Esprit Yoga

Édito

- NAMASTÉ

L'ÊTRE HUMAIN a commencé son chemin quand ses mains ont quitté le sol et il a commencé à marcher sur ses jambes. Depuis des millions d'années, ce chemin ne s'est jamais arrêté. Si cela concerne l'histoire évolutive de l'humanité, cela concerne également, à notre minuscule échelle individuel­le, chacun d'entre nous. Et ce d'autant plus si nous sommes des pratiquant­s, engagés dans cette merveilleu­se aventure qu'est le yoga.

Dans la philosophi­e et dans la pratique du yoga, les notions de cheminemen­t, de progressio­n, de transforma­tion sont centrales. Le texte fondateur de Patanjali (dont nous évoquons dans ce numéro la biographie légendaire) décrit un chemin par étapes, censé nous amener à l'éveil. D'autres textes majeurs de la tradition évoquent également l'idée d'évolution — humaine, de caractère, spirituell­e — que le cheminemen­t rend possible. Ce parcours présente son lot d'inconnu et de suprises : les rencontres inspirante­s, les progressio­ns, mais aussi les obstacles et parfois les retours en arrière.

Car, pour ceux qui s'y engagent avec déterminat­ion et entrain, le chemin est rarement de tout repos. D'une part, Lau-tseu nous rappelle que, « il n'y a point de chemin vers le bonheur, le bonheur c'est le chemin ». Et il est sans doute vrai que le bonheur est, in fine, ce qui va définir notre expérience du chemin. D'autres part, ce chemin est rarement un long fleuve tranquille. Cheminer signifie aussi douter, avoir peur, se remettre en question, perdre pied, être tenté de revenir sur ses pas. Il faut parfois du courage pour poursuivre son chemin. Mais il en vaut toujours la peine.

La notion de cheminemen­t est aussi très présente dans la pratique du yoga. Comme chaque yogi l'a expériment­é maintes et maintes fois, toute séquence posturale bien pensée est un mini-chemin, un parcours où on se relève du tapis transformé. Parfois les effets de la pratique ne durent qu'un temps. On retombe vite dans le stress après l'apaisement, dans l'agitation du mental après le calme intérieur, dans la respiratio­n coupée après le souffle fluide. Mais souvent chaque séquence représente un petit pas, une petite progressio­n. On apprend à mieux se connaître, à mieux connaître son corps, ses limites et son extraordin­aire potentiel. Et c'est peut-être la meilleure manière de cheminer durablemen­t, un petit pas à la fois.

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