en FINIR Avec Les IDÉES Reçues
La méditation pâtit de différents clichés qui n’ont pourtant rien à voir avec la pratique. Zoom sur les cinq principales idées reçues et explications.
Tordons le cou à cinq clichés sur la méditation
Toute personne qui a déjà médité, ou tout simplement qui s’est déjà essayé à une activité totalement nouvelle pour elle, jouer la guitare, créer un blog, faire du snowboard, a, à un moment ou à un autre, douté de ses compétences. Souvent elle a connu le découragement et a fini par se dire :
« Je ne suis pas fait pour ça. Je ne suis bon à rien. J’arrête ». C’est un trait qui nous caractérise, nous, êtres humains. Nous aimons nous auto-flageller. Nous aimons dire
« le problème chez moi, c’est que je suis… » Et une certaine littérature sur la méditation de rajouter : trop distrait ; trop rapide ; trop négatif ; trop superficiel ; trop…
Méditer, ce n’est pas arriver quelque part, atteindre un but. La méditation est une exploration. C’est l’occasion de pénétrer dans les rouages de notre esprit : nos sensations, nos émotions, nos pensées.
La pratique de la pleine conscience, le fait d’être curieux de ce qui se passe dans notre esprit, est libérateur. Nous en venons à ressentir que les mouvements de l’esprit ne sont pas si mystérieux et nous pouvons donc naviguer plus aisément au milieu des sensations, pensées et émotions. Tous les bienfaits de la méditation viennent du fait que nous faisons l’expérience de notre esprit comme d’une chose que nous arrivons à gérer. Mais tout ceci n’a rien à voir avec une quelconque idée de réparation. Votre esprit est naturellement capable de pleine conscience, d’attention, de gentillesse et de compassion. Il n’a pas besoin d’être réparé. Bien sûr, nous trébuchons, nous nous égarons, nous nous agitons. Mais ce dont nous avons d’abord besoin, c’est d’un minimum de constance. En répétant avec douceur une habitude toute simple, celle de revenir à un ancrage de l’esprit, en se concentrant sur le souffle, émerge peu à peu une certaine stabilité qui permet d’avoir une meilleure vision de ce qui se passe et de faire des choix plus avisés. Quand vous apprenez à cuisiner, vous allez peut-être brûler quelque chose. Ça ne veut pas dire que vous n’êtes pas cuisinier. Ça veut juste dire que la prochaine fois il faudra baisser un peu le feu !
la méditation Sert à « réparer » quelque chose qui cloche en vous
Il est si facile de confondre la pratique de la méditation et ses résultats présumés. Puisque nous ralentissons quand nous méditons (nous bougeons peu, ou nous ne bougeons pas et notre mécanisme de pensée finit par ralentir quelque peu), il est naturel de penser que cela signifie que tous ceux qui méditent sont censés être lents et un peu endormis ; pas vraiment des sprinters ou des gens excitants.
Selon cette idée reçue, le méditant est fade, terne, en état de béatitude et absent. Si absorbé par son esprit et par son état qu’il n’a pas de temps à accorder aux choses ordinaires. C’est quelqu’un de pacifique et de passif.
Il est immanquablement sérieux à tout moment.
Il s’agit d’un vieux stéréotype, pernicieux et persistant. Si nous ralentissons pendant la pratique de méditation, c’est pour nous permettre de voir la manière dont opère l’esprit. Et comme nous le savons tous, il existe un nombre infini de types d’esprits (timides, extravertis, rapides, lents, ambitieux, réfléchis…) et au sein de chaque esprit se trouve une large gamme d’émotions.
L’une des institutions à la pointe de l’étude de la méditation traite justement de ça. Le Centre de recherche pour des idées saines de l’université de Wisconsin-madison, fondé par le neuro-scientifique et spécialiste des émotions Richie Davidson, emploie ces termes pour désigner les esprits avides de découvertes qui tirent parfaitement profit d’une large gamme de compétences et de qualités. La méditation est l’un des moyens de favoriser cette santé fondamentale de l’esprit. Loin de nous rendre tous ennuyeux et uniformes, la pratique de la pleine conscience nous permet d’être nous-mêmes, plus librement, en laissant toutes nos caractéristiques les plus exceptionnelles et uniques s’épanouir.