Liquidée, Nétrevillia dénonce un procès d’intention
Créée en mai 2011 pour porter le projet social de territoire de Nétreville, écartée de la fusion en cours dans le quartier, l’association s’estime victime d’un règlement de compte politique.
Condamnée par la municipalité, Nétrevillia n’entend pas quitter la scène associative en silence. Alors que le maire d’Evreux vient d’expliquer que l’association « n’a pas su rencontrer son public » et doit « des milliers d’euros à l’Europe car elle n’a pas mené ses actions » le bureau de l’association dénonce une série de « faux procès » et réplique en estimant que « la décision est purement idéologique ». « Que l’on ne nous dise pas autre chose, il s’agit de solder le bilan de Michel Champredon », juge Guillaume Rouger.
Partisans de la fusion
Entouré de Marcel Corréa (président) et Jocelyne Doucet (secrétaire), le trésorier de l’association s’inscrit en faux contre les allégations de Guy Lefrand (lire Eure Infos du 6 décembre). Nétrevillia n’aurait pas été actif dans le rapprochement en cours entre Le Clos au Duc et l’Amicale Laïque Evreux Nétreville (Alen). « Le nombre d’absence aux réunions souvent à l’initiative de Nétrevillia, les demandes de procédure effectuées systématiquement par Nétrevillia, la demande d’un accompagnement DLA effectué par Nétrevillia, le souhait d’ouvrir le rapprochement à l’ensemble des associations du territoire demandé encore une fois par Nétrevillia (ce qui a permis à ALEN et ADN d’intégrer le projet) » prouvent le contraire. Tout comme les demandes répétées de rendez-vous avec le maire restées sans réponse ou annulées. « Nous n’avons jamais été reçus », regrettent les membres du bureau qui, de concert, affirment avoir travaillé à cette fusion « dans la plus grande transparence ». Elle se fait finalement sans Nétrevillia, sans que les présidents du Clos au Duc et de l’Alen, « des gens ouverts et prêts à dynamiser le quartier » ne leur aient communiqué la moindre information sur les tractations en cours.
Des comptes à l’équilibre
Quant aux subventions européennes ? Là aussi, les trois représentants de l’association parlent de faux procès. Selon eux, les actions ont bien été
menées. « Le contrôle de service effectué par le ministère de l’Intérieur mentionne que le rapport d’exécution du projet atteste la réalisation des actions et déclare les objectifs fixés atteints conformément à ce qui avait été prévu ». Si les montants des dépenses ont été rejetés, c’est parce que « l’association Nétrevillia a refusé de fournir les noms des personnes qui ont participé aux actions car certaines d’entre elles étaient sans papier ». Bref, « l’association est restée fidèle à ses valeurs et a préféré prendre le risque de perdre les financements préalablement accordés ». Ce choix, ajoute Nétrevillia, a été anticipé. « En effet, une refonte de nos processus comptables et financiers internes, la maîtrise de nos dépenses de fonctionnement et la rationalisation de nos services ont permis de préserver une situation de trésorerie excédentaire au 31 décembre 2015 et à l’équilibre pour l’exercice 2016 ».
Sans document officiel, inquiet quant à l’avenir des six salariés de l’association, le bureau de Nétrevillia se déclare encore ouvert à la discussion. « Rien n’est irréparable » disent-ils, en espérant que la politique s’effacera pour permettre aux associations de « répondre aux besoins du quartier ».