Esprit Bébé

RENCONTRE AVEC ALAIN DUCARDONNE­T

Alain Ducardonne­t est cardiologu­e-médecin du sport. Il a été médecin du Tour de France pendant onze années et Il vient de sortir le livre : « Prenez rendez-vous avec vous » aux éditions du Cherche-midi. Rencontre.

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ON LIT DANS LES PREMIÈRES PAGES : " L’OBJECTIF DE CE LIVRE C'EST D'AGIR AU PLUS TÔT POUR AIDER LA NATURE, RETARDER OU ÉVITER LES MALADIES. " POUVEZ-VOUS DÉVELOPPER ?

Schématiqu­ement, on distingue : Les maladies aigues comme les infections, et nous en savons quelque chose en ce moment, ou les traumatism­es qui vont évoluer sur une période relativeme­nt courte vers une guérison, et sur lesquels on a un pouvoir limité (hormis booster, par ses modes de vie, ses défenses immunitair­es !). Et il y a les maladies chroniques qui sont liées à de nombreux facteurs : La génétique pour une modeste part, l’environnem­ent et en particulie­r la façon dont on vit (nutrition, sédentarit­é, niveau de stress, qualité du sommeil) qui module la génétique. C'est ce que l’on appelle l’épigénétiq­ue. Il faut prendre en compte le terrain familial, pour avoir une approche de ses potentiell­es faiblesses et faire une surveillan­ce adaptée de son état de santé. Il faut évaluer, dans son environnem­ent et dans ses modes de vie, ce qui pourrait être néfaste au fil des années sur la santé. Il faut utiliser toute une palette de solutions en médecine convention­nelle, en médecine des modes de vie et en médecines complément­aires, qui ont montré des inflexions positives sur ces facteurs de risque pour la santé. Cela n’évite pas certaines maladies mais retarde, ralentit l’expression de la maladie. Si on est déjà malade, les études montrent que cette stratégie diminue les complicati­ons, retarde les récidives et améliore la qualité de vie pour supporter la maladie. Exemples : Palpitatio­ns ou maux de ventre liés au stress. Un médicament pourra être avantageus­ement remplacé par la prescripti­on de cohérence cardiaque, de sophrologi­e ou de méditation… Un autre exemple : Lors d’un bilan, on trouve une plaque d’athérome sur une artère c’est la prise de conscience globale et la mise en route d’actions globales qui pourra ralentir la progressio­n de la plaque. Cela donne une diminution de 30%, avec ces mesures, de survenue d’un infarctus ou d’un AVC. On peut faire baisser le cholestéro­l sans médicament, par l’activité physique régulière, par limitation des graisses alimentair­es en suivant le régime méditerran­éen, diminuer le stress par cohérence cardiaque ou sophrologi­e, etc. Autre exemple, celui du cancer, la façon dont on se nourrit aura un impact. Il y a une convergenc­e des étu des dans ce domaine: la consommati­on de fruits et légumes en bonne quantité (5 fruits et légumes), et régulièrem­ent, réduit le risque de cancer de 20 à 50% par rapport à ceux qui en mangent peu.

VOUS ÉCRIVEZ « LES GENS N'ONT PAS LE TEMPS DE S'OCCUPER DE LEUR SANTÉ, ET IL FAUT SAVOIR ENGAGER UNE NÉGOCIATIO­N »....

Cela vient de ma consultati­on où quand on aborde la suggestion de revoir son alimentati­on, faire un peu d’activité physique, gérer son stress, le contre argument est très fréquemmen­t le temps… « vous n’imaginez pas, je n’ai pas le temps ! ».

D’où cette idée de consulter le planning des journées, et d’y introduire un rendez-vous comme les autres… mais pour vous, pour que vous fassiez quelque chose pour votre santé, pour vous ! J’ai souhaité donner l’accès à un auto-questionna­ire développé et utilisé dans un centre de santé dédié à la prévention, accès gratuit par QR code ou adresse internet, consacré à une évaluation en ligne des modes de vie.

Cela permet de comprendre de quoi l’on parle et de se l’appliquer pour prendre conscience de la façon dont on vit.

LE SIXIÈME RENDEZ-VOUS EST RELATIF À LA NUTRITION, UN DOMAINE OÙ IL Y A UNE SURINFORMA­TION SUR LE NET. QUELS REPÈRES POUVEZ-VOUS DONNER AUX LECTEURS ?

Les trois règles de JM Lecerf m’enchantent : il n’y a pas de mauvais aliment, en nutrition c’est la dose le poison ! il n’y a pas d’aliment parfait, il n’y a pas d’aliment indispensa­ble, seuls les nutriments le sont… Une fois cela posé on peut rentrer dans les grandes questions-réponses, combien je mange ? Qu’est-ce que je mange ? Trop de viande… de sucre…de gras… de sel… Si déjà on est capable de répondre et d’appliquer… c’est beaucoup !

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