La cocaïne arrivait par colis postal
Après trois ans d’enquêtes et de procédure, les deux femmes répondent d’un trafic par voie… postale en provenance du Costa Rica : cocaïne, héroïne et cannabis pour la région de Pont-Audemer et Saint-MartinSaint-Firmin.
À la suite de la découverte, par les douanes, de ce paquet contenant 667 grammes de cocaïne pure (parmi des adjuvants), la piste mena à Pont-Audemer où résidait la destinataire.
Elle avait reçu la drogue dans une bouteille enveloppée d’un paréo. Laurence Mendras (37 ans actuellement) fut surveillée sur sa ligne téléphonique correspondant, notamment, avec une amie du Tarn, Jordane Ramier (33 ans). Celle-ci recevait ce même genre d’envoi avec le même produit de coupage, leur ami commun étant un même Etienne ou Maxime. La preuve de la connexion fut établie par un bordereau d’envoi postal, également du Costa Rica, en 2014 à destination d’une femme incarcérée.
D’autre part, les comptes bancaires des deux femmes dénonçaient de grosses dépenses en vêtements ou voyages – jamais alimentaires – sans commune mesure avec une aide sociale de moins de 1 000 euros. Un ami de Ramier reçut le même paquet (et même contenu) provenant du Costa Rica où la jeune femme du Tarn avait séjourné à plusieurs reprises ainsi que plusieurs autres pays d’Amérique latine. À deux reprises, la cocaïne pure lui est parvenue en octobre et décembre 2013.
Le courrier saisi
Laurence Mendras a fini par avouer car un envoi de novembre 2013, destiné à Saint-Martin-Saint-Firmin, la liait à Ramier. La première étant condamnée deux fois (à Paris) pour usage de stupéfiants et l’autre pour trafic (elle avait 19 ans !), les deux femmes furent interpellées au printemps 2014, la prévention courant jusqu’au 13 décembre 2013 et, pour les deux, portant sur le trafic complet avec la contrebande, l’une dans l’Eure et l’autre dans le Tarn à SaintAmancet.
Les deux étant sous contrôle judiciaire depuis, ont été surveillées dans leurs correspondances (et par saisie d’huissier !). Ramier qui nie toujours ce trafic, a pourtant déclaré à un ami – par écrit - « je suis dans une salle affaire ».
Depuis, elle est devenue complètement « clean » tandis que l’Euroise est toujours en traitement afin de retravailler, certificats médicaux à l’appui, assure-t-elle.
Le procureur représente les Douanes pour la demande des amendes douanières. Il rappelle la mise en cause formelle de Ramier « très nettement liée » avec Mendras par les correspondances, la confrontation, les déplacements, mandats téléphoniques et les voyages « pour les vacances scolaires » confirmés par les compagnies aériennes, péages, locations de véhicules.
Le réquisitoire a précédé les plaidoiries de défense de Me Alexis Julia (Rouen) pour Mendras et Me Laurent Gomis (Eure) pour Ramier. Le jugement est rendu après un long délibéré (depuis septembre) : un an de prison pour chacune mais avec sursis pour Mendras. La solidarité s’appliquera sur le paiement de l’amende douanière de 40 430 euros mais, pour la sursitaire, elle sera limitée à 10 000 euros, le reste accompagne la peine ferme.