RENCONTRE AVEC CLOTILDE POIVILLIERS
Clotilde Poivilliers est coach psychocorporel, formatrice en gestion du stress/ Mind Mapping, et auteure de "Zèbre Zen", paru chez Eyrolles. Elle nous donne des conseils pratiques.
COMMENT VALORISER CE POTENTIEL ? COMMENT ENCADRER L'ENFANT ?
Comme le terme l’indique, « haut potentiel » signifie que le HPI a DU potentiel et même un sacré potentiel, mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il en a conscience, ni qu’il l’accepte ni même qu’il le développe et l’utilise au mieux. Le développement intellectuel du petit zèbre est très en avance sur son développement psychoaffectif et c’est ce qui pose le plus de problèmes, tant pour luimême que pour ses parents, ses enseignants ou ses camarades car cette opposition est troublante.
La première étape, un peu complexe, consiste donc à le considérer comme un enfant de son âge tout en reconnaissant et en nourrissant son esprit vif et insatiable.
La deuxième étape est de comprendre et d’accepter qu’il trouve des solutions aux problèmes sans passer par le raisonnement classique.
Il possède des facultés intellectuelles, émotionnelles et intuitives l’amenant plus rapidement au résultat escompté. Il faut accepter (et éventuellement lui expliquer) qu’il fonctionne comme un détective qui a la faculté de percevoir plus d’indices que la plupart des autres et ne pas systématiquement le forcer à expliquer comment il est arrivé au résultat. Pour éviter les jalousies ou les craintes des autres enfants, il est important d’expliquer que son cerveau fonctionne différemment, comme s’il possédait des logiciels différents avec des avantages et des inconvénients.
La troisième sera plus concrète : il faudra lui donner des clés pour apprivoiser ses émotions, ralentir le flux de ses pensées et développer sa confiance en soi afin d’assumer sa différence car le plus difficile pour lui, c’est de gérer ses tempêtes émotionnelles, son mental galopant et son rapport aux autres.
La quatrième est de surtout, en tant qu’adulte, parent ou enseignant, ne pas culpabiliser par rapport à nos réactions parfois inappropriées face à ce mystérieux petit extraterrestre. Comprendre comment il fonctionne en se documentant avec des livres, des vidéos ou des forums de parents, est souvent un premier pas vers l’acceptation et la gestion de sa différence pour l’aider à avancer sur le chemin de la réussite et de l’épanouissement personnel.
LES HAUTS POTENTIELS SONT GÉNÉRALEMENT HYPERSENSIBLES. QUELS CONSEILS PRATIQUES POUVEZ-VOUS DONNER AUX ADULTES, ET AUX PARENTS D'ENFANTS SURDOUÉS ?
En effet, le HPI est hypersensible, il perçoit tout de façon exacerbée, les atmosphères comme l les émotions des autres. Parfois c c’est la tempête émotionnelle et il e explose, parfois il garde tout en lui e et il se renferme. Quoi qu’il en soit, ç ça perturbe fortement ses capacit tés cognitives parce que ça limite le fonctionnement du cortex cérébral. Il a besoin de comprendre et d’adapter ses réactions émotionnelles au contexte. Avant 7 ans, le petit enfant n’a pas les fonctionnalités cérébrales pour gérer ses émotions, le mieux est donc de passer par la voie corporelle en lui faisant un câlin ou en le berçant éventuellement pour l’apaiser. Cependant, j’ai mis au point un atelier de gestion des émotions pour les petits, en leur apprenant les « points magiques », des points d’acupuncture à presser sur eux-mêmes pour apprivoiser leurs émotions. Plus âgé, on peut expliquer à l’enfant que c’est normal de ressentir telle ou telle émotion, qu’il peut l’accepter, qu’il ne doit pas la réprimer mais que pour s’apaiser, il peut utiliser une sorte de variateur d’intensité comme pour les lampes halogènes, en utilisant sa respiration : lui apprendre à inspirer en comptant jusqu’à 5 et à souffler en comptant jusqu’à 7, pendant 5 cycles respiratoires (inspir/expir), 7 fois par jour et au moment de chaque « débordement émotionnel », est une solution très efficace.