dur dur d’être un ado végé !
Nathan a quatorze ans et vit dans le Cantal, dans la magnifique vallée de la Santoire au pied du Puy Mary. À le regarder comme ça, il a l’air d’un ado normal : un garçon qui grandit trop vite et n’a pas trop envie qu’on lui tire le portrait... Mais Nathan a fait un choix pas banal dans une région où la viande de boeuf court dans tous les prés alentours : il est végétarien depuis huit mois. Je lui ai posé quelques questions.
Sarah : Alors Nathan, comment ça se passe le végétarisme?
Nathan : Il y a des hauts et des bas. Le kebab et les hamburgers me manquent vraiment! À la cantine, quand il y a un plat de viande que j’aime, je me dis « nathan, surtout ne regarde pas, ne regarde pas! ». Mais pour le moment, je ne craque pas.
S : Tes parents sont végétariens?
N: Pas du tout! Au début mon père a vraiment râlé, il ne savait plus quoi me faire à manger. Ça va un peu mieux maintenant. Ma mère est plus compréhensive. Elle fait des essais, des trucs en cuisine. Comme elle avait peur que je manque de protéines, elle m’a acheté des comprimés de spiruline. L’important pour elle, c’est que je mange équilibré.
S : Comment es-tu devenu végétarien?
N: Ma tante m’a parlé de sa décision de ne plus manger de viande. Il y a un an, son mari et elle ont décidé de devenir végé. À force de discuter, jai ouvert les yeux. J’aime beaucoup la viande, mais je me suis dit « C’est pas possible ! ».
S : qu’est-ce qui n’est pas possible?
N : Je trouve nul que les humains profitent de leur force et de leur soidisant supériorité pour tuer des animaux. Je ne veux pas qu’on les tue, ils n’ont rien fait. Pour moi c’est du meurtre, ni plus ni moins.
S : Tu ressens un amour fort pour les animaux?
N : Pas du tout. Je ne suis pas du genre à aller faire des bisous aux vaches ni à m’extasier devant des chatons. Mais c’est des êtres vivants, non? on doit respecter leur vie. J’ai vu des vidéos tournées dans des abattoirs. Je trouve ça dégoûtant. Et ça m’énerve quand on me dit qu’on peut les tuer avec respect... c’est ridicule. S : Tu es content de ton choix? N: oui et non. C’est dur. D’abord, je me sens seul. À part toi (Nathan est
un voisin) je ne connais personne par ici qui est végétarien. J’aimerais bien rencontrer d’autres gens. Mes copains ne comprennent pas vraiment ma décision. Ils sont justes contents de pouvoir se partager ma part de lasagnes à la cantine! En plus, j’ai très peu d’informations sur le végétarisme à part celles de la télé. sincèrement, je ne sais pas si je vais réussir à tenir. Mais je vais faire tout mon possible parce que j’y crois.