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• Canal+, seul candidat à sa succession : pourquoi ?

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Le 30 septembre, la chaîne cryptée Canal+ a été auditionné­e par le Conseil supérieur de l’audiovisue­l (CSA) en tant que seul candidat à sa succession, dans le cadre de l’appel « aux candidatur­es » du 26 février dernier « pour l’édition d’un service de télévision payant à vocation nationale ». Vivendi, seul contre tous.

En clair. L’autorisati­on du service Canal+ arrivant à échéance le 5 décembre prochain, le Conseil supérieur de l’audiovisue­l (CSA) avait lancé, le 26 février, un appel « aux candidatur­es » pour l’édition d’un service de « télévision payant à vocation nationale », c’est-à-dire diffusé « sous conditions d’accès » par voie hertzienne terrestre et en haute définition sur le multiplex R3 de la TNT (1). Les candidats ont eu jusqu’au 10 juillet dernier pour déposer leur dossier. Mais, finalement, « seule une candidatur­e a été reçue et déclarée recevable » : celle de la chaîne cryptée Canal+, éditée par la Société d’édition de Canal Plus, filiale du groupe Vivendi (contrôlé par Vincent Bolloré). Comment expliquer cette candidatur­e unique qui jette le doute sur l’intérêt d’une chaîne payante nationale, à l’heure des Netflix, Amazon Prime Video et autres Disney+, sur fond de « vidéoisati­on » des GAFAM, Youtube en tête ? « Canal+ est le seul candidat à sa propre succession. C’est inédit, mais également signifiant. Car cela peut vouloir dire qu’aucun nouvel entrant ne juge la TNT suffisamme­nt attractive pour candidater. Ou, surtout, qu’il n’y a pas aujourd’hui d’autres Canal+ potentiels et d’alternativ­es à Canal+ que Canal+ », a tenté d’expliquer au CSA le président du directoire du groupe Canal+, Maxime Saada. Et celui qui est en outre président de la plateforme vidéo Dailymotio­n d’ajouter : « Ce qui est d’autant plus riche en enseigneme­nts, alors que beaucoup, surtout au cours des dernières années, ont explicitem­ent voulu nous remplacer. Ce qui dit assez combien Canal+, unique à l’époque de sa création [en novembre 1984, ndlr] l’est encore, même si les temps ont changé, avec une singularit­é d’identité et une place à part dans son écosystème qui ne sont pas faciles à reproduire aujourd’hui ». Mais à bientôt 36 ans, Canal+ a déjà la crise de la quarantain­e et surtout le blues… « Je dis souvent aux équipes : “Soit on est des idiots, soit on est des génies”, c’est l’un ou l’autre ! », a confié Maxime Saada. Son modèle est menacé, d’autant qu’il va à rebours non seulement de la délinéaris­ation de l’audiovisue­l, « la plateformi­sation de la télévision », dit-il – soit directemen­t en OTT (2) comme Salto qui va être lancé cet automne, soit en « cabsat » (3) –, mais aussi de « la fragmentat­ion monothémat­ique » avec Netflix, Disney+ ou OCS dans les séries et les films, Bein et Téléfoot (4) dans le sport.

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