12 CONSEILS pour enseigner un yoga sensible aux traumatismes
Quand un enseignant connaît de manière approfondie les mécanismes du stress, il est capable de mieux prendre en compte ce que peuvent vivre des personnes traumatisées et mieux les aider.
Voici 12 conseils inspirants pour aller dans ce sens. 1 Utiliser un langage sensible au trauma dans les cours. Par exemple, éviter d'utiliser des commandes directives qui peuvent raviver des souvenirs traumatiques. À la place, on peut privilégier des invitations (« ici nous pouvons faire ceci » plutôt que « faites ceci »).
2 Donner des options, pour que chacun puisse trouver ce qui lui convient le mieux : cela aide à l'autoconnaissance et à la proprioception et encourage l'élève, de façon concrète, à être à l'écoute de son corps et de ses besoins uniques.
3 S'attacher à construire une vraie sensation de sécurité dans le corps, ici et maintenant. Des postures très simples peuvent suffire et même être juste ce qu'il faut, sans forcément pousser les élèves à se dépasser ou à viser des postures acrobatiques.
4 Eviter d'inciter les élèves à retenir le souffle longtemps dans les exercices de respiration, car cela peut générer angoisse et stress. Proposer des courtes durées et laisser ceux qui le peuvent aller plus loin. 5 Laisser du temps entre les postures, au moins pendant une partie du cours, en invitant les élèves à observer comment le corps vit ce qu'ils viennent de faire, afin de développer davantage la connexion à son ressenti. Les personnes traumatisées se détachent parfois de leurs sensations car elles sont trop douloureuses, et perdent la capacité de s'écouter. Nous pouvons aider ces personnes à rétablir le contact avec leur ressenti, tout en se sentant en sécurité.
6 Eviter de se moquer des élèves. Cela peut paraître une évidence, mais il peut y avoir des façons de communiquer qui nous semblent innocentes sans l'être pour tout le monde. Nous ne connaissons pas l'histoire de chaque personne et l'élève qu'on vient de taquiner gentiment peut même sembler en rire alors que la blague est en train de réveiller des blessures profondes (chez lui ou chez un témoin de la scène).
7 Se rappeler, en tant qu'enseignants, que nous ne connaissons pas le vécu de nos élèves et que nous ne sommes pas dans leur corps. Nous pouvons donc faire preuve de beaucoup d'humilité envers eux.
8 Prévoir que les élèves assez puissent d'espace bouger pour confortablement, sans heurter ni les murs ni les autres pratiquants, car cela permet une plus grande intériorisation.
9 Encourager les élèves à bouger avec conscience et vivre le mouvement depuis l'intérieur, plutôt que de focaliser sur le résultat externe du mouvement.
10 Au lieu de juste montrer ou nommer une posture, donner des descriptions pour chaque étape du mouvement, des instructions qui aident l'élève à trouver ce qui est « juste » pour lui, depuis son ressenti.
11 Proposer des visualisations qui peuvent aider le mouvement à devenir plus fluide et organique.
12 Utiliser les fonds musicaux avec parcimonie. La musique peut parfois distraire de ce qui se passe à l'intérieur et faire croire au pratiquant qu'une source extérieure est nécessaire pour obtenir une sensation de calme dans le corps.