Esprit Yoga

YOGA, CONFIANCE EN SOI ET INSERTION PROFESSION­NELLE

- Par Céline Chadelat

Placer au service des population­s en difficulté les bénéfices psychologi­ques du yoga, c’est l’objectif du programme PIJE, proposé par l’associatio­n Art de Vivre France. Durant l’été 2016, Serge Michenaud, directeur de l’associatio­n Art de Vivre France, a conduit le programme pilote « Programme d’insertion pour les Jeunes à l’emploi » (PIJE), réunissant 12 jeunes en recherche d’emploi originaire­s des quartiers sensibles de Seinesaint-denis (93). Un programme innovant qui opère la jonction entre confiance en soi et insertion profession­nelle, et cela grâce à la pratique du yoga. La confiance en soi est un élément qui fait défaut dans les dispositif­s habituels pour l’emploi. Comment le programme PIJE favorise-t-il alors l’émergence de cette ressource ? Grâce aux techniques du yoga, en particulie­r le travail sur le souffle et la respiratio­n, qui « apporte la confiance en soi, la capacité à mobiliser ses ressources, la clarté d’esprit et l’équanimité pour maintenir le cap » assure Serge Michenaud. Les jeunes ont ainsi appris à canaliser la colère et leurs émotions. « L’entretien d’embauche est abordé sereinemen­t, avec un sentiment de réussite » poursuit-il. Le programme est conçu comme un séjour de rupture : il dure neuf jours en immersion dans la nature jurassienn­e. Deux mois après la fin du programme, deux tiers des jeunes avaient trouvé du travail ou repris des études. Boris Hantz, 24 ans, est aujourd’hui salarié d’une entreprise comme motion designer. Il me confie « qu’avant je n’aurais pas pu avoir cet entretien téléphoniq­ue avec vous ». Le programme sera prochainem­ent reconduit par la ville de Bondy.

brillante me permettant de me voir et de voir la vie plus clairement » écrit l'un d'eux. « L’opportunit­é d'apprendre le yoga peut conduire les détenus à trouver plus de liberté intérieure », conclut Pauline.

RENFORCER LA CONFIANCE

Pour les personnes handicapée­s, le yoga est un moyen d’intégrer une activité commune. Jackie Doble, une Anglaise vivant dans la Drôme, donne des cours au centre de vie pour handicapés de Saint-paul-troischâte­aux. Depuis six ans, deux fois par mois, elle travaille avec 14 handicapés mentaux. « Je suis obligée de les aider à rentrer dans la posture », explique l’enseignant­e. Le cours est très physique car les élèves ont des problèmes de coordinati­on. « Parfois ils hurlent ou se font mal ». Alors pour les calmer, l’enseignant­e lance la musique ou bien les pousse à chanter le Ôm en continu. « C’est toujours une bataille de les faire venir au cours, mais au final ils sont très contents. Ils sautent et veulent m’embrasser ». Pour les handicaPÏS¬MENTAUX ¬LE¬YOGA¬EST¬SOURCE¬DE¬MIEUX ÐTRE ¬4Andis que pour les autistes, ils peut être synonyme de progressio­n. « Les autistes sont enfermés dans leur monde. Le yoga peut les aider à s’ouvrir ». Et lorsque les parents continuent à travailler avec leur enfant, alors les progrès sont durables. L’hyperactiv­ité est aussi une forme d’exclusion, symbolisée par quatre lettres : TADH pour Troubles du Déficit de l’attention, avec ou sans Hyperactiv­ité. « Les enfants qui en souffrent demandent énormément d’attention mais sont très réceptifs au yoga », explique Isabelle Gerhardt, qui possède une double formation en yoga et en Ayurvéda. Après une première consultati­on individuel­le, elle fait travailler l’enfant en miroir avec un autre élève pour la confiance et le lâcher prise. Puis il intègre un groupe de quatre à cinq enfants. « À chaque cours, je m’adapte à l’énergie du moment. Même s’il est court, je commence toujours par un petit temps d’introspect­ion. Ces enfants manquent énormément

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