Mulhouse, toujours plus fort
Pour s’imposer en Alsace, les volleyeuses ébroïciennes auraient dû tourner au super, voire avec du kérosène pour retrouver le rendement d’un avion de chasse. Mais à l’atterrissage, une défaite ordinaire, au tarif habituel (3-0).
Force tranquille.
Ce Mulhouse-Evreux ressemble à s’y méprendre à un France-All Blacks de rugby ou un Lyon-Juventus en football. Vous savez, le genre de match qui laisse un goût amer parce qu’à chaque fois remonte le même sentiment ou ressentiment : « On n’était pas loin. À ça près, ça pouvait passer. Il y avait moyen de faire mieux. » Bref, toutes ces phrases valises qui finalement masquent assez bien la domination tranquille d’une équipe sur l’autre.
Les Néo-Zeds baissent l’échine une fois tous les dix ans contre les coqs tricolores. En amical uniquement désormais ! La Juve n’a jamais perdu contre un club français en Coupe d’Europe. Jamais depuis 1955 et la création des compétitions continentales. Et l’Evreux VB reste encore vierge de toute victoire contre Mulhouse.
Un seul avantage
Pour bien saisir l’inéluctabilité de cette défaite, voici quelques morceaux de match. L’EVB a mené la danse à une seule reprise. Juste après le premier échange. Yulia Ferulik attrape Daly Santana (0-1). Premier et dernier bloc de la centrale russe.
Après bien des difficultés, des errances (5-2 ; 12-7 ; 19-13), les Normandes, à force de courage et grâce à une belle série du duo Fidon-Nadeau, reviendront à une longueur des Postières (2221). Service tout mou, punition mulhousienne : le train est passé (25-22).
La deuxième manche va filer comme un express lancé à pleine vitesse (3-0 ; 7-4 ; 10-5). Les Evébistes se cognent régulièrement dans le mur adverse. Sans compter quelques fautes de service (à 18-12 ; puis à 21-16) qui plantent toute dynamique. Alejandra Marin conclut avec une seconde main de toute beauté (25-17).
Pour le troisième set, Olivier Lardier changera de six majeur. Léandra Olinga et Julie Oliveira Souza (alias JOS) prennent alors part aux affaires.
Après une entame laborieuse (3-0), premier et seul bloc de Léandra Olinga (3-1) qui ne tardera pas à rejoindre la zone des remplaçantes (6-1). La titulaire n’était pas forcément, ce soir-là, plus impressionnante. Pourtant Evreux recolle (13-13).
Il s’en suit un rallye qui est conclu par Daly Santana (1413). Presque tous ces échanges longue durée ont été remportés par les Mulhousiennes. Indice déterminant de la main mise d’une équipe sur son adversaire (16-13 ; 19-14).
Julie Oliveira Souza sort définitivement de l’infirmerie dans ce troisième set (7 points). Services bien sentis (1 ace), attaques de nouveau percutantes (6/16) : l’EVB peut de nouveau espérer (23-19 ; 23-21).
Duel d’internationales : JOS (23-22), Orlé (24-22), JOS (2423). Et, les Ébroïciennes remontent le ballon, Nadeau cogne. Attaque touchée, pas touchée ? Dans le doute, l’arbitre numéro 1 donne le point à Mulhouse alors que le ballon avait, semblet-il, décrit une drôle de courbe… La coach alsacienne, si prompte à démontrer sa joie, reste sans réaction.
Fin du match sur une dernière amertume finale. Serrage de paluches. Comment dit-on en Alsacien : « Merci, bon match » ?