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Elle ponctionna­it le compte de sa belle-soeur malade

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La prévenue est presque octogénair­e et réside à Saint-Pierrela-Garenne mais les faits qu’on lui reproche se seraient déroulés à Gaillon. Ils portent sur une période courant de décembre 2012 à avril 2014. La victime Roselyne, malade d’Alzheimer, est décédée avant le jugement. C’est sa fille Jasmine qui s’est porté partie civile. Elle avait porté plainte contre sa tante, Arlette, chargée de régler les menues dépenses de la malade…

Hormis les rares retraits effectués pour la mamie et un peu de menue monnaie, tout le reste était réglé directemen­t, comme les repas livrés à domicile, les aides ménagères et autres grosses dépenses de la vieille dame malade. Pourtant, une grande quantité de ponctions et virements d’un compte épargne sur le compte- courant, sans preuves, sans raison avouée ou facture, laissaient apparaître des retraits importants inexplicab­les, totalisant près de 20 000 €. Sur le sujet, la belle-soeur avait tou- jours répondu « je n’en sais rien… » . Et elle n’en dira pas plus aux juges.

Un gros… « dérailleme­nt »

Pour la présidente, la prévenue a « manifestem­ent détourné des biens en toute connaissan­ce » . Et lorsqu’Arlette Frichot avance l’idée de « dépenses courantes » , M.C. Devidal bondit : « Par des virements de 3 000 € ? Quatre fois 300 € en deux semaines ? 43 € dans un bar du coin ? »

« Et beaucoup de travail qu’elle faisait faire au noir… » , rétorque la prévenue. Il est précisé que le revenu mensuel de la victime n’était qu’une retraite de 1 681 € et que le compte trop souvent débiteur a produit beaucoup d’agios. La somme réclamée par Me Vincent Picard est de 19 188 €, ainsi que les frais d’avocat. Le réquisitoi­re d’Antoine Barrat revient sur des sommes de 6 000 €, 3 000 €, 2 000 € disparues sans explica- tion. « Ce sont des détourneme­nts volontaire­s pour vider le compte et profiter de la vulnérabil­ité de cette dame de 88 ans » , résume le substitut concluant : « Elle a abusé de sa belle-soeur. Elle a déraillé… » Il requiert la prison avec sursis et une amende.

La défense, Me Nadia Bali, proteste que le compte n’a jamais été à découvert puisque des virements étaient opérés par la prévenue pour l’approvisio­nner. Elle explique beaucoup de disparitio­ns de fonds par des « paiements de la main à la main » . Peu convaincu, le tribunal condamne Arlette Frichot à six mois de prison avec sursis ainsi que 1 000 € d’amende, et un total de 19 538 € à payer à la fille de la victime.

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