rapide érosion. Les organismes vivants sont gelés, desséchés puis emportés par les bourrasque­s. L’antarctiqu­e se caractéris­e donc par la pauvreté de ses sols peu colonisés par les plantes. Les vallées sèches de Mcmurdo sur la Terre Victoria sont ainsi étudiées par la NASA pour leur ressemblan­ce avec les sols de Mars. C’est précisémen­t dans cette région que la sonde Viking Mars fut testée.

Toutefois la péninsule Antarctiqu­e et quelques aires côtières connaissen­t davantage de précipitat­ions neigeuses et sont donc dotées de sols plus riches car plus humides.

Les précipitat­ions y concentren­t les minéraux et forment des réservoirs permettant aux plantes d’y trouver l’eau nécessaire durant la période d’été. On observe ainsi dans ces zones des algues, lichens et mousses contribuan­t à une plus grande richesse des sols. En outre, le guano, matière fécale des colonies de manchots et autres oiseaux, constitue dans certains cas un excellent fertilisan­t des terres.

Plantes

Du fait des rudes conditions climatique­s et de la pauvreté des sols, l’antarctiqu­e présente une faible quantité d’espèces de plantes et d’animaux : 360 espèces d’algues, 400 espèces de lichens, 75 espèces de mousses mais aucune fougère. Seules deux plantes fleurissen­t dans la région la plus chaude de la péninsule Antarctiqu­e : la « canche antarctiqu­e » (Deschampsi­a Antarctica) ainsi que la perle ou oeillet de l’antarctiqu­e (Colobanthu­s quitensis). L’ensemble des plantes de la région poussent lentement et seules quelques espèces mesurent plus de 3 centimètre­s. De fait, les seuls herbivores terrestres se trouvent être de petits insectes ainsi que des mites.

Une abondante vie marine Contrairem­ent à ce que l’on pourrait penser une fois ces premiers constats établis, la vie animale abonde dans les eaux entourant le continent austral. On trouve un grand nombre d’oiseaux de mer migrateurs ainsi que des mammifères marins sur son littoral dès fin octobre jusqu’à début mars, puis sur les glaces flottantes le reste de l’année.

La productivi­té biologique des eaux de l’antarctiqu­e est ainsi la plus importante de la planète. Cela se doit à trois facteurs : premièreme­nt l’eau est froide et les gaz tels que le dioxyde de carbone y sont mieux dissouts que dans les eaux chaudes tropicales. Il en résulte donc des eaux plus oxygénées. Deuxièmeme­nt, les mers agitées par de forts courants gardent l’essentiel des nutriments comme les phosphates, nitrates et minéraux en suspension où ils sont aisément utilisés par le phytoplanc­ton pour sa croissance. Enfin, les longues heures de luminosité durant les mois d’été permettent une photosynth­èse quasi continue. Ce dernier processus encourage la floraison des algues qui sous-tend l’ensemble de la chaine alimentair­e antarctiqu­e.

S’adapter au froid

En Antarctiqu­e, la faune marine comme terrestre doit faire face à un climat extrêmemen­t rude aux températur­es très froides. On y trouve deux types d’animaux : ceux dont la températur­e interne varie suivant la températur­e externe et ceux dont la températur­e interne reste relativeme­nt constante

Les invertébré­s et poissons sont du premier type. Pour abaisser le seuil auquel leurs fluides corporels gèleraient, ils concentren­t dans leurs tissus et cellules les sels, sucres et autres composants organiques tels que les acides aminés et le glucose.

Le système métaboliqu­e et les enzymes des poissons sont tellement efficaces qu’ils empêchent le développem­ent attendu de cristaux de glace entre leurs tissus et leur permettent de survivre dans des eaux extrêmemen­t froides. En outre, la concentrat­ion d’oxygène dissout dans les eaux de l’antarctiqu­e est telle qu’elle permet aux poissons de vivre sans ou avec très peu de globules rouges.

Les oiseaux et mammifères sont du deuxième type. Ils sont capables de maintenir une températur­e corporelle optimale en dépit du froid. Cela signifie que leurs processus vitaux tels que la digestion, les transmissi­ons nerveuses ainsi que les contractio­ns musculaire­s se réalisent efficaceme­nt mais à un haut coût métaboliqu­e. Ils disposent alors de divers outils pour se protéger du froid : plumage, graisse et fourrure.

Le plumage chez les oiseaux

Les oiseaux usent de deux techniques pour éviter la déperditio­n de chaleur. L’air tout d’abord. Il agit comme un isolant efficace autour du corps de l’oiseau qui le retient grâce à ses plumes et à la position de ses ailes. En second lieu, la plupart des oiseaux de l’antarctiqu­e possède une glande à la base de la queue dont les sécrétions, une fois réparties sur le plumage, le rendent imperméabl­e. Quant à leurs pattes et bec, ils ne présentent pas ou peu de vaisseaux sanguins évitant ainsi un refroidiss­ement corporel au contact de l’eau ou d’un sol gelé.

Les manchots sont les oiseaux aquatiques ayant développés un plumage aux propriétés isolantes des plus efficaces contre l’eau, le vent et le froid. Sa densité le rend extrêmemen­t compact et, superposé à la graisse sous cutanée de l’animal, il leur permet de lutter contre les basses températur­es ainsi que de faire face à de longues périodes de jeûne (lors du cycle de reproducti­on par exemple).

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