Thierry Coudert, l’atypique préfet de l’Eure
Depuis ce lundi 30 mai, l’Eure a un nouveau Préfet. Ovni de la fonction publique et transpartisan avant l’heure, Thierry Coudert, également écrivain, laisse derrière lui son parcours atypique et politique pour incarner l’État, rien que l’État, seulement l
Thierry Coudert s’amuse de l’intérêt qu’il suscite. En ce lundi 30 mai, jour officiel de sa prise de fonction, le nouveau Préfet de l’Eure reçoit à domicile, dans sa résidence de la rue de Verdun, pour sa première conférence de presse. Énarque, passé du PS à l’UMP après un saut au parti radical, Thierry Coudert a été élu conseiller du 17e arrondissement de Paris sur une liste de Droite avant de soutenir la socialiste Anne Hidalgo en 2014 et d’être nommé délégué ministériel aux coopérations de sécurité auprès de Bernard Cazeneuve.
« Actif sans être omnipotent »
L’homme de 57 ans ne tient pas à revenir sur ces choix politiques. Il est aujourd’hui le neutre représentant de l’État. Tout juste consent-il à expliquer que si « [ses] positions ont pu paraître changeantes, elles ont été basées sur les mêmes convictions » , celles d’un « État actif sans être omnipotent » , « ferme sur le régalien mais qui ne se mêle pas d’affaires qui ne sont pas de sa compétence » .
Pour l’instant, le nouveau préfet du département refuse de se prononcer sur les dossiers chauds, il attend de les avoir bien en main, d’avoir rencontré tous les acteurs pour s’exprimer. La déviation d’Evreux ? Le RSA et Sébastien Lecornu ? Les éoliennes au Neubourg ? « Les dossiers sont sur [son] bureau. »
L’anti pot de fleur
Thierry Coudert souhaite d’abord « sentir » le terrain. Le soir même il sera dans une voiture de la Brigade anticriminalité (Bac) d’Evreux pour découvrir la ville de nuit, le lendemain, ce sera un contrôle routier avec les gendarmes. « La sécurité sera l’une de mes priorités essentielles » insiste-t-il « d’autant que les chiffres ne sont pas très bons » . Il découvre l’Eure et n’éprouve pas le besoin de s’inventer un lien opportun avec le département normand.
Spécialiste ès vidéosurveillances, il va étudier le territoire bassin par bassin, type de délinquance par type de délinquance. Qu’importe que l’Eure ne soit pas parmi les départements les plus dangereux de France, « pas besoin d’être dans le top 10, c’est toujours trop » balaye-t-il.
Seconde priorité, l’emploi : « Il y a des actions gouvernementales à pousser, il y a des marges de progressions » .
Qu’on se le dise, Thierry Coudert ne sera pas « un pot de fleur » . Il souhaite être un « partenaire dynamique pour tous ceux qui ont besoin de l’État pour avancer » . Marion Bouchalais