Elles luttent contre l’infertilité
Depuis trois semaines, le service infertilité de l’hôpital Eure-Seine a été renforcé par le Docteur Audrey Real-Lhommet. Un sujet tabou qui concerne entre 15 et 20 % des couples.
C’est un sujet tabou, parfois douloureux. L’infertilité concerne 15 à 20 % des couples en France. « On parle d’infertilité en l’absence de grossesse après 18 mois de rapports sexuels réguliers » précise le Docteur Audrey Real-Lhommet. Depuis le 2 mai, elle est venue renforcer le service infertilité de l’hôpital d’Évreux, créé il y a deux ans par le Docteur Marie Guillemain.
10 % de cas inexpliqués
Les causes de l’infertilité sont multiples : des trompes qui ne fonctionnent pas bien, un nombre d’ovocytes trop faible, des spermatozoïdes pas assez nombreux, pas assez mobiles, le tabac, le cannabis, le surpoids, etc. « Dans 30 % des cas cela vient de la femme, dans 30 % de l’homme, dans 30 % des deux et dans 10 % des cas, c’est inexpliqué » complète le Docteur Audrey Real-Lhommet. Dans un premier temps, il s’agit d’abord de comprendre d’où viennent les difficultés : « Lors de la première consultation, nous menons un interrogatoire sérieux » . Antécédents, âge de ménopause de la mère, les questions posées sont appuyées par une série de tests.
Des dons insuffisants
À l’hôpital d’Évreux, le service propose une stimulation de l’ovulation : « Nous reproduisons un cycle naturel en l’optimisant » . Pour les autres solutions, l’équipe ébroïcienne travaille en lien avec les centres hospitaliers de Rouen et de Dreux. Notamment pour les inséminations ou les fécondations in vitro. Une fois ces procédés tentés, le couple peut également faire appel à un donneur, mais cela reste compliqué : « En 2013, il y a eu 400 dons d’ovocytes pour 2 000 à 3 000 demandes » souligne Audrey Real- Lhommet. Si le don de sperme « marche bien » , les dons d’ovocytes demande un plus grand investissement de la donneuse qui doit suivre le même traitement que pour une fécondation in vitro et est prélevée sous anesthésie générale. Ces dons sont toujours précédés d’une consultation psychologique pour le donneur comme pour le receveur. Le temps d’attente est souvent long (autour de 18 mois à Rouen pour les dons de spermatozoïdes), et concernant les dons d’ovocytes, il faut trouver une donneuse compatible (couleur de peau, sérologie, etc.). « Cela pousse parfois des couples à se tourner vers l’étranger » constate le Docteur Audrey RealLhommet.
En 2015, le service infertilité de l’hôpital d’Évreux a accueilli 89 nouveaux couples, et obtenu 27 grossesses.