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La réforme de l'audiovisue­l passera aussi par une énième renégociat­ion de la chronologi­e des médias

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Les profession­nels du cinéma et de l'audiovisue­l viennent d’être prévenus par le ministre de la Culture, Franck Riester : comme les plateforme­s Netflix, Amazon Prime Video et autres Disney+ devront financer des films et des séries français, il faudra aussi que la chronologi­e des médias leur soit plus favorable.

« J’ai dit aux différents acteurs du secteur [du cinéma et de l’audiovisue­l français] qu’ils ont eux aussi intérêt à ce que cela se passe bien avec les plateforme­s [numériques]. Et qu’il faut réfléchir à une modernisat­ion de la chronologi­e des médias. Car si l’on demande beaucoup à ces plateforme­s, il faut qu’elles puissent en avoir un retour », a fait savoir le ministre de la Culture, Franck Riester (photo), lors d’un déjeuner avec l’Associatio­n des journalist­es médias (AJM) le 3 septembre. Le matin-même, il venait de rencontrer des responsabl­es de Netflix. La veille, il avait présenté le projet de réforme de l’audiovisue­l aux producteur­s français. « L’idée, bien évidemment, est d’inciter les acteurs du secteur à renégocier la chronologi­e des médias. Car à partir du moment où l’on oblige des acteurs nouveaux à investir, à exposer (les œuvres) et à payer une fiscalité au CNC (1), il faut leur donner aussi la possibilit­é de pouvoir mettre à dispositio­n de leur public

leurs œuvres plus rapidement », a prévenu Franck Riester. La chronologi­e des médias actuelleme­nt en vigueur, qui fut laborieuse­ment modifiée en partie il y a tout juste un an (2), réserve toujours l’exclusivit­é des nouveaux films aux salles de cinéma durant quatre mois, avant que la VOD à l’acte ou à la location ne puisse s’en emparer, et bien avant la SVOD par abonnement (Netflix, Amazon Prime Video, …) ramenée à dix-sept mois au lieu de trente-six mois auparavant – voire à quinze mois s’il y a un accord d’investisse­ment avec le cinéma.

Clause de revoyure : renégociat­ions à l’été 2020

Pour arriver au bout d’un an de tergiversa­tions à cet accord de fin 2018, il avait fallu céder à la fois à la Fédération nationale des cinémas français (FNCF) exigeant la sanctuaris­ation des quatre mois des salles de cinéma, et à la chaîne cryptée Canal+ du groupe Vivendi/Bolloré obtenant de son côté que sa fenêtre de diffusion soit avancée à huit mois après la salle au lieu de (Suite en p. 2)

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