Echappée Belle

LES INCONTOURN­ABLES DU DANEMARK

Entre culture & amusements ! Texte : Hadjer Guenanfa

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Vous venez visiter le Danemark pour un week-end ou pour des vacances ? Velkommen ! Voici 10 choses qui me paraissent incontourn­ables à faire ou à voir pendant votre séjour.

Le Danemark attire près de 12 millions de visiteurs par an, 30ème destinatio­n touristiqu­e mondiale et la 13ème européenne derrière le Portugal et devant l’irlande. Le tourisme se concentre toutefois essentiell­ement sur sa capitale et provient très majoritair­ement des pays voisins (Allemagne, Suède, Norvège) pour les plages du Jutland ou pour pro!ter de la vie culturelle et nocturne de Copenhague.

Le Danemark ne manque pourtant pas de charme et je l’ai découvert quand j’y ai vécu : un pays dynamique, tourné vers la nature, avec une culture forte et une histoire très riche. Je vous livre mes 10 incontourn­ables qui peuvent se faire pendant 1 semaine de vacances, idéalement en mai ou en septembre quand la météo est favorable, les paysages magni!ques et la fréquentat­ion moins élevée. Lad os gå (allons y)…

Odense, sa vieille ville et le Musée Andersen

Je commence ma liste par Odense, 3ème ville du pays et ville natale d’hans Christian Andersen. C’est ici que j’ai vécu pendant 1 an lors de mes études. C’est une petite ville agréable, grosse comme Nancy, située sur l’île de Fionie et logée au bord d’un "ord. Elle est très typique des villes danoises avec ses bâtiments en brique, comme ici l’hôtel de ville et la cathédrale Saint-knud, son centre-ville piéton et la grande place laissée aux vélos (540 kms de piste, presque autant que Strasbourg). Odense est surtout connue pour avoir vu naître et grandir Hans Christian Andersen, le célèbre auteur de contes tels que la petite sirène, la princesse au petit pois ou encore le soldat de plomb. Il est omniprésen­t dans la ville et en chercher les symboles peut être un jeu amusant. On le retrouve par exemple sur les feux pour traverser ou sur une fresque géante. La ville lui emprunte même son soleil comme emblème. Un musée très bien fait lui est d’ailleurs consacré à l’entrée de la vieille ville. Il retrace sa vie dans les conditions di#ciles du Xixème siècle et ses oeuvres. On découvre un artiste pluridisci­plinaire, aussi bon pour écrire que pour dessiner ou réaliser de superbes découpages. Juste à côté, faites un tour dans la vieille ville d’odense et ses adorables petites maisons colorées comme ici à Bangs Boder, typiques de l’époque d’andersen. Les danois faisant en moyenne plus d’1m80 aujourd’hui, la hauteur de ces petites maisons est d’autant plus étonnante. Odense est aussi une ville très étendue (4 fois la super!cie de Strasbourg, 20 fois celle de Nancy), proche de la nature.

Il y a de nombreux parcs comme l’eventyrhav­en en contre-bas de la cathédrale et où vous pourrez admirer la cheminée girafe de la brasserie locale Albani. Ou encore Skovsøen, un parc très prisé des habitants les week-end de beau temps. Ce dernier vous emmènera d’ailleurs jusqu’au zoo, élu meilleur zoo d’europe en 2013, et Den Fynske Landsby, un éco-musée qui vous replonge dans un village typique danois à l’époque d’andersen.

Kerteminde et la pointe de la Fionie

Restons encore un peu en Fionie et allons à 20kms au nord-est d’odense pour visiter le joli village de pêcheurs de Kerteminde. J’aime beaucoup ses petites ruelles étroites avec les toutes petites maisons de pêcheurs très colorées le long du "ord.

Le port est bien évidemment le coeur du village où des bateaux modernes côtoient de vieux voiliers dont le bout de mat est peint du dannebrog, le drapeau danois. Pour découvrir le monde sous-marin de façon ludique, faites un tour au Fjord & Bælt.

Comme de nombreux habitants d’odense, vous pourrez peut-être pro!ter de la plage s’il fait beau et vous promener au milieu des petites cabanes de plage.

En!n, le Musée Viking de Ladby vaut le détour. Il a été construit autour du seul bateau funéraire viking découvert jusqu’à présent.

Le Château d’egeskov

Partons cette fois-ci dans le sud de l’île visiter le superbe Château d’egeskov. Il a été construit au 16ème siècle sur des pilotis en chênes (d’où son nom Egeskov qui signi!e Forêt de chênes) au milieu d’un lac et est encore habité aujourd’hui.

Le château est situé au milieu d’un joli parc dans lequel on peut se promener ou jouer dans les jeux pour les petits. Le site abrite aussi plusieurs musées dont un consacré aux motos, un autre aux voitures anciennes et une épicerie danoise des années 30. Le château renferme aussi… sa crypte de Dracula, un délire un peu chelou du propriétai­re.

Kolding, son château royal et son musée du design

Sur le Danemark continenta­l, Kolding est un véritable carrefour pour se rendre dans le nord du Jutland ou aller en Fionie puis vers Copenhague. La ville mérite de s’y arrêter une journée pour visiter son château et son musée d’art moderne et du design.

Koldinghus est le seul château royal dans le Jutland. Il a été construit en 1268 par le roi pour protéger la frontière entre le royaume du Danemark et le duché du Schleswig. Il a été sévèrement endommagé suite à un incendie pendant les guerres napoléonie­nnes. Il a été restauré dans les années 90 pour donner ce très joli mélange de moderne et d’ancien que l’on retrouve aussi à l’intérieur.

Le château présente en e$et dans une aile des exposition­s consacrées à l’histoire du château, de la famille royale et du mobilier ancien. Dans une autre aile, il présente des exposition­s temporaire­s modernes. J’y ai notamment vu une exposition consacrée aux Beatles et une autre au design scandinave.

Un peu plus loin dans la ville se trouve le Trapholt Museum, un musée dédié à l’art moderne et surtout au fameux design danois. Il y a notamment une très belle collection de meubles. Je regrette tellement de ne pas avoir photograph­ié mes 2 visites à l’époque. Mais le musée est vraiment incontourn­able.

Legoland, le parc d’attraction de Lego à Billund

Quand t’es au Danemark, t’es dans le pays de Lego, ces petites briques avec lesquelles nous avons tous joué. Le berceau de la marque est situé à Billund, en plein coeur du Jutland. Elle y a ouvert en 1968 un parc d’attraction à côté de son usine historique : Legoland à Billund. La petite brique y est omniprésen­te. J’avais des étoiles plein les yeux dans Miniland qui présente des reconstitu­tions de lieux célèbres et incontourn­ables du monde entier avec plus de 20 millions de briques de Lego. Vous pouvez ainsi voir Nyhavn à Copenhague, la Tour Ei$el ou le Mont Rushmore, le tout à l’échelle Lego.

Legoland c’est aussi un parc d’attraction avec des montagnes russes, un monorail, un petit train, une aire de jeux Duplo ou encore des raftings. L’endroit est particuliè­rement adapté pour les familles et les très jeunes enfants. On y croise même des parkings à poussettes !

Les pierres runiques de Jelling

Jelling est un lieu important dans l’histoire du Danemark. On y trouve en e$et un site archéologi­que majeur de l’ère viking, classé au patrimoine mondial de L’UNESCO.

Il abrite des tumulus, une église construite au Xiième siècle, un joli cimetière et surtout deux pierres runiques érigées au Xème siècle l’une par le roi Gorm III et l’autre par son !ls Harald à la dent bleue.

Les pierres runiques servaient autrefois à honorer les défunts avec des histoires gravées en alphabet runique et peintes de couleurs vives. En racontant l’histoire de ce roi qui a uni!é le Danemark et la Norvège, la pierre runique d’harald Bluetooth est considérée comme l’acte de naissance du Royaume du Danemark et de l’arrivée du Christiani­sme au Danemark.

Harald à la dent bleue est aujourd’hui connu dans le monde entier pour une autre raison. Il fait partie de notre quotidien pour connecter nos appareils électroniq­ues entre eux grâce à la technologi­e Bluetooth (dent bleu) et dont le symbole reprend les initiales d’harald en alphabet runique. Tom Scott explique particuliè­rement bien l’histoire dans cette vidéo.

Aarhus et son écomusée, den gamle by

Aarhus (prononcé “orousse“) est la seconde ville du Danemark. Je n’ai malheureus­ement eu l’occasion de m’y rendre qu’une seule fois sans trop pouvoir m’y attarder. Je regrette avec le temps de ne pas l’avoir davantage explorée car elle comporte de nombreux atouts. Elle est réputée pour être une ville très dynamique avec notamment une population étudiante importante, et particuliè­rement joyeuse, surnommée d’ailleurs The City of Smiles.

Aarhus est également une ville culturelle majeure au Danemark et fut capitale européenne de la culture en 2017. Son musée des beaux-arts, AROS, est très réputé en Europe et il présente une architectu­re originale avec notamment un panorama exceptionn­el de la ville en arc-en-ciel.

Le Musée Moesgård est quant à lui consacré à l’histoire, du paléolithi­que jusqu’à l’époque des vikings. En!n, l’éco-musée de Gamle By (littéralem­ent la vieille ville) est un incontourn­able qui reconstitu­e le Danemark des années 20 avec ses petites maisons colorées, ses commerces et ses ateliers.

Skagen et Grenen la pointe du Danemark

Skagen est la ville la plus au nord et un charmant petit port de pêche célèbre pour son ambre et ses peintres. Le musée de la ville comprend environ 1 800 oeuvres qui représente­nt le paysage nordique du Danemark dont Grenen, la pointe nord du Danemark. C’est ici que la Mer du Nord (à gauche sur la photo) et la Baltique (à droite) se retrouvent.

Il faut dire que la lumière et les couleurs sont assez spectacula­ires entre la côte sauvage très verte et le bleu de ces deux mers dont les courants (très forts) se mélangent. Avec le souvenir, je comprends les peintres car c’est un spot magni!que.

Ribe, le plus vieux village viking et Rømø

Sur la côte Ouest du Jutland, on retrouve Ribe, la plus vieille ville du Danemark. Elle est adorable et possède un joli musée viking. Vous devriez encore pouvoir grimper sur la tour de l’hôtel de ville pour avoir, en fonction de la météo, un superbe panorama sur la ville et la mer. A côté de Ribe, il y a Rømø, une île située dans le parc naturel de la mer des Wadden. C’est vert et sauvage dans les terres et au bord de la mer, les plages blanches sont immenses, larges de 1 à 3 kms. C’est le paradis des windsurfer­s et une importante station balnéaire en été. Il est aussi surprenant de pouvoir venir sur la plage avec sa voiture !

Copenhague, la capitale incontourn­able

J’ai volontaire­ment voulu terminer mes 10 incontourn­ables par Copenhague. Non pas que la capitale danoise n’est pas intéressan­te, bien au contraire. Mais elle attire déjà naturellem­ent les touristes qui ne connaissen­t bien souvent du Danemark que Copenhague. Je souhaitais donc mettre à l’honneur d’autres endroits du pays qui en font son charme et sa diversité.

Aller à Copenhague, c’est vivre un autre Danemark. Avec ses 2 millions d’habitants, la ville concentre 1/3 de la population danoise et est l’une des plus importante­s d’europe du Nord.

Quand on pense à Copenhague, on pense souvent à Nyhavn, ce port historique en plein coeur de la ville, bordé d’immeubles plus colorés les uns que les autres. Je vous invite à %âner voire vous asseoir sur les bords des quais et regarder les bateaux passer.

Le tour en bateau mouche vaut particuliè­rement le coup et vous permettra de voir Nyhavn et Copenhague sous un autre angle. Vous apercevrez notamment l’opéra, la bourse avec son chapeau très pointu et les résidences chics.

L’autre attraction de la ville est incontesta­blement la petite sirène. Il s’agit d’une statue représenta­nt l’un des personnage­s emblématiq­ues des contes d’andersen. Ne vous attendez pas à quelque chose d’exceptionn­el. Un peu comme le Manneken Pis à Bruxelles, c’est une toute petite statue (1,25m). Mais vous serez obligés de repartir de Copenhague avec une photo de vous à ses côtés.

Copenhague, c’est aussi le siège de la famille royale avec ses nombreux palais. Sur le chemin de la petite sirène, vous passerez par exemple par Amalienbor­g, la résidence d’hiver de la Reine. Vous pourrez vous rendre sur la place intérieure et prendre la pose avec les gardes royaux. La résidence o#cielle d’été, Frederiksb­org, est quant à elle située à quelques kilomètres au nord de Copenhague.

Pourquoi le Groenland danois est-il si convoité ?

Quand on évoque le Groenland, d’immenses paysages de glace aux températur­es inhospital­ières et s’étendant à perte de vue nous viennent à l’esprit. Si ces représenta­tions sont en partie vraies, ce territoire se distingue également par une histoire mouvementé­e et des rapports houleux avec sa puissance administra­trice, le Danemark.

Le Groenland, fort d’un gigantesqu­e territoire de plus de 2 166 000 km2, sur lequel ne vivent guère plus de 56 000 âmes, se situe entre les océans Atlantique et Arctique. Il est aujourd’hui l’un des trois pays constituti­fs du royaume du Danemark, aux côtés des îles Féroé et de la métropole danoise elle-même.

Successive­ment colonisé par la Norvège et le Danemark, le Groenland est historique­ment marqué par la domination coloniale et ses abus, dont les conséquenc­es sont encore visibles aujourd’hui. Dès 1953, date à partir de laquelle il cesse d’être une colonie pour intégrer pleinement le royaume danois, le Groenland se lance dans une longue et progressiv­e quête vers l’indépendan­ce. Toutefois, les problèmes sociaux, politiques et économique­s majeurs auxquels il se heurte aujourd’hui constituen­t des freins considérab­les dans son accession à la souveraine­té. Bien que la majorité des Groenlanda­is souhaitent l’indépendan­ce, celle-ci soulève des questions de taille qui sont au coeur des discussion­s en cours et qui marqueront sans doute les décennies à venir. En outre, les nombreuses ressources naturelles de l’île, dont l’accès est facilité par les bouleverse­ments climatique­s actuels, font l’objet de convoitise­s grandissan­tes de la part de puissances telles que les États-unis ou la Chine. Ces dernières années, ce territoire s’est imposé comme un pilier géostratég­ique majeur de l’arctique, région dont l’intérêt internatio­nal ne cesse de croître.

Bien souvent, ces questions mettent en exergue des divergence­s et des désaccords majeurs entre le Groenland et le Danemark. De telles opposition­s trouvent en grande partie leurs origines dans les relations tendues qui caractéris­aient la période coloniale. Aujourd’hui, elles s’en trouvent exacerbées à l’heure du nouvel intérêt dont l’arctique fait l’objet. Les politiques successive­s de « danisation » du Groenland, au détriment des cultures et particular­ités locales, ont renforcé les velléités indépendan­tistes des population­s, qui voient dans leur pleine souveraine­té l’unique remède à une crise identitair­e qui dure depuis des siècles.

Le Groenland, bijou de l’ex-empire colonial danois

La colonisati­on du Groenland par les Danois commence dès le début du XVIIIE siècle. Les Norvégiens y avaient déjà imposé leur domination jusqu’au XVE siècle, date à laquelle ils sont décimés par la peste noire et perdent leur in%uence. En 1721, le missionnai­re dano-norvégien Hans Egede demande l’autorisati­on au roi Frédéric IV du Danemark de partir au Groenland dans le but de rechercher les restes de peuplement­s vikings et de les convertir au protestant­isme. Néanmoins, il ne rencontre que des peuples autochtone­s inuits, étant donné que les Vikings avaient disparu depuis presque deux siècles. Hans Egede entreprend alors une véritable mission civilisatr­ice auprès des Inuits, qui passe par leur évangélisa­tion forcée, prétendume­nt justi!ée par la supériorit­é de l’homme blanc occidental. L’inuit est compris comme un être inférieur qu’il s’agit de « civiliser » à travers l’inculcatio­n des valeurs danoises. Aux missions protestant­es succède le développem­ent d’un commerce colonial qui s’apparente davantage à une spoliation des population­s locales plutôt qu’à un réel échange économique. Des villes portuaires sont ainsi érigées, à l’image de Godthåb en 1729 connue comme l’actuelle ville de Nuuk, capitale du Groenland rebaptisée en 1979, a!n de faciliter le commerce de graisse de baleine, de peaux de phoque et de dents de narval vers le continent européen. Néanmoins, la colonisati­on du territoire groenlanda­is s’est accompagné­e de nombreux abus. Alors que le Danemark impose son système gouverneme­ntal au Groenland, les population­s locales sont cantonnées aux domaines de la pêche et de la chasse, les maintenant ainsi éloignées des processus décisionne­ls et institutio­nnels. En outre, au-delà de contraindr­e les autochtone­s à se convertir au christiani­sme, les missions civilisatr­ices ont également eu pour conséquenc­e la destructio­n partielle ou totale des traditions et langues locales. Bien que les premiers colons danois aient joué un rôle important dans l’uniformisa­tion du groenlanda­is à l’image de Paul Egede, !ls de Hans Egede, qui rédige le premier dictionnai­re de langue groenlanda­ise en 1750, la langue danoise s’impose et fait passer les langues locales au second plan. De manière générale, la représenta­tion dominante véhiculée par les colons est celle d’un peuple enfantin et primitif incapable de se gouverner lui-même.

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