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La rédemption de Micko Black

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Mondialeme­nt connu sur Youtube grâce à son morceau « Ma bite, son histoire », le Rolivalois Micko Black vient de sortir un nouvel album très réussi. Rencontre avec un chanteur pas comme les autres !

Lunette noire et casquette visée sur la tête, Micko Black est de retour dans la ville nouvelle. Exilé en Angleterre pour élever ses trois enfants, cette figure de la dalle rolivalois­e a gardé à Valde-Reuil un pied à terre. Ici, il a conceptual­isé, composé, enregistré un disque dans lequel les mots de la rue prennent tout leur sens, sur un fond musical afro et lancinant. Il y a du NTM dans cette façon de faire rebondir les mots et de raconter des histoires. Car s’il ne parle plus de sa bite, Micko Black continue de puiser dans son vécu les thèmes de ses nouvelles chansons, pour certaines déjà diffusées sur internet à travers des clips très réussis.

Ma vie, son histoire

Micko le caïd est désormais adulte, père de famille responsabl­e et respecté. Et s’il chante encore qu’il nettoie la Kalash, la réalité d’aujourd’hui est toute autre, mais il le confie sans fauxsembla­nt : « chaque chanson, c’est l’histoire de ma vie. » Le Micko 2016 regarde la vie du bon côté, soucieux d’être un homme responsabl­e. Et respectabl­e !

Micko Black a bien galéré pour sortir ses sons. Problèmes informatiq­ues et piratages variés n’ont pas eu raison de l’abnégation du jeune homme âgé désormais de 30 ans. Plusieurs fois, il a remis son logiciel à jour pour finalement enfin livrer ces 22 titres apaisés. « Mais les gens aiment trop quand je dis Nique ta mère ou des trucs comme ça, » déplore Micko Black. Une image de gangsta renforcée, lors de la période Insomiak par des nombreux clips particuliè­rement sulfureux à base de filles, de gros seins, de whisky et d’armes à feu.

Les meufs à poil

« Et puis mes enfants ont grandi, confie Micko Black. La grande va avoir 13 ans, le deuxième 11 ans et le dernier 4 ans. Ils ont changé mon point de vue. La plus grande est consciente de ce qu’elle voit. Je ne veux pas qu’on lui dise

ou des choses comme cela. Je me suis déjà assez sali moi-même. »

En partie pour épargner ses enfants du phénoménal Ma bite, son histoire, 1,5 million de vues sur internet, Micko Black s’est donc installé à Londres. Là-bas, il a lancé sa marque de vêtements, la très réussie Jalouzy, et prend très au sérieux son rôle de papa. « Avec mon image d’avant, faut dire ce qui est, tu ne passes pas partout, pas sur les grosses télés commercial­es, c’est mal perçu. »

Un passé sulfureux

Soyons clairs, les titres dont parlent Micko Black, visible sur internet, sont très explicites. Le rappeur rolivalois y évolue Kalachniko­v et bouteilles de whisky à la main, toujours accompagné par de magnifique­s filles parfois saoules et presque dénudées… « C’était une image de la réalité. Faut pas réveiller le bébé raconte mon passé. Je n’ai que cela à raconter. »

Devenu un boss

Le titre phare du nouvel opus, est sans équivoque. « Quand le bébé dort, il faut le laisser dormir, explique Micko Black. Car c’est quand il se réveille qu’il fait toutes ses conneries. Dans les clips, on voyait bien la drogue, les armes, l’alcool, les filles… Tout ça c’est du passé. Et c’est ce qui m’a inspiré cet album. »

L’image néanmoins a évolué. Micko n’est plus un gangsta, il est devenu un boss, à l’image de Rick Ross, célèbre rappeur américain qui inspire Micko Black. Comme son idole, le Rolivalois a su affirmer à travers sa musique une vraie personnali­té. Avec cet album, il veut d’abord être écouté. « Je ne leur ai pas laissé la chance d’avoir dans ce CD un son comme

c’est du mauvais buzz. À celui qui comprend d’écouter jusqu’à la fin. Et ceux qui ont des questions peuvent aller sur mon Facebook, je leur répondrai. »

Les 22 titres de l’opus défilent sans temps morts. Patrick Auffret

Le BB, l’album de Micko Black, est en vente à l’espace culturel Leclerc à Incarville.

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