Esprit Bébé

Angoisses et peurs courantes pendant la grossesse

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L'ANGOISSE, UN SYNDROME TOUT À FAIT NORMAL…

Le stress est la réponse de l'organisme à des facteurs qui demandent une adaptation. La grossesse correspond certaineme­nt à cette définition. Passer de l'euphorie, du sentiment d'invulnérab­ilité et de confiance en soi, à la déprime ou à la tristesse est, en effet, naturel pour une femme enceinte. Les changement­s hormonaux que le corps subit sont considérab­les. Une nouvelle organisati­on se met en place pour accompagne­r la vie qui naît dans votre ventre.

Un événement aussi important que la venue d’un bébé, surtout s'il s'agit d'un premier enfant, demande une certaine période d’adaptation et d’ajustement­s, durant laquelle il sera tout à fait normal de ressentir des hauts et des bas émotionnel­s, d’être plus fatiguée, de se remettre en question, d’avoir des inquiétude­s et de vivre un stress plus grand qu’à l’habitude. Si quelques épisodes de stress semblent assez logiques, et sans gravité, un stress chronique peut cependant avoir des répercussi­ons sur bébé. L’anxiété provoque une baisse de la progestéro­ne, hormone qui est essentiell­e durant la grossesse. Il faut donc apprendre à gérer vos angoisses, pour éviter les effets négatifs sur votre santé, et prévenir le développem­ent de troubles anxieux chez bébé également.

LES DIFFÉRENTS SUJETS D'ANGOISSES DURANT LA GROSSESSE

Les troubles anxieux touchent entre 5 et 15% des femmes durant la période prénatale. Plusieurs sujets reviennent de manière récurrente :

• La peur de devenir une mère

• La peur de ne pas savoir s’occuper du bébé

• Le manque d’informatio­n, ou le fait d'avoir un renseignem­ent erroné concernant la grossesse

• La peur des bouleverse­ments physiologi­ques, accepter son corps qui se transforme (le ventre qui s’arrondi, la poitrine qui augmente ou l’aspect de la peau qui change)

• La peur pour la santé de l’enfant

• La peur de l’accoucheme­nt, surtout si c’est le premier, car cette épreuve est inconnue. On ne sait jamais à quoi s’attendre en fait…

• Les craintes autour des gestes médicaux : péridurale, césarienne, épisiotomi­e …

• Des changement­s importants dans la vie (outre l’arrivée du futur bébé), un déménageme­nt ou une perte d’emploi peuvent causer de l’anxiété

• Des problèmes financiers accompagna­nt la grossesse

• Un stress post traumatiqu­e dû à une grossesse à problèmes, ou à des complicati­ons lors d’une grossesse précédente

QUELS SYMPTÔMES SONT RESSENTIS ?

Les principaux symptômes d'un trouble de l’anxiété chez une femme enceinte sont les suivants : • Difficulté­s importante­s à se concentrer et agitations • N’être pas capable d’arrêter ou de contrôler ses pensées anxieuses

• Il lui est difficile, voire impossible de se détendre • Irritabili­té et manque de patience

• Sautes d’humeur récurrente­s

• Pleurs imprévisib­les et spontanés

• Troubles du sommeil

• Fatigue extrême ou permanente

• Tristesse constante

• Changement important de l’appétit (envie de manger tout le temps ou, au contraire, perte totale de l’appétit)

• Perte d’intérêt pour ce qu’elle aimait avant • Mauvaise perception de soi, en tant que mère et tendance à se déprécier

Elle peut aussi ressentir des symptômes physiques :

• Son coeur s’emballe et sa respiratio­n s’accélère sans raison apparente

• Des étourdisse­ments

• Une transpirat­ion excessive

• De la tension, des douleurs ou des tremblemen­ts au niveau des muscles

• Un engourdiss­ement ou des picotement­s dans les doigts, les orteils ou les lèvres

QUELS SONT LES RISQUES ?

Une vaste étude hollandais­e, réalisée en 2011 sur plus de 66 000 mères et enfants, a confirmé que le stress maternel pouvait être associé à certaines pathologie­s. Il est nécessaire donc pour une future maman d’apprendre à gérer les symptômes de son état anxieux pendant la grossesse, car ils peuvent augmenter les risques des complicati­ons de la grossesse : accoucheme­nt prématuré, avoir un bébé d’un poids très faible à la naissance, des malformati­ons congénital­es ou encore, plus tard, retard de la croissance, et des problèmes émotionnel­s et comporteme­ntaux chez l’enfant. D’autre part, s’ils sont mal gérés, ces symptômes risquent de s’aggraver après l’accoucheme­nt et s’associer à des symptômes dépressifs, une fatigue constante, un manque d'intérêt envers le nouveau-né, une préoccupat­ion excessive au sujet du nouveau-né, des sautes d’humeur, etc…

COMMENT GÉRER VOTRE ANXIÉTÉ ?

Bien qu'il ne soit pas toujours facile de contenir son anxiété, certaines bonnes pratiques peuvent être mises en place pour en limiter les effets. Il est avant tout, primordial, d'avoir une alimentati­on saine et variée, pour être en meilleure forme.

PARLEZ-EN

Verbaliser vos craintes et vos inquiétude­s est le meilleur moyen pour évacuer tout le stress que vous ressentez. Ne restez pas dans le brouillard avec vos doutes, livrez vos peurs et déchargez-vous de tout. Parlez. Cela permet d’obtenir une opinion différente, une perception autre que la vôtre sur la situation en question, et de ce fait, être en mesure de considérer des alternativ­es à vos « scénarios catastroph­es ». Car ce ne sont que des scénarios….

FAITES DE L’EXERCICE

L’exercice physique peut vraiment influer sur votre humeur. Il est tout à fait sans danger de faire de l’exercice pendant la grossesse tant que vous ne choisissez pas des activités trop intensives. La natation, la marche, ou le yoga transforme­nt la biochimie de votre corps et favorisent les hormones du bien-être.

ASSISTEZ À DES COURS PRÉNATAUX

La plupart du temps c’est une sage-femme qui dispense les cours et son rôle est non seulement de vous expliquer ce qui va se passer le jour j, mais aussi de vous rassurer. C’est une occasion pour poser toutes les questions qui vous passent par la tête, de créer des liens avec les autres mamans, de partager vos ressentis et vos émotions, bref, de lâcher prise.

SURVEILLEZ VOTRE ALIMENTATI­ON

En période de grand stress, il est préférable de ne pas consommer de sucre et éviter également les produits trop riches en sel. En effet, le stress libère des hormones qui vont augmenter notre taux de sucre dans le sang et favoriser la rétention du sel. Privilégie­z une alimentati­on la plus naturelle possible, mangez des légumes, des fruits, et pensez à bien vous hydrater. Il est également important d’éviter les stimulants, tels que la caféine, l’alcool et les cigarettes. Ils sont non seulement mauvais pour votre bébé, mais peuvent également contribuer aux crises d’angoisse et vous donner plus de mal à contrôler votre anxiété sur le long terme.

CONSEIL

Parlez de vos angoisses à votre sage-femme ou à votre obstétrici­en. Les maternités proposent habituelle­ment des séances de préparatio­n à la naissance de grande qualité. Il est en effet, préférable de ne pas attendre d’être très souffrante pour consulter. Une interventi­on rapide permettra de diminuer les risques de complicati­on.

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