L’air, notre énergie vitale
Cet élément nous compose ainsi que tout ce qui nous environne. Avec le yoga, il est possible de le sublimer pour nous transformer.
PENDANT L’ÉTÉ, des incendies gigantesques ont embrasé des régions entières du globe, de l'amazonie aux forêts primaires du Congo jusqu'aux forêts de Sibérie, dissipant des centaines de milliers de mètres cubes de polluants dans l'atmosphère et en rejetant des tonnes de CO², participant à réchauffer encore davantage la planète. Plus les événements climatiques s'affichent de manière flagrante, plus nous prenons conscience de la finitude de notre planète et de notre interdépendance avec la nature. De plus, les forêts jouent un rôle essentiel dans la maîtrise des niveaux de dioxyde de carbone. Cette atmosphère est fragile. Sur le plan symbolique, l'air qui relie la terre et le ciel forme notre espace vital. C'est aussi le lien entre le monde terrestre et les étoiles. Sans cette fine couche de biosphère, nous ne survivrions pas. L'air est notre pulsion de vie.
Nous sommes un microcosme
En sanskrit, Vayu signifie « air », il est l'un des 5 éléments qui composent la création. L'air est mobile, léger, rapide, il est à la base de tout mouvement d'énergie. À la naissance, le petit être humain, dès son premier souffle, passe d'un monde aquatique à un monde aérien. Quand l'heure est venue de quitter ce monde, c'est le souffle qui s'en va. Cette énergie vitale, la médecine chinoise en parle sous les termes de « qi », de « chi », l'inde parle de prana, qui porte en lui la vie, alors que « vayu » représente l'élément brut. À notre échelle, la qualité de notre respiration, sa régularité, sa profondeur en disent long sur l'équilibre de notre état physique et psychique. Lorsque la respiration est lente, profonde et régulière, elle ordonne notre mental et notre corps, l'esprit est plus clair, les tensions se relâchent. Manier l'art de respirer est aussi apaisant que vitalisant.
Vayu : les cinq souffles
Le terme « Vayu » regroupe les 5 souffles vitaux ou les 5 vents. D'après André Van Lysebeth, auteur du livre Pranayama, le prana correspondrait aux ions négatifs de l'air environnant. En pratiquant les divers pranayamas et kriyas que le yoga propose, le pratiquant raffine l'air de ses poumons, le rendant subtil, vivifiant. Cet air devient une nourriture spirituelle pour le corps. Alliés, conscience et souffle ont le pouvoir de transformer et de sublimer notre énergie vitale, en nourrissant nos 5 corps, du corps mental au corps subtil. En imposant un rythme à la respiration, le corps, le mental et les émotions s'équilibrent et s'ordonnent. De nombreuses personnes témoignent de leurs changements de perspective lorsqu'elles se centrent pour la première fois sur leur respiration.
La pratique de nadi shudi
Pour éveiller le corps et les canaux énergétiques qui le composent, il est conseillé de pratique Nadi Shudi. Commencez par appuyer sur la narine droite à l'aide du pouce droit, posez l'index et le majeur sur l'atman, le 3e oeil situé entre les sourcils. Inspirez par la narine gauche laissée ouverte aussi longtemps que possible, en visualisant un air frais et pur entrant dans vos narines, emplissant d'une énergie vivifiante tout votre corps, mais aussi votre mental. Puis refermez la narine gauche avec votre annulaire droit et expirez par la narine droite en visualisant que vous vous libérez des impuretés, des soucis, des inquiétudes.
Puis inspirez longuement par la narine droite avec la visualisation de vous emplir de fraîcheur — la narine gauche est toujours bouchée par l'annulaire. Enfin, c'est au tour de la narine droite de se fermer pour expirer par la narine gauche avec la même visualisation, celle que vous vous libérez des impuretés. Ce mouvement entre narine droite puis narine gauche, et inversement, constitue un cycle. Pratiquez 7 cycles. Puis restez immobile quelques instants pour ressentir les effets de cette respiration sur votre mental et sur votre corps physique.