Accoucher en automne favorise la dépression post-partum
Le risque de souffrir de dépression postpartum serait lié, en partie, à la date à laquelle vous avez accouché. Et ce sont les médecins qui suivent des femmes dont la date d’accouchement tourne autour du solstice d’hiver qui l’affirment ! Est-ce vrai ? Tour d’horizon.
QU’EST-CE QUE LA DÉPRESSION POST-PARTUM ? La dépression post-partum peut se manifester à tout moment pendant l’année suivant l’accouchement. Elle touche 10 à 15% des mamans selon l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé. Les symptômes se manifestent par de l’irritabilité, de l’anxiété, de la vulnérabilité et des sautes d’humeur, mais également des symptômes physiques comme la fatigue inexpliquée… Autant de désagréments qui peuvent mettre à mal ce merveilleux évènement qu'est l’arrivée du bébé. Ce syndrome est avant tout un phénomène hormonal. Il s’agit d’une réaction transitoire qui s’explique par des changements physiologiques (chute hormonale importante), une augmentation du stress causée par les énormes changements de vie provoqués par l’arrivée du bébé, et un manque d’équilibre entre les tâches et les activités agréables.
LE RISQUE DE LA DÉPRESSION POST-PARTUM AUGMENTERAIT-IL EN AUTOMNE ? L’automne est la saison la plus propice à la dépression, ceci est vrai pour toutes les personnes, notamment celles qui vivent dans les régions les moins ensoleillées. Pour la future et la jeune maman le risque se voit naturellement augmenter. En fonction des perturbations hormonales que son organisme subit, celle-ci est naturellement
Le risque de dépression varie considérablement d’une femme à une autre, en fonction de beaucoup de facteurs…
plus fragile. Le risque de dépression varie aussi considérablement d’une femme à une autre, en fonction d’un grand nombre de facteurs, l’alimentation, l’environnement relationnel, la structure psychologique, etc. Une étude, présentée en octobre 2018, à la rencontre annuelle de la société américaine d'anesthésiologie révèle que la période de l’accouchement a effectivement son importance. En effet, les femmes qui accouchent en hiver ou au printemps seraient moins susceptibles de souffrir de dépression postpartum que les femmes qui donnent naissance à leur bébé à l’automne ou en été et qui restent souvent à l’intérieur pour s’occuper de leur petit, ce qui peut les isoler de leurs cercles sociaux, surtout par beau temps. C’est bien réel donc, le risque de dépression est bel et bien influencé, au moins en partie, par la date de l’accouchement. DÉPRESSION POST-PARTUM ET LUMIÈRE DU JOUR Des chercheurs de l'Université de San José State et de l'Université de Californie San Francisco ont récemment démontré que la quantité de lumière du jour à laquelle les femmes enceintes étaient exposées en fin de grossesse pouvait être liée à la probabilité de souffrir d'une dépression post-partum. Pour prouver cela, les scientifiques ont mené cette étude auprès de 293 femmes enceintes pour la première fois. Les résultats, relayés par le « Journal of Behavioral Medicine », ont montré que le nombre d'heures passées à la lumière du jour pendant leur dernier mois de grossesse, et après la naissance, influençait le risque de développer des symptômes de dépression. Parmi les femmes dont le dernier trimestre coïncidait avec la toute fin de l'été et l'automne, lorsque les jours raccourcissaient, le risque de symptômes dépressifs était au plus haut (35%), ces symptômes continuaient aussi à être plus sévères après la naissance de leurs bébés. Les femmes dont le dernier trimestre coïncidait avec des jours plus longs enregistraient un risque de dépression plus bas, de 26%. PRÉVENEZ LA DÉPRESSION POST-PARTUM AVEC LA LUMINOTHÉRAPIE La principale auteure de l'étude, Deepika Goyal, a tenu à préciser que les résultats montraient que chez les femmes dont la grossesse prenait fin en hiver la luminothérapie pouvait permettre de réduire les symptômes de dépression post-partum. Des séances de luminothérapie peuvent être effectuées avant, pendant et après l’accouchement afin d’améliorer la santé psychologique des jeunes mamans. Elles n’ont aucun effet secondaire et ne sont pas dangereuses pour le bébé. Les médecins devraient encourager les femmes à passer plus de temps à l'extérieur, et à s'exposer fréquemment à la lumière du jour au cours de leur grossesse, pour augmenter leurs niveaux de vitamine D. Celle-ci est déterminante, non seulement pour la santé osseuse, les poumons de bébé, etc…mais aussi pour la santé émotionnelle. Dans ce sens, des balades quotidiennes au soleil pourraient être plus efficaces pour améliorer l'humeur de la future maman que des marches dans un centre commercial ou le fait de courir sur un tapis dans une salle de sport. De même, laissez-vous la possibilité de vous reposer autant que possible, ceci afin de recharger vos batteries avant la naissance de votre bébé. Prenez aussi le temps de vous recentrer, de méditer, … cela permettra à votre esprit, de s’adapter mieux aux changements multiples qui vont survenir.
Le nombre d'heures passées à la lumière du jour pendant le dernier mois de grossesse, et après la naissance, influence le risque de dépression.