Esprit Yoga

MA SADHANA

- PAR CÉLINE CHADELAT

Immuable comme un lac, lumineux comme le ciel

LE MATIN est le moment propice pour se relier à soi : l'aube est un peu à l'âme ce que les vacances sont pour le corps. Une période vacante réunissant les bonnes conditions pour accéder à une autre dimension, plus grande et plus vaste. Ce début de journée est aussi une page vierge où notre moi profond détient une chance de transparaî­tre. Mais qu'est-ce que le Soi ? Comment accéder à cette partie de nous-même que les textes anciens décrivent comme profonde et immuable tel un lac immobile, lumineuse comme un ciel resplendis­sant ?

En fait, tout le travail du yoga consiste à nous relier à cette dimension imperturba­ble et omniprésen­te, cachée par l'histoire extérieure de notre vie que notre mental se plaît à raconter. Chez un yogi, le moment de la sadhana est celui où il laisse les préoccupat­ions extérieure­s pour se tourner vers sa vie intérieure et la nourrir. Se relier alimente notre sentiment de sécurité et est source de paix.

Différente­s possibilit­és existent, mais il est indispensa­ble de s'accorder du temps et de préparer un environnem­ent sacré. La veille, gardons à l'esprit de nous octroyer 30 minutes rien qu'à nous. Cette sadhana est notre moment de connexion à une dimension supérieure de notre être. Chérissons-la, ce moment est précieux car il signe le rappel à notre vraie nature que nous avons tendance à oublier au cours de la journée.

Cultiver le sentiment d’unité

La plus grande maladie moderne s'appelle stress. Le stress est souvent un autre mot pour désigner la peur. La peur de ne pas réussir, celle d'être rejeté… Le problème du stress et de la peur sous-jacente est que, outre le taux de cortisol qu'il déclenche, il induit l'idée que nous sommes inadéquats ou en danger si nous ne faisons pas suffisamme­nt pour mériter notre présence sur terre. Au contraire, relâcher la pression, c'est aussi accepter cette main tendue par la vie, c'est créer une dimension où nous sommes assez, nous sommes plein, complet. Les textes des Upanishads et de la Baghavad Gita enseignent cela : notre corps et son guide, la conscience, sont un vecteur formidable pour relier le ciel et la terre, rappelant que nous avons déjà tout en nous et qu'il nous appartient de le révéler. La différence entre nous et les autres, entre nous et notre environnem­ent est d'abord une constructi­on mentale. Chaque matin, au cours de notre sadhana donnons-nous la chance de cultiver ce sentiment d'unité et d'amour avec le Vivant. Cette lumière nous soutiendra dans l'accompliss­ement de notre quotidien.

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