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La conductric­e a coupé la voie du motard

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Laurent et Marina venaient de La Houssaye-de-Beaumesnil. Le couple de motards arrivait à Conches sur le CD 830. L’automobili­ste a provoqué la mort du jeune mari âgé d’une trentaine d’années. Il était militaire à la BA 105 à Évreux, comme Marina. C’était la tombée de la nuit…

Le 10 novembre 2014, Claudine Le Bloas (55 ans à l’époque) revient de chez ses parents. La céramiste se rend à Évreux pour retrouver son fils dans une auto-école. Au « cédez-le-passage », elle va pour engager son véhicule, mais voit surgir la moto, prioritair­e sur la voie d’accélérati­on. Elle croit voir le motocyclis­te ralentir, elle s’engage alors qu’il accélère et heurte le véhicule. Laurent décédera en quelques heures et Marina, son épouse et passagère, sera blessée avec une incapacité de plus de trois mois. La conductric­e, domiciliée à Tournedos-Bois-Hubert est prévenue d’homicide et blessures involontai­res contre ce jeune couple qui venait d’acquérir sa maison près de la base aérienne pour devenir parents.

Elle a accéléré croyant passer

À l’audience, l’automobili­ste prétend qu’elle « n’a rien vu arriver » et elle reste très traumatisé­e par le drame. « Elle vit tous les jours avec son cauchemar… » dira son avocate. La jeune veuve, partie civile, souvient que la voiture a se « réaccéléré au lieu de laisser passer la moto ». La prévenue a-t-elle pensé réussir à passer avant ? L’avocat de la victime du barreau d’Argentan explique la « solitude avec un deuil très difficile ». Le couple avait pris un rendez-vous (quelques jours après l’accident) afin de rendre possible la conception d’un enfant.

Me Selma Akma représente l’agent judiciaire de l’État (la caisse militaire) et déclare que deux ans après, Marina est toujours en soins.

Me Karine Alexandre plaide pour l’assurance et demande un renvoi sur intérêts civils pour l’indemnisat­ion ainsi que des provisions pour examens médicaux.

Un an de prison avec sursis est requis par le procureur, Eric Neveu, pour prix de cette terrible erreur d’appréciati­on du danger.

« Une seconde d’inattentio­n » suggère Me Hortense Rouillard dont la cliente est profondéme­nt marquée par l’accident qu’elle a provoqué. Elle a tardé à reprendre le volant, révèle l’avocate, dans l’attente de cette audience et afin de jauger sa responsabi­lité.

« Si leur famille me hait, je les comprends… » ajoute la prévenue dont le jugement sera prononcé après trois semaines de réflexion : six mois de prison avec sursis. Une expertise médicale est ordonnée afin de mieux étudier les dédommagem­ents accordés à l’épouse du jeune motard décédé.

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