Echappée Belle

On fait connaissan­ce

La Corse comme vous ne l’avez jamais vu

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Bonifacio, située à l’extrême sud de la Corse, est la commune française la plus méridional­e de la France métropolit­aine. Au sud, les Bouches de Bonifacio séparent la Corse de la Sardaigne italienne.

La ville comporte un port et une citadelle. Celle-ci est établie sur un cap dominant la mer par une falaise qui est une « veine » de calcaire, roche assez rare en Corse dont le sol est plutôt granitique. Ce cap est long de 1 600 mètres et large de 100 mètres.

Dans la roche calcaire qui borde la route avant d’entrer dans Bonifacio a été découverte la Dame de Bonifacio, l’ancêtre des corses, en parfait état grâce au PH neutre du calcaire. Ce squelette, qui date de 6572 av. JC, est visible au musée de Levie.

Bonifacio, au passé mouvementé, a été fondée au IXE siècle par un comte du nom de Boniface.

En longeant le quai jusqu’à la chapelle St Erasme, et en empruntant la montée jusqu’à la chapelle St Roch, on commence à découvrir le millefeuil­le calcaire que sont les falaises de Bonifacio.

La petite chapelle St Roch fut construite à l’endroit où fut retrouvée la dépouille de la dernière victime de l’épidémie de peste qui ravagea la ville au moyen âge. Remonter vers la Porte de Gênes percée dans les remparts : elle était l’unique accès à la ville jusqu’en 1854 et fait face au Bastion de France. Véritable forteresse, il devait être di%cile de l’approcher sans y être invité d’autant que la porte est doublement surveillée par des meurtrière­s.

L’atout maître de Bonifacio est l’intelligen­ce avec laquelle cette ville a été construite : tout a été pensé en vue d’un avantage stratégiqu­e contre les attaques ou sièges éventuels : comment la ravitaille­r, comment y vivre… pour cela se rendre à l’église : de chaque côté, des arcs-boutants témoignent du besoin de contrer les poussées exercées par les murs de l’édi"ce et donc de renforcer les murs. Des canalisati­ons ont été également creusées permettant d’acheminer l’eau de pluie récoltée sur les toits vers une citerne dissimulée sous l’église… judicieux ! Aujourd’hui, elle fait o%ce d’auditorium.

Autre aspect de cette vie dont les besoins élémentair­es devaient être pensés, les réserves de grains : les silos. Chaque maison avait également sa propre réserve. Les escaliers des habitation­s sont tout aussi intéressan­ts : ils sont d’une seule volée et ont une histoire : il faut remonter à l’époque où la ville ne cherchait qu’à se protéger.

Les portes étaient quasiment infranchis­sables : inexistant­es en rez-de-chaussée, on accédait aux maisons par une échelle que l’on remontait ensuite derrière soi…

VIEILLE VILLE DE BONIFACIO DU HAUT DES FALAISES

Là, il su%t tout simplement de se promener le long des falaises de Bonifacio jusque dans la vieille ville et d’observer l’à-pic impression­nant d’une bonne cinquantai­ne de mètres au dessus de la mer… la vue s’étend jusqu’à la Sardaigne !

LES BOUCHES DE BONIFACIO

C’est un bras de mer classé réserve naturelle qui réglemente la pêche, la navigation et protège la faune et la !ore entre la Corse et la Sardaigne. Cette réserve s’étend de l’archipel des Moines aux Cerbicales vers Porto Vecchio.

LES ILES LAVEZZI

Que n’a t’il pas été écrit sur ces lieux chargés d’histoire et de beauté… Connaissez-vous l’histoire des Iles Lavezzi ?

La voici

: le Capitaine de Frégate Gabriel Auguste Jugan commandant la Sémillante, partit de Toulon le 14 février 1855 avec à son bord, 350 hommes d’équipage et 400 militaires. Le lendemain ils furent pris dans une terrible tempête et percutèren­t une sec (rocher à !eur d’eau) des Lavezzi, tous y périrent !

Un cimetière fut dressé sur place. Voici ce que vous pourrez lire sur la plaque où la mère du capitaine lui a écrit sa dernière lettre : « 350 hommes d’équipages et 400 militaires entourent dans ce champ de repos leur infortuné capitaine… priez pour eux… »

Allez le visiter, vous ressentire­z tous les frissons qu’il m’est impossible de vous décrire ici…

ESCALIER DU ROI D’ARAGON

Taillé par l’homme directemen­t dansescali­er de Bonifacio le calcaire et composé de 189 marches, cet escalier aurait, selon la légende, été creusé en seulement une nuit par les troupes du roi d’aragon lors du siège de Bonifacio de 1420.

Plus probableme­nt creusé sur une durée plus longue par les moines franciscai­ns pour accéder à une source d’eau potable située en bas de l’escalier. Cimetière marin de san Franzé, chapelles des anciennes familles de Bonifacio. Églises à Bonifacio: Sainte-croix (Santa Cruggi), Saint-francois (san Franzé), Saint-erasme (San Teramu) Saint-dominique, Saint-jean-baptiste, Sainte-marie Majeure, Saint-roch (San Rocu), chapelle Sainte-réparata...

Quatre bonnes raisons de découvrir Bonifacio à l’arrière-saison

Tous les Corses vous le diront, il est préférable de débarquer sur l’île de Beauté à l’arrière-saison. Et, parmi tous les villages de charme que compte la Corse, une ville apparaît comme un refuge de choix à l’automne : Bonifacio. Parmi les raisons, on citera une météo encore appréciabl­e (20° C en journée, idem pour l’eau), des prix plus abordables et l’assurance d’éviter le !ot estival des touristes (près de 2 millions chaque année). On s’y réfugiera d’autant plus volontiers en cette période où les voyages internatio­naux sont compromis.

Extrémité méridional­e du pays, l’ancienne cité génoise o#re des paysages et des plages que l’on croyait réservés aux voyages lointains. «Nous atteignons un port superbe qu’entoure de toutes parts une roche escarpée», vantait déjà Homère dans L’odyssée. Depuis que les hautes falaises ivoire ont vu Ulysse accoster en terre corse, Bonifacio semble avoir conservé tout son lustre sauvage, écrin suspendu entre mer et maquis, où se dessinent en toile de fond l’italie et les côtes sardes.

Il faut gravir les chemins pédestres, plonger dans les essences méditerran­éennes du maquis ou se hisser dans les ruelles sinueuses (et pentues) de la Vieille Ville, pour apprécier complèteme­nt la situation. Un archipel de calcaire sculpté par les vagues, bordé d’eaux turquoise et de criques déchiqueté­es, qui révèle toute son identité quand elle retrouve son rythme de village.

Hissons-nous, donc, à l’aube de préférence, sur les hauteurs de la vieille ville, pour une balade au départ de la chapelle Saint-roch. Prendre le sentier de Campu Romanilu (littéralem­ent : «champs du romarin») : en une poignée de minutes, on se retrouve immergé en plein maquis. La randonnée se poursuit en longeant les falaises, avec, dans le dos, les murs de la citadelle de Bonifacio qui s’illuminent peu à peu. Le panorama sur la ville attire les photograph­es du monde entier. À droite, la Sardaigne paraît à portée de brasse.

Passé l’été, pas un bateau, pas un son ne transperce l’immensité métal de la baie. Le maquis embaume : le romarin, bien sûr, le pistachier lentisque ou l’immortel, «l’or de la Corse» dont on fait des huiles à 3 000 euros le litre. Après le sémaphore, prendre le sentier du Pertusato pour arriver au phare éponyme. Encore un petit e#ort (l’endroit se mérite), et l’on débarque sur la plage de sable "n de Saint Antoine, son eau cristallin­e et poissonneu­se, ses grottes lunaires à ciel ouvert. Un rocher en forme de bateau échoué servira de repère. Compter entre 1h30 et 2h.

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