RÉCRÉ YOGA

La marelle, un jeu bien connu des enfants de tous temps et de tous pays… redécouvrons-la dans une version yoga.

La marelle… en version yoga !

LE RÉFLEXE de cheminer est présent chez l'enfant dès que sa musculature lui permet, vers un an, de « s'élancer » pour ses premiers petits pas. Il cherche son équilibre, tombe et se relève inlassablement… Un peu plus grand, les enfants aiment à tracer mille chemins : avec la fourchette dans la purée épaisse, avec un doigt nonchalant dans le sable mouillé, à l'aide d'un bâton qui rebondit de murs en haies sur le trajet de l'école, ou encore avec des craies de couleur sur le sol. Sur celui des cours de récréation par exemple, on trouve bien souvent dessiné le parcours d'une marelle, jeu simple et célèbre dont nous avons tous souvenir.

La marelle a toute sa place dans une séance ludique de yoga. Comme le yoga, ce jeu très ancien se nourrit de symboles : le parcours est structuré depuis une origine, la terre, jusqu'à une destination, le ciel. Le cheminement entre les deux symbolise la transition par différents états de l'être, illustrés ici par les étapes-postures. Tout comme le yoga, ce jeu apprend à occuper l'espace en respectant des limites. Il faut effectuer le parcours aller-retour en sautant à cloche pied ou à deux pieds sans toucher leurs bords et tout en en évitant celle qui contient le caillou.

À partir de 6 ou 7 ans, l'enfant perçoit mieux son corps et est capable de se souvenir d'une suite de gestes, de les corriger pour les améliorer. Il devient alors possible d'agrémenter le jeu de la marelle avec des postures de yoga, afin de développer l'adresse et l'équilibre. L'acquisition du schéma corporel de l'enfant se met mieux en place s'il effectue le parcours en verbalisant ses déplacements et ses gestes.

Le chemin que propose cette version yogique de la marelle débute par une posture d'ancrage au sol, suivie par un état animal, le corbeau prêt à s'envoler. Le chemin se poursuit par l'élévation en être humain, sautant les deux pieds sur terre, puis par des rotations permettent de saluer la terre et le soleil, avant de se hisser sur la pointe des pieds et apercevoir les astres. Enfin, on habite tout l'espace en battant des ailes, avant de revenir un petit moment au calme, tranquillement assis sous l'immensité du ciel.

Case terre -

FIG. 1

La feuille pliée sur la terre

À genoux, assis sur les talons, s'enrouler en feuille et respirer tranquillement. Case 1 -

FIG. 2 Le corbeau prêt à s'envoler Pour se préparer au corbeau, placez les deux mains au sol devant vous et soulevez le bassin en se redressant sur les pointes de pieds, comme pour marcher à quatre pattes. Case 2 -

FIG. 3 L'envol du corbeau En appui stable sur les mains, décollez les pieds du sol en calant les genoux sur les bras fléchis, et gardez l'équilibre un tout petit moment. Case 3 -

FIG. 4 L'élévation vers le ciel Reposez les pieds au sol, placez-les proches l'un de l'autre et parallèles entre eux. Relevez-vous lentement en vous déployant, jusqu'à étirer les bras bien haut vers le ciel. Cases 4 et 5 -

FIG. 5 La vigie dans l'espace Debout, posez un pied dans chaque case, laissez le corps tourner sur lui-même en partant des chevilles jusqu'à la tête et laissez le regard glisser de la droite à la gauche et de gauche à droite pour parcourir tout l'espace horizontal.

Case 6 -

FIG. 6 Le palmier encore plus haut Reprenez la posture d'étirement vers le ciel. Les pieds sont cette fois rapprochés, et les talons se décollent du sol pour un petit équilibre. Cases 7 et 8 -

FIG. 7

Salut au soleil et à la lune Ecarterz les pieds de la largeur du bassin, un pied dans chaque case, ouvrir largement les bras en « Y », en inspirant et les laisser s'abaisser en expirant. Répétez 3 ou 4 fois pour embrasser tout l'espace autour de soi. Case ciel -

FIG. 8 L'assise en plein ciel Asseyez-vous jambes croisées quelques instants, respirez tranquillement et revisitez mentalement tout le chemin parcouru.