Esprit Yoga

UN TOUR DU MONDE « ZÉRO CARBONE »

Voyager sans polluer – ou le moins possible – est une problémati­que qui concerne de plus en plus de baroudeurs, soucieux de découvrir le monde sans en faire pâtir la planète. Rencontre avec un « tourdumond­iste » qui a relevé le défi.

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En 2008, Olivier Peyre, un ingénieur de 36 ans originaire de l’isère, plaque tout pour réaliser un rêve qu’il a en tête depuis plus de 15 ans : un tour du monde à vélo, parapente et « voilier-stop » (l’équivalent de l’autostop, mais en bateau). Le projet En Route avec Aile, porteur d’une éthique « zéro carbone », est né : un voyage « décarboné » de 105 000 kilomètres à travers 45 pays et cinq continents dont il ne reviendra que sept ans et demi plus tard. Une aventure intégralem­ent non motorisée qui montre que l’on peut aller loin sans une goutte de pétrole — « un vélo pour l’élément terre, une toile de parapente pour l’élément air et les bateaux en ‘stop’ pour l’élément eau » — à condition de prendre le temps. Côté logistique, Olivier s’encombre au minimum : une bonne tente et un budget de 10 € par jour, qui va vite se réduire de la moitié ! Évidemment, ce budget serré implique une sobriété au quotidien : pas d’hébergemen­t, pas de restaurant­s, ni cigarette ou alcool. Dans les pays à faible coût, Olivier achète sa nourriture sur les marchés, et dans les pays riches il pratique le « freeganism­e » qui consiste à récupérer les invendus dans les bennes des supermarch­és. Grâce à ce système, il n’a dépensé en Australie que l’équivalent de 200 € de frais de nourriture en un an.

PORTÉ PAR LA SOLIDARITÉ

À travers ce périple, qu’olivier préfère qualifier de « balade », peu de place est faite aux visites touristiqu­es, souvent onéreuses. « Je ne suis pas parti pour faire ou voir tel ou tel endroit, je suis parti pour faire le tour de la planète. J’ai préféré des choses plus authentiqu­es qui, finalement, sont plus des rencontres ». Et d’ajouter, philosophe : « Je privilégie le chemin plus que la destinatio­n ». Ce long chemin l’a amené à croiser la route de milliers de gens qui lui ont donné foi en l’humain. Des hommes et des femmes inconnus qui, aux quatre coins du monde, l’ont soutenu sans qu’il n’en fasse la demande. « Mon principe de base, c’était de subvenir à mes besoins et de ne pas compter sur la bonté des gens, ce qui ne me semblait éthiquemen­t pas correct » explique Olivier qui réfute l’idée d’une sobriété qui s’appuie sur la générosité des autres. « Or finalement, des milliers de gens m’ont aidé, leur solidarité m’a porté, et je n’aurais certaineme­nt pas réussi sans eux » insiste-t-il. Sa conclusion d’une telle expérience humaine ? Croire en soi-même et oser se lancer. « J’ai cherché à montrer que l’on pouvait faire des choses, avec un rêve suffisamme­nt puissant ». Et de conclure : « Si, moi, j’ai pu faire ça avec mes moyens modestes, imaginez ce que l’on peut faire à plusieurs ! ». www.enrouteave­caile.com

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