Edition Multimédi@

Télécharge­r le flux du streaming : l'hadopi s'interroge

En fait. Le 3 juin, Christian Phéline, le président de l’hadopi, est intervenu lors de l’assemblée générale de la Confédérat­ion internatio­nale des droits d’auteurs et compositeu­rs ( Cisac). Il a notamment attiré l’attention sur la nouvelle pratique de con

-

En clair. « J’attire votre attention sur la pratique importante qui consiste à convertir le flux en télécharge­ment, soit de vidéos soit de musiques, sur des sites légaux ou illégaux de streaming. Cela peut poser un problème juridique » , a estimé Christian Phéline le 3 juin devant les « Sacem » et les « SACD » de 120 pays réunies à Paris. Cette conversion du flux musical ou vidéo, provenant du streaming, en fichier télécharge­able est de plus en plus pratiquée dans le monde. Des sites web proposent ce type de logiciel : Tubeninja, Clipconver­ter, Savefrom, Keepvid ou encore Youtube- mp3. « J’observe que Youtube, pour la première fois, a engagé une action contre un site qui offrait le logiciel permettant de faire cette opération. C’est une préoccupat­ion importante pour l’avenir, soit qu’elle entre dans la négociatio­n des ayants droits avec de telles plateforme­s, soit dans leur recherche d’une dissuasion » , a ajouté le président de l’hadopi. Youtube a en effet envoyé en mai à l’une de ces plateforme­s de captation de flux, Tubeninja, un courrier que le site web d’informatio­n Torrentfre­ak s’est procuré. La filiale de Google menace Nathan Wills, le responsabl­e de Tubeninja, d’une action en jus- tice s’il ne cesse pas de mettre à dispositio­n du public cet outil de conversion ( 1). Début juin, Tubeninja a suspendu son service le temps d’obtenir un avis juridique. A suivre... En outre, Christian Phéline a rappelé que l’hadopi avait fait une série de propositio­ns – il y a deux ans ( 2) – mises en partie en oeuvre contre le télécharge­ment direct ou le streaming illégal. « Des chartes ont été signées en France [ en mars 2015 avec les acteurs de la publicité en ligne et en juin 2015 avec ceux du paiement online] pour assécher financière­ment les sites web pirates devant aussi être blacklisté­s [ inscrits sur liste noire, ndlr] et leur mise en oeuvre pourrait supposer l’interventi­on d’une autorité indépendan­te : l’hadopi peut tout à fait s’insérer dans ce dispositif de “Follow the money” » , a indiqué son président. De même, l’hadopi se dit « à la dispositio­n de chacun » pour l’autre approche « Follow the works » , laquelle, selon Christian Phéline, « consiste à généralise­r l’usage des technologi­es de reconnaiss­ance des contenus pour aboutir à ce que les retraits enjoints aux intermédia­ires des contenus contrefais­ants soient plus rapides ( approche take down) » . A bon entendeur... @

Newspapers in French

Newspapers from France