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Avant le Midem, Sony et Youtube montent le son

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Du 5 au 8 juin se tiendra à Cannes le 52e Marché internatio­nal du disque et de l’édition musicale ( Midem). Sony et Youtube n’ont pas attendu ce rendez- vous profession­nel B2B pour bousculer – le 22 mai – le monde de la musique, le premier en rachetant EMI et le second en lançant Youtube Music.

En clair. Le streaming n’en finit pas de rebattre les cartes de la musique en ligne. Coup sur coup, le 22 mai dernier, deux géants mondiaux du divertisse­ment se sont, chacun dans leur domaine respectif, renforcés dans la musique enregistré­e. Sony a annoncé la prise de contrôle D’EMI Music Publishing pour 2,3 milliards de dollars, devenant ainsi le premier éditeur de musique au monde devant Universal Music ( Vivendi) et Warner Music ( Access Industries). Le groupe japonais, qui a un nouveau PDG depuis avril en la personne de Kenichiro Yoshida, porte en effet à 90 % sa participat­ion dans le capital de EMI Music, dont il détenait déjà 30 %, en rachetant la participat­ion de 60 % de Mubadala Investment Company ( un fonds souverain d’abou Dabi). De son côté, la filiale de Google lance une nouvelle offre du service de streaming musical Youtube Music qui remplacera à terme Google Play Music, d’une part, et Youtube Red, d’autre part. Le nouveau Youtube Music, plateforme distincte du Youtube vidéo historique, se décline en deux offres : l’une financée par la publicité ( le Youtube Music préexistan­t mais réinventé), l’autre par abonnement mensuel ( Youtube Music Premium à 9,99 dollars par mois). En ce qui concerne Sony- EMI, il ne s’agit pour l’instant que d’un memorandum of understand­ing ( entre Sony Corporatio­n of America et EMI alias DH Publishing basé dans les Iles Caïmans) qui se concrétise­ra en transactio­n financière si les autorités antitrust ne bloquent pas l’opération ( 1). Le nouveau Youtube Music, lui, est d’abord lancé aux Etats- Unis, au Mexique, en Australie, en Nouvelle- Zélande et en Corée du Sud. Les autres pays, dont la France, seront concernés prochainem­ent ( 2). Ces deux annonces ont non seulement la musique comme point commun mais aussi le streaming par abonnement, dont les revenus en forte croissance permettent à cette industrie culturelle de se redresser après l’effondreme­nt des ventes de disques physiques ( CD, DVD, vinyle). En tant que détenteur et gestionnai­re des droits d’auteur ( EMI ayant par exemple Kanye West, Queen, Norah Jones, Sam Smith, Sia ou Pharrell Williams à son catalogue), Sony touche les royalties du streaming grâce à ses accords avec Spotify, Apple Music ou encore… Youtube. Youtube Music, justement, entend aussi surfer sur la vague du streaming musical en remettant un peu d’ordre et de cohérence dans ses offres de musique en ligne jusque- là dispersées. @

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