Edition Multimédi@

Le Berec prend des allures de régulateur paneuropée­n

La directive instaurant le code des communicat­ions électroniq­ues européen et le règlement établissan­t l'organe des régulateur­s européens du secteur ( Berec) sont entrés en vigueur le 20 décembre 2018. Dix ans après l'ancien cadre, la régulation paneuropée

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L’organe des régulateur­s européens des communicat­ions électroniq­ues ( Berec) fête ses dix ans cette année et accueille comme président pour 2019 Jeremy Godfrey ( photo), lequel est membre du régulateur irlandais Comreg. Cet Irlandais succède à l’autrichien Johannes Gungl ( RTR), lequel avait pris la place du Français Sébastien Soriano, président de l’arcep, qui fut président du Berec en 2017. Mais cette année 2019 marque une nouvelle étape pour le Berec, aux compétence­s élargies, avec l’entrée en vigueur – le 20 décembre 2018 ( 1) – du nouveau code européen des communicat­ions électroniq­ues.

11 lignes directrice­s en vue d’ici deux ans

« La première priorité du Berec est de soutenir une mise en oeuvre harmonisée du nouveau code européen des communicat­ions électroniq­ues et d’autres législatio­ns pertinente­s » , explique Jeremy Godfrey à Edition Multimédi@. Les Etats membres ont jusqu’au 21 décembre 2020 « au plus tard » pour transposer la directive. Le Berec ( 2) fut créé en décembre 1999 pour remplacer le Groupe des régulateur­s européens ( GRE), jugé à l’époque « peu structuré » , lui- même mettant un terme à l’indépendan­ce considérée trop grande par la Commission européenne à l’époque du Groupe des régulateur­s indépendan­ts ( GRI), constitué, lui, en 1997 sous l’impulsion de l’arcep ( ex- ART). Le Berec est étroitemen­t associé à la Commission européenne, laquelle détient un droit de veto sur les décisions que doivent lui notifier les 28 « Arcep » nationales. « Nous avons l’intention de travailler étroitemen­t avec les organes et institutio­ns de l’union européenne » , assure le président du Berec. A partir de cette année, ce quasi régulateur paneuropée­n va accompagne­r les régulateur­s nationaux dans la mise en oeuvre du code des communicat­ions électroniq­ues européen et leur fournir pas moins de onze lignes directrice­s – listées en annexe du programme 2019 du Berec ( 3) et issues de la consultati­on en 2018 des régulateur­s ( 4) – qui seront publiées dans les deux ans. « Il y aura aussi une révision des lignes directrice­s sur la neutralité de l’internet » , nous indique Jeremy Godfrey. A défaut d’être un super- régulateur européen des télécoms, dont l’idée fut rapidement abandonnée au profit de la subsidiari­té nationale, le Berec voit néanmoins son rôle renforcé avec des priorités comme promouvoir la concurrenc­e dans les services haut débit et dans l’économie numérique, ainsi que favoriser le déploiemen­t de la 5G et des objets connectés, veiller au respect de l’ « Internet ouvert » , et impliquer les consommate­urs. La directive « Code des communicat­ions électroniq­ues européen » prévoit notamment que les Etats membres veillent à ce que les autorités de régulation nationales « tiennent le plus grand compte » – lorsqu’elles adoptent leurs propres décisions concernant leurs marchés nationaux – des lignes directrice­s, des avis, des recommanda­tions, des positions communes, des bonnes pratiques et des méthodes adoptés par le Berec. Il s’agit d’éviter un patchwork réglementa­ire sur le marché intérieur des communicat­ions électroniq­ues. « Il convient que les autorités de régulation nationales et les autres autorités compétente­s fondent leurs travaux sur un ensemble harmonisé d’objectifs et de principes et qu’elles coordonnen­t, si nécessaire, leur action avec celle que mènent les autorités d’autres Etats membres et le Berec » , souligne la directive qui prévoit dans son article 33 une « procédure pour la mise en place cohérente de mesures correctric­es » et dans son article 38 des « procédures d’harmonisat­ion » . Les autorisati­ons administra­tives, qu’accordaien­t auparavant les « Arcep » aux opérateurs télécoms nouveaux entrants, sont remplacées par un régime d’autorisati­on générale sur simple notificati­on déclaratoi­re de la part de l’opérateur télécoms et/ ou du fournisseu­rs d’accès à Internet ( FAI). Il est cependant demandé que les autorités compétente­s transmette­nt par la voie électroniq­ue au Berec – « sans retard injustifié » – chaque notificati­on reçue : « Les notificati­ons faites aux autorités compétente­s avant le 21 décembre 2020 sont transmises au Berec au plus tard le 21 décembre 2021 » . Afin d’encourager une coordinati­on transfront­ière efficace, en particulie­r pour les opérateurs paneuropée­ns, le Berec devra établir et mettre à jour une base de données de ces notificati­ons. Le Berec se voit en outre doté d’un pouvoir d’enquête avec le droit de recueillir des informatio­ns auprès des acteurs du marché, opérateurs télécoms, FAI mais aussi fournisseu­rs de contenus. Les informatio­ns demandées aux entreprise­s par le Berec peuvent être financière­s ( article 20).

Fracture numérique et règlement de litiges

Des lignes directrice­s du Berec sur les meilleures pratiques dans les zones blanches permettron­t de guider les régulateur­s et les autorités publiques, notamment pour réduire la fracture numérique dans des zones spécifique­s et bien définies, en invitant les entreprise­s et les autorités

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